Littre heaven of war

Alena ne comptait rien ajouter de plus. En cet instant elle paraissait bien différente de la pouliche fragile et sensible qu'ils avaient vue il y avait quelques heures de cela. Couverte de sang, le regard vide, elle paraissait tout droit sortie d'un film d'horreur glauque. Elle semblait faite de marbre, de glace, d'acier. Elle devait sortir de cet état de transe, sinon elle repartirait en crise et ce sera plus difficile d'en sortir.

Mais le poulain n'était pas arrogant, enfin, en tout cas, ce n'était pas son but. Il renâcla, agacé. En le voyant martyriser sa demi-sœur, il le considéra du genre "Je ferai pas ça si j'étais toi". Et recula d'un pas au cas où la demoiselle se révolterait. Il ne tenait pas à se prendre un coup de sabot. A vrai dire, Chaodence ne craignait pas Alena, mais ne la sous-estimait pas non plus. Il ne savait pas quoi, mais il soupçonnait le fait qu'ils aient du sang commun. Ce regard particulier qu'avait son père et lui-même, Alena l'avait, et elle subissait les mêmes crises que lui mais pour des raisons différentes.

Mais elle ne se révolta pas, bien qu'elle sentait une boule au niveau de son estomac qui lui soufflait de réagir. Elle sentit petit à petit les larmes couler de ses joues. Elle revenait à elle, mais la redescente, comme une drogue, faisait toujours des dégâts. Elle se mit à sangloter, éreintée, se couchant au sol.

Chaodence n'aime pas la manière qu'à Osiris de toujours en faire trop. D'exagérer, de s'approprier un être que lui s'interdit de posséder et s'oblige à laisser libre. Il donne un coup de tête affectueux à Alena, puis fusillant le pie du regard, partit. Dans le dos de son cousin, il fit un petit clin d’œil à Alena, comme la dernière fois, et prit le galop, rejoignant l'Egypte.

Quand elle sentit le coup de tête de Chaodence, elle lui jeta un regard un peu triste. Elle ne lui avait pas demandé de partir pourtant il le faisait quand même. Elle soupira mais nota son clin d'oeil discret, qu'elle reconnaissait bien. Elle posa son visage sur les antérieurs repliés du bicolore, fermant les yeux pour se reposer. Elle conservait un profond silence.

Elle s'endormit petit à petit, son corps ainsi que son esprit ayant désespérément besoin de repos.

Quand elle se réveilla, le matin n'allait plus tarder à se pointer. Le soleil commençait à réchauffer le ciel sombre de ses rayons orangés. Elle se réveilla et bailla largement, bien reposée.

Alena sortait peu à peu du sommeil, frottant ses yeux contre ses antérieurs, se relevant doucement. Elle brouta quelques touffes d'herbe, étant pour ainsi dire sevrée. Elle jeta un coup d’œil au jeune mâle non loin d'elle, à quelques pas à peine. Elle attendait qu'il se réveille tranquillement, prenant son petit déjeuner.

« J'avais faim. » fit-elle avec un petit sourire, frivole, comme si elle avait à se justifier. Elle termina l'herbe qu'elle avait dans la bouche, savourant la sensation d'avoir le ventre un peu plus plein. Ses besoins en herbe étaient désormais plus conséquents que ses besoins en lait.
« Bien dormi ? » demanda l'araloosa doucement, entre deux bouchées.