My mind says you're not good but my heart's made up on you .

L'étalon marchait au loin, avec un objectif dans son esprit et lorsqu'il croisa la silhouette de Neïla, il comprit enfin que c'était le moment.

Lorsque la jument se rapprocha de lui, le mystérieux étalon fit quelques pas sur le côté et plongea spontanément son regard dans le sien, muet. En l'observant attentivement dans les yeux et en prenant le temps d'analyser la situation, le cadet constata un léger changement dans la façon que Neïla avait à le regarder. Qu'était-ce? L'étalon n'en fit pas une crise, mais il se plongea alors sur la question et décida d'y comprendre plus clair. C'était une chose, par contre, qu'il ne pouvait comprendre et c'était sûrement cela qui le dérangeait un tant soit peu. La grise ne savait réellement pas dans quoi elle allait s'embarquer et pourtant, Luciole avait osé faire le geste, le mouvement. Étaient-elles toutes folles sur ces terres-ci?

Il l'observa et demeura identique à une tombe ambulante, ses yeux portant leur insistance dans ceux de la grise en face de lui. « Neïla. « commença-t-il, en se rapprochant furtivement d'elle, mystérieux. « Que cherches-tu à savoir? » demanda-t-il, curieux. Même si elle faisait tout pour cacher la folle qu'elle était, Apophis la voyait bien telle qu'elle était et cela ne changerait rien du tout au fait qu'elle était vraiment naïve.

L'étalon baissa lentement les yeux et les ferma par la même occasion, absent. Le vent se mit doucement à souffler et le mâle se laissa bercer par la douceur du froid d'hiver. Neïla ouvrit enfin la bouche et subitement, ses yeux se dressèrent vers la femelle, attentif. « Imprévu. » ajouta-t-il, après les paroles de la jument qui s'inquiétait pour un rien et qui ne semblait aucunement comprendre la situation présente. Habituellement, dans le désert, on avait l'habitude d'y voir d'énormes tempêtes de sable et des chaleurs insoutenables, mais sachez bien une chose. Ce soir, la température ne ferait que chuter encore et encore, frissonnante, froide, glaciale, nul ne pourrait se sentir à l'aise dans ce froid hivernal ni même Apophis qui pourtant avait un endurcissement contre les mauvais temps. Le soir, en ce lieu, on avait l'habitude du froid et on ne s'en plaignait pas tellement, mais ce que le ciel leur annoncerait pour la nuit était bien plus pulvérisant que toutes les autres nuits passées dans le désert, autrefois. Alors, l'appaloosa se mit soudainement en marche et ne jeta aucun regard à la blanche, concentré. De toute évidence, elle le suivrait vue qu'elle ne devait sûrement pas avoir d'endroit où aller pour se mettre à l'abri des prédateurs et se garder au chaud, le glacier était sa seule porte de sortie.

Il savait que le mieux, c'était de s'éloigner le plus possible de ce lieu et d'aller à l'abri, le temps que la température se calme pour finalement aller en s'adoucissant. Neïla finit par suivre le dominant de l'Égypte Ancienne et lorsqu'au loin, il vit une assez grande grotte, le climat était déjà bien descendu au plus profond du sol. C'est-à-dire, que le froid était perçant et douloureux, là, il était temps de s'abriter. Apophis, même s'il vivait dans des froids incroyable et ne se plaignait jamais, cette perturbation climatique ne le laissait pas nécessairement indifférent.