attrape le tonnerre à pleines mains

mon plus grand rêve, c'est de voir le ciel parsemé d'étoiles.
nous le verrons un jour, je te le promets...

tu commences à savourer ce délicieux instant de liberté. tu n'es plus lié, tu as réussi à détruire les chaînes qui te maintenaient dans le camp où tu as grandi. tu y penses, tu y songes, tous les jours.. elle te manque terriblement et ton esprit t'oblige à revivre ces souvenirs. tu as beau les chasser, ils reviennent tout le temps. tu appliques ce qui t'a été appris. ces règles que le formateur t'a enseignées. tu entends les cris des oiseaux, tu te fonds dans le paysage comme si tu fais partie du décor. tu l'as sentie, cette odeur étrangère et tu la traques silencieusement. tes yeux s'accrochent et tu t'approches vers elle...

ferme les yeux et suis-moi...
oh mais c'est une étoile que je vois là ?
oui, je te l'ai promis...

l'inconnue t'a démasqué, tu peux sortir derrière les buissons. ton corps s'avance et tu le laisses se faire baigner par les rayons du soleil. numéro 365 -002 - N36 et puis tu n'as pas perdu cette habitude de dire ton immatriculation quand tu vois quelqu'un. tu n'es plus au camp, tu n'as plus à employer les codes de l'unité. tu es libre, ragnarök. mais pourtant, tes souvenirs se font plaisir à heurter ton esprit, qui s'accrochent à ta vie pour que tu continues à te croire esclave de tes formateurs.

vite, il faut se cacher, ils arrivent.
là, c'est parfait.
NON ! pas toi, laissez-le...

aïe, vous faites mal.
tu finiras par comprendre, petit.

un robot ? c'est vrai que vous êtes tous programmés, dans le camp. traités comme des machines, vos pensées sont détruites et vous agissez machinalement. les formateurs savent faire de vous, le meilleur soldat. tu étais un très bon élève, mais maintenant tu as fui cette prison et tu dois jouir de ce que peut t'offrir ta liberté. mais la vérité, c'est que tu as été formaté, programmé et transformé dans le but d'être un guerrier d'acier, le meilleur même. donc cette vie sauvage, tu ne la connais pas. tu n'arrives pas à oublier les règles que les formateurs t'ont enseignées, mais il faut que tu parviennes à te fondre dans la masse.

alors qu'est-ce que tu as eu ?
le même traitement...

tu fixes une fleur, tu n'en as jamais vu. dans le camp, le sable et la terre hostile empêchent la floraison. et puis, tu comprends que tu as dévié du sujet principal. tu renvoies tes yeux sur la pouliche. tes yeux ne peuvent pas s'arrêter d'analyser l'inconnue et l'environnement qui l'entoure. elle aussi, même si elle a eu un passé différent du tien, elle est un simple pion sur terre. mais contrairement à toi, elle n'a pas eu ce lavage de cerveau puis cet apprentissage qui intègre un programme guidant ta destinée. oui, au camp tu savais quel est ton destin. il a été chamboulé, maintenant c'est à toi de l'écrire.

réveille-toi ! je veux que tu restes avec moi... j'ai peur.
ne t'en fais pas, je suis là et je ne t'abandonnerai jamais.

et puis reviennent les souvenirs. des cris qui t'arrachent des frissons quand ils te l'ont arraché. tu sais que tu t'es attaché à elle. et ils faisaient tout pour te l'enlever. une machine n'a pas de cœur. un robot, c'est froid et sans vie. ils ont fait de toi, leur pantin. leur soldat mécanique qui servira le gouverneur jusqu'à la mort. et quoiqu'il y a, personne ne devra se mettre en travers de ton chemin. tu es une machine, ils t'ont créé et programmé.

fugitif du camp, te voilà. ragnarök, tu seras. nous allons te sauver, petit prince.

tu as réussi à t'enfuir avant l'attribution de ton rang. tu savais qu'une fois fait, le RAPR te collera sur la peau une étiquette et là, tu n'aurais pas pu changer ton destin. la mort de ton père a bouleversé l'ordre de ta vie et te voilà ici, perdu. même si les réfugiés t'ont insufflé certains codes de la vie sauvage, cela n'efface en rien ce que tu as déjà acquis. tes yeux ne font que tourner autour, appréciant le jeu de couleurs grâce à la flore de ces terres. le paysage est beau.

concentre-toi, ressens l'énergie que peut t'offrir la nature, petit prince. ferme les yeux et imagine le lieu de tes rêves.

sorryyyyyy j'ai pas vu je sais pas pourquoi

Normalement, ici, c'est le lieu des amoureux! vu comment il avait intensément fixé une fleur, Arizona avait pu comprendre qu'il n'avait jamais vu de fleur. Alors peut-être qu'il ne connaissait non plus le terme "Amoureux". Elle arracha la petite pousse fleurie de ses dents, avec minutie, et la tendit au numéro elle-ne-sait-plus-quoi. Normalement, les amoureux offrent des fleurs à leurs amoureuses.