dans les profondeurs de notre amour

Depuis son arrivée sur les terres gsiennes, Marilena n'avait fait qu'observer dans l'ombre les lieux sur lesquels la joyeuse bande avait débarqué. Mais maintenant, elle avait besoin de plus d'actions et surtout de prendre des nouvelles de son cher et tendre.

Le cher et tendre en question l'avait cherchée pendant de longues heures. Ne l'ayant pas revue depuis leur dernière entrevue - c'est à dire le soir de leur arrivée - l'étalon commençait à sérieusement se languir de la présence de sa dulcinée, qu'il n'avais jamais quittée aussi longtemps. Mais ces terres étaient si grandes qu'il avait fallut quasiment une journée complète à Azlander pour retrouver la trace de sa chère Marilena. Et ce fut au détour d'un tunnel totalement givré qu'il l’aperçue, seule, magnifique. Elle n'avait pas changé. Poussant un bref hennissement, l'étalon ronfla des naseaux et trottina pour la rejoindre, abandonnant ses airs de dominant, pour ne devenir qu'un amant. Son amant.

Marilena n'attendait que ça et sa joie fut donc dès plus immense lorsqu'elle sentit l'odeur de l'amour de sa vie, celui pour lequel elle donnerait tout. Elle se retourna brusquement et l'enlaça pour sentir tous les pores de sa peau contre la sienne ainsi que sa chaleur. Il lui avait tant manqué et elle s'en rendait d'autant plus alors qu'il venait d'arriver. Elle se demandait alors comment elle avait fait pour le quitter si longtemps. Tu m'as manqué. lui souffla-t-elle au creux de l'oreille. Dans ses terres plus étranges les unes que les autres, elle avait besoin plus que jamais de se retrouver dans les bras de celui qu'elle aimait tant.

Enfin, ils pouvaient se retrouver. Souriant à l'entendre de ces trois mots qui lui réchauffèrent le cœur, l'étalon attira la jument contre lui, entre son encolure et son poitrail. « Toi aussi tu m'a manqué ... » Lui souffla-t-il, avant de s'écarter pour déposer un doux baiser sur ses lèvres. Que c'était bon de la retrouver ...

Il était bien. Et pour la première fois depuis que la foudre leur était tombé dessus, l'étalon retrouvait un semblant de vie normale. Il était tellement heureux que le ciel, au dessus d'eux n'affichait plus aucun nuage, mais un beau soleil, radieux. « J'essaye d'apprendre à vivre comme un étranger. » Plaisanta Azlander, tandis qu'il gratifiait sa compagne d'un coup de naseau affectueux. « Et toi ? » Il ne voulait pas qu'elle sache ce qu'il ressentait, tout au fond de lui. Il ne voulait pas qu'elle ressente toute l'étendue des remords qu'il avait.

Je me disais, on introduit les petit dans ce sujet ou pas ? Genre ils les trouvent à la sortie du tunnel

Un fin rire s'échappa de la gorge d'Azlander, tandis que sa compagne ironisait sur la situation qu'il venait d'évoquer. Tout était si différent quand elle était là, près de lui. Si sage. Toujours de bons conseils. Seulement, cette fois, même elle et son esprit tactique ne pouvaient trouver de solution à leur problème. « 'Lena ... » Souffla l'ébène, en choquant doucement ses naseaux contre ceux de la jument. « Tu sais très bien ce qu'il y a ... » Il n'avait pas besoin de lui parler. Même avec qu'elle ne reçoive son fragment. Elle avait toujours su lire en lui. Elle avait toujours pu deviner ce qui allait ou n'allait pas. Et aujourd'hui, ce qui n'allait pas, c'était leur situation. Qu'il s'incombait totalement. Parce qu'au fond, même si chacun avait été libre de ses choix, le décisionnaire avait été lui. Lui et uniquement lui.

Effectivement, l'immaculée se doutait fortement de ce qui tracassait le mâle, mais elle se demandait si le fait de le dire à voix haute, de se confier allait pouvoir le soulager quelque peu de ce fardeau. Elle posa un doux baiser sur ses lèvres, cherchant à être des plus rassurantes, mais elle savait que quoi qu'elle faisait, aucun mot ne parviendrait à apaiser Azlander. Elle décida donc que le meilleur moyen de l'aider était de lui changer les idées. Allons prendre l'air. proposa-t-elle alors en indiquant la sortie du tunnel.

Il avait vraiment la tête ailleurs. Répondant cependant au baisé de Marilena, l'étalon accepta sa proposition d'un bref signe de tête, avant de se mettre en route. Le tunnel était certes assez long, mais il ne fallut pas longtemps aux deux amant pour en voir le bout. L'autre côté du tunnel était tout aussi "froid" et débordant de mystère que l'entrée par laquelle les deux chevaux étaient entrés. Cependant, lorsque le regard d'Azlander embrassa les alentours, quelque chose attira son attention. Quelque chose de petit et brun. Pointant les oreilles l'ébène ronfla des naseaux, pour attirer l'attention de sa belle. « 'Lena regarde .. » Il n'en croyait pas ses yeux.

Il avait marché. Longtemps. Trop longtemps pour un poulain de son âge. Seulement, ni lui ni Frigg n'avaient eu le choix. Après avoir bu leur première goulée de lait, leur mère leur avait dit de rester cachés là, le temps qu'elle revienne. Sauf qu'elle n'était jamais revenue. Alors, le petit poulain noir avait attendu, longtemps. Il ne savait pourquoi mais il s'était sentit obligé de rassurer sa petite sœur, collée contre lui, frissonnante de peur et de froid. De longues heures s'étaient écoulés, mais Freyja n'était jamais revenue. Alors, Njörd s'était levé, pour la seconde fois de sa vie. Et il avait emportée Frigg avec lui. Pourquoi rester ici, dans un endroit où il n'y avait personne ? Parce que le poulain devait bien se rendre à l'évidence : désormais, ils étaient seuls.

En marchant, Marilena vagabondait dans ses pensées, ressassant un de ses plus gros regrets : celui de ne pouvoir donner de descendance à son cher Azlander. Elle savait que cela aurait pu être une solution pour le rendre plus heureux, là maintenant mais elle n'en avait malheureusement pas les capacités. Tirée de ses pensées par l'ébène, elle sursauta légèrement et posa son regard sur une découverte magnifique : deux petits poulains leur faisaient face, comme si son vœu silencieux avait été exaucé.

Frigg marchait sans se préoccuper de rien, restant simplement à la hauteur de son frère jumeau. Elle ne sentait plus ses membres et se demandaient quand est-ce qu'ils allaient s'arrêter. Ce n'était pas une vie pour une pouliche aussi jeune d'avoir tant à faire pour simplement vivre. Pour l'instant le seul objectif était de survivre, au final. Et même si sa fatigue et sa grande faiblesse lui donnait envie de s'écrouler à chaque seconde qui passait, elle tenait pour son frère adoré. Mais devant ce tunnel, elle ne put se tenir droite sur ses membres et tomba de tout son long.

[ J'ai mis Njörd en pause le temps de reprendre le contrôle de ma vie, il reviendra quand ça ira mieux, là on reprendra le sujet ? Ça devrait pas prendre plus d'une semaine (enfin j'espère ^^) ]