l'épée à la main - tybalt

Bouillant de rage, il avait galopé jusque-là, sans savoir où ses pattes le guidaient, dirigé seulement par une voix dans sa tête. Il avait voulu la faire taire, il avait tout donné pour y échapper. Mais elle le suivait, constamment, la douce voix de Juliette, lui chantant les malheurs qu'il avait causé.

SWEENEY

Il gagnait, jour après jour, il gagnait. En puissance, en force, et au contrôle de son pouvoir qu'il aimait tant. Jamais il n'avait recroisé de cheval banal. Et cet autre étalon à l'allure ibérique comme la sienne, lui présageait quelque chose de bon. Et cette rage qu'il émanait, Sweeney la respirait bien, très bien. Trop, sûrement.

Fatigué, il s'était arrêté de courir, comprenant sûrement qu'elle ne le quitterait jamais, jusqu'au jour où... qui sait de quoi l'avenir sera fait. Toutes dents dehors, il observait l'étalon qui s'approchait lentement. Physiquement, il lui ressemblait assez. Même morphologie, même crinière, seule la robe différait. Et peut-être avaient-ils encore bien plus en commun.

D'un pas sûr et curieux, avec l'irrésistible envie d'en faire plus, il s'approcha à distance raisonnable. Il ne parlait pas, mais attendait la moindre réaction qui pouvait lui prouver que c'était bien lui qu'il lui fallait.

Ce même étalon s'était arrêté à quelques mètres de Tybalt. Les oreilles plaquées sur sa nuque, il plongeait son regard dans celui de l'autre, tentant de faire comprendre qu'il ne cédera pas.

Positif, très positif. Peut-être trop, mas ça il s'en fout. Que me vaut cette douce présence? entama t-il, posté bien au sol sur ses antérieurs, tels des colonnes de marbres.

Son ton de voix presque amical, sa manière de lui parler alors qu'ils ne se connaissaient pas, voilà deux choses qui agaçaient Tybalt. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Toujours sur la défensive, prêt à attaquer, il demanda d'un ton presque agressif : qui êtes-vous ?

Tu veux une démo? J'suis un demi-dieu. juste un petit mal de tête gentil, pas grand chose. Il ne fallait pas qu'il use tout son pouvoir sur cet inconnu, même s'il lui réservait quelque chose de spécial. De ce fait, il injecta comme un graine qui fleurissait petit à petit dans le crâne de l'autre. Simple représentation du mal qu'il pouvait faire, en petite quantité ce coup-ci.