gravediggress Δ septenrê (suite maddox)

Septenrê arrive sur une plaine rase, sans végétation, aride. Accompagnée de Maddox, elle s'avance lentement entre des trous sans fond. En alerte, elle s'arrête. Ces trous ne sont pas normaux.

Le sol se met soudainement à trembler. Instinctivement, elle se campe solidement sur ses quatre membres, comme ancrée dans le sol. Elle s'apprête à répondre, lorsqu'un immense jet d'eau bouillante s'échappe violemment d'un des cratères. Septenrê bondit sur le côté, évitant de justesse de graves brûlures. Elle se tourne alors vers Maddox, les yeux écarquillés.

Elle lâche un hoquet de surprise, voyant incontestablement l'eau brûlante éclabousser l'étalon. A peine lui hurle-t-il de courir que la princesse démarre en trombe, rattrapant en un instant Maddox. Elle entend d'autres geysers exploser derrière elle. Bientôt, les deux équidés atteignent une plateforme rocheuse, dénuée de fontaines bouillantes. Alors la dorée ralentit, jusqu'à s'immobiliser, essoufflée.

Bien vite, elle retrouve son sourire bancal et insolent. Elle attend patiemment que l'étalon grullo reprenne ses esprits avant de poser sur lui un regard amusé. Elle laisse glisser ses prunelles sombres sur la chair brûlée de son poitrail. « C'est très laid. » déclare-t-elle moqueuse, pas le moins du monde choquée. Elle avait toujours cette façon de rire des choses qui ne sont pas joyeuses.

Elle sourit légèrement à la remarque de Maddox. Tout comme le sien, son corps était parcouru de cicatrices plus ou moins récentes. À sa question, elle laisse dériver son regard vers l'horizon vide. « Désolée, mais j'ai pas de mouchoirs sous la main. » place-t-elle avec une amère ironie. Elle se tourne alors vers l'étalon. « Et toi alors, mis à part le fait que tu ne voulais pas apprendre la politesse, t'as fait quoi d'autre? »

j'ai pondu un putain de roman à cause de toi è-é

Plus elle écoutait (avec attention) le récit de Maddox, plus elle commençait à se dire que l'amour pouvait faire faire des choses dégueulasses. Lui aussi était tombé amoureux. Elle le regarde, sans émotion visible, malgré qu'on puisse apercevoir au fond de ses yeux la douleur qui polluait et engluait chacune de ses veines. « Ah dur ... Je suis certaine que tu la reverras un jour. Si elle veut encore de toi. » Tous deux avaient pris l'habitude de s'emmurer dans le silence de leur passé. Et la confession qu'elle se sentait obligée de faire la bouffait entière. Après qu'il ait fini son discours, la princesse se reconcentre sur ce qu'elle a vécu. Oh, qu'elle a vécu. « Foutu pour foutu ... » débute-t-elle avec un sourire ironique qui camoufle le bain de souffrance dans lequel elle est plongée. «  Bon, faisons ça dans l'ordre. Moi, je suis née ici. Tu as déjà entendu parler des deux tyrans de Galop Sauvage? Ramsès et Apophis, des jumeaux. Moi, je suis la fille d'Apophis. Ma mère, elle s'appelait Néfertiti. Elle était absolument assoiffée de pouvoir, et mes parents m'ont conçue dans l'unique but de dominer l'Égypte Ancienne, car Apophis en était l'un des dominants. Dès ma naissance, j'ai dû faire mes preuves. Vers ma première année, ma mère s'est faite égorger par Ramsès. C'est la première chose que j'ai dû surmonter. Par la suite, mon père m'a surentraînée. Il voulait faire de moi une machine à tuer, comme lui. Quelques années plus tard, Ramsès a égorgé Apophis, avant de lui-même se faire assassiner par une certaine Amalfi. C'est après avoir perdu mes parents que j'ai vraiment commencé à avoir un cœur de pierre, à haïr absolument tout le monde, et devenir supérieure aux autres. Je crois qu'au fond, j'avais mal. Et un jour, je l'ai rencontrée. Elle. Ruyn. Au début, c'était juste coquin. Baisers, caresses (osées), câlins ... Ça s'arrêtait là. Mais moi, j'avais encore faim. Encore faim d'elle. Un jour, elle s'est volatilisée. J'ai eu peur que ce soit à cause de .. de ma passion dévorante. Moi aussi, j'y suis allée un peu fort. Je l'ai un peu trop désirée. J'ai fait comme si de rien était, pour me convaincre que j'étais indépendante de personne. De plus, j'avais appris un peu plus tôt que Ruyn était la fille de Ramsès, et donc, ma cousine. Entre temps, j'ai rencontré Zwei. Lui aussi je l'ai aimé ... Mais d'une manière différente. Ah, et j'ai aussi rencontré Solheim, le dominant du Nord. Il est mort récemment. Lui, c'était juste ... l'union de nos sombres folies ... J'ai couché avec lui. Et Ruyn est revenue. Là, ouh là, c'était torride. Je passerai les détails. Mais à la fin, j'ai réalisé que coucher avec Solheim, c'était la plus grosse erreur de ma vie (assez pitoyable). D'une part, parce que ... Ruyn m'a annoncé son amour. De l'autre, parce que c'est son père adoptif. Enfin, c'était. Et ça, elle ne me l'a pas pardonné. Et j'ai pris cher. Je crois que je deviens folle. Folle d'elle. Non, je l'étais déjà. Je deviens une psychopathe. Je tente tout pour la retrouver, mais à chaque fois, elle me glisse entre les doigts. C'est avec elle que je me suis battue, tout à l'heure. Elle était toute proche, toute contre moi, mais je n'ai pas réussi à supporter le fait qu'elle s'amuse de ma douleur. Elle a mal, alors elle veut que je souffre aussi. Mais moi, j'ai souffert toute ma vie. Et du coup, j'ai craqué, parce que j'ai pas supporté. Je l'ai défoncée. J'te jure, elle était pas reconnaissable. Et t'imagine même pas comment je m'en suis voulue, après. Par un choc à la tête, j'ai perdu conscience. Elle est revenue me voir, pour me ramener sur terre, parce qu'au fond, elle m'aime encore, peut-être. Quand j'ai rouvert les yeux, elle tremblait de peur. Ça m'a ravagé de l'intérieur. Le pire, c'est qu'elle m'a dit "adieu". Je l'ai suppliée de revenir, mais elle était déjà loin. »Son cœur bat à tout rompre, son souffle s'est emballé. Rien que prononcer le prénom de son aimée la met dans un état hystérique. Elle n'ose plus relevr le regard dans celui de Maddox, trop plongée dans ses pensées.

Elle sourit alors, parce que lui rit. « On peut dire ça, oui. » dit-elle, l'observant rire d'un air malicieux. Elle se raidit légèrement à sa question. Jamais elle n'avait parlé de sa relation avec Ruyn à quelqu'un. Pour mieux préparer ses mots, la princesse décide de retarder un peu.  « Tu veux dire, dans le sens ... ?  » dit-elle, avant de se racler la gorge, lui lançant un regard inquisiteur. En fait, elle essayait de lui demander s'il parlait de sexe

« Oui bah ... j'ai une réputation à tenir, quand même. » répond-elle en redressant la tête. Elle voyait bien la curiosité qui étreignait le mâle, mais elle se souvient qu'elle est quand même le bras-droit d'Égypte, elle ne va quand même pas parler de sa vie sentimentale et sexuelle à un étalon qu'elle connaît à peine, nan mais oh « Non non non. J'ai le droit d'avoir mes secrets, quand même. » rétorque-t-elle en secouant négativement la tête.