† lithium.

Immobile, tu observes le ciel, absorbée par les éclairs qui déchirent le ciel et l'illuminent d'un flash blafard. Tu n'apprécies pas particulièrement l'orage, mais tu n'en as pas la peur non plus. Tu hésites entre passer ton chemin et attendre que l'orage passe. Finalement, tu décides de commencer à marcher, tes prunelles abyssales vrillées sur l'herbe grasse qui caresse tes jambes.

KENTUCKY
Une plaine aride, pleine d'herbe inespérée. Kentucky n'avait pas spécialement faim, mais le simple fait de voir cette abondante nourriture qu'il n'y avait plus autre part, le rassurait. Puis, pivotant à gauche, il observe discrètement une silhouette.

Le vent humide et lourd porte une odeur à tes naseaux. Tes oreilles fines se dressent, et lentement, ta tête pivote vers un étalon à la robe ocre, tandis que tu t'immobilises. Un sourire se dessine sur ses lèvres, tandis qu'elle trottine gracieusement à la rencontre du mâle, ses yeux noirs et pétillants d'une méchante folie braqués sur lui.

Il ne faisait que tomber sur des juments. Il ne cherchait pas vraiment à savoir pourquoi, mais cela remuait le passé qu'il tentait d'oublier. Et cette étiquette qui revient dans sa tête. ZJK674, c'était presque fini. Alors, il observe, dans le plus sage des silence, cette blanche qui s'élance. Avec grâce, et détermination? Il semblait avoir ce brin de folie qu'elle portait dans le regard, présent dans le coeur de l'étalon.
Il ne décochera pas mot en premier.

Ta route s'achève tout près de lui. Tu détailles un instant sa robe argileuse et fixe avec une intensité rare son regard. « Bonjour. » le salues-tu dans un murmure reptilien.

Il lui renvoie la balle torturée. Bonjour. ses yeux trahissant sa curiosité, il la dévisage, là, tout près. Et il se questionne, il la questionne.

Tes prunelles semblent s'assombrirent, et tu détournes le regard. Tu as envie de le voir triste. Tu n'as pas envie qu'il soit heureux, comme tu ne l'as jamais été. Après tout, c'est ce pour quoi Il t'oppresse. « Je m'appelle Jupiter. » dis-tu alors. Il faut que tu en saches plus sur lui. La foudre lézarde le ciel, et quelques secondes plus tard, le tonnerre rugit, menaçant. « Il y a de l'orage. »

Il ne regarde pas dans la même direction qu'elle et soutient ses yeux des lézards contre les siens, d'onyx. Kentucky. mais lorsqu'un serpent doré jaillit dans le ciel, il tourne sa tête vers lui. ... et j'adore ça.

Tu lui offres ton doux sourire de poupée. « Moi aussi! » t'exclames-tu. C'est faux, tu mens. Tes petites oreilles bien dessinées s'orientent vers lui. « Tu viens d'où? »

Il ronfle des naseaux devant tant d'enthousiasme, trop pour lui, et devant cette phrase qui ne lui tenait pas à coeur. Je viens juste, c'est tout. marmonna t-il avant de lancer un regard semi-furieux vers la déesse blanche.

Feignant le désappointement, tu baisses le regard, qui vient se poser sur tes sabots. Tu réfléchis un instant. Il ne pouvait pas se confier à une parfaite inconnue. « Si .. si tu ne veux pas me répondre à cause de ça, et bien ... moi aussi, j'ai eu un passé douloureux. » dis-tu, d'une faible voix. Il faut qu'il se sente à l'aise, et tu dois bien lui révéler des bribes de ton propre passé.

Il se sentait pris dans une étreinte douloureuse et curieuse. Il voulait en savoir plus à présent qu'elle avait sublimer l'étincelle de sa curiosité. Mais, il resta tout de même sur ses gardes. Je ne te force pas.

Tu lui souris doucement malicieuse, ayant compris le dessous de sa réponse. Mais ton sourire se perd un peu, et ton regard se fait vague, un instant. « Et bien ... lorsque je n'étais qu'un enfant, j'ai vu ma mère se faire froidement assassiner, sous mes yeux. » murmures-tu alors, tandis que d'un léger mouvement de tête, tu émerges de tes souvenirs; et rattrapes l'instant présent.

Alors c'était possible? Deux individus ayant vécu la même histoire? Moi aussi. Comment étaient ses assassins? normalement, ce n'est pas cette question là que l'on pose en premier, mais Kentucky l'avait pourtant choisie. Et puis, c'était peut-être une question qui ne se posait pas, tout simplement.

Intriguée par cette question, tu réfléchis un instant, te laissant submerger par des souvenirs à tendance sanglante, ou violente. « C'était une bande de mâles, - que dis-je, une meute! qui ont décimé mon troupeau natal. » répond-elle alors, curieuse.