les saphirs te perdront

ISAURE

La petite poupée aux yeus bleus se promenait librement sur une colline bien verdoyante. Apaisée par l'air frais et doux, les caresses du vent la cajolant, elle se sentait proche d'un paradis invisible.

Son petit coeur - qui avait déjà vécu, non subit tant de choses - sembla sortir de sa poitrine. Un hoquet de surprise la fit bondir. Cela faisait quelques mois, qu'elle n'avait pas vu ce si drôle d'individu. Autant étrange que fascinant, tantôt le véritable ami, tantôt le pire des ennemis. Fenrir? tant qu'elle pouvait soumettre les mots aux questions, elle le ferait. Et c'était sa manière à elle de l'appeler, ce petit crissement aigu. Elle ne le voyait pas encore - parce qu'elle était jonchée plus haut - et ne tarderait pas à le voir.
La nuit tombait, elle espérait qu'elle soit nuageuse.

Il avait - comme à son habitude - enfilé sa tête de grincheux. Et même si elle avait vu que le coup n'atteindrait pas son petit corps frêle, elle eut un mouvement d'esquive. Pas de doute, ce sera la reine des aiguilles qui glissent entre les pattes des méchants. Puis avec une douce ironie dans la voix elle chantonne La première fois, c'est toi qui m'as trouvé, donc tu me suivais un peu, non? Et là, c'est toi encore qui est venu hein :chanteuh: puis ses petits yeux azurés fixèrent momentanément le ciel qui s'annonçait tout autant grognon que Fenrir.

Une jalousie secrète se développa en elle, su bien que ses pommettes viraient doucement au rose barpapa. Pour dissumuler cela - horse de question que Fenrir la voit ainsi - elle s'empressa de piailler en s'agitant Oui bah si t'es pas contente pars; je t'ai pas demandé de rester. et s'il partait, elle serait vraiment, vraiment vexée

Elle le regarda intensément à l'annonce de cette affirmation. Un petit sourire en coin était alors venu discrètement, alors qu'il se détournait progressivement d'elle. Puis quand il eut prononcé le mot "parents" des frissons glacés incontrôlables jaillissaient sur tout son corps. La poupée aux yeux bleus avança vers l'étalon et se planta à quelques mètres. Pas toi? et sa petite tête s'inclinait au fur et à mesure que les secondes passaient.

Elle était profondément touchée, attendrie et pouvait lui faire un câlin. Mais elle n'en faisait rien, il ne fallait pas montrer à Fenrir quelque sorte de tendresse, ça le rendrait encore plus violent. Mais ça serait d'autant plus étrange à étudier ... Stoïque elle déposa Ils t'ont fait du mal?

Elle fronça les sourcils Elle n'était pas vraiment contente quand il la réprimandait, mais elle aimait bien être son petit canard. Elle n'était pas indifférente à ce qu'il disait, loin de là, mais il ne fallait pas qu'elle montre trop d'attention à son égard.

Je parie que tu as trouvé une autre maman qui voulait de toi...

puis, elle essaya la carte de l'humour - qu'elle maîtrisait mal - pour le sortir de tous ces tics et ce regard qui lui font peur.

Tu peux apprendre mon visage si tu veux! Ou m'abandonner puisque tu voulais m'éviter ...

 

Et encore une fois, il esquivait habilement ses questions. Il connaissait tout d'elle, et elle seulement un brin de lui.

J'arrive ...

Elle grognait un peu, mais suivait Fenrir en faisant trois pas lorsqu'il en faisait un. Le ciel semblait se dégager un peu, mais là aussi, ça grondait. Et à cet instant précis, elle se demanda si le ciel avait une influence sur l'humeur de l'akhal.