azuréo

Quel endroit magnifique. Tout comme les autres terres de galop sauvage, la découverte de ce lieu illumine le regard de l'ébène, qui laisse un sourire lui échapper. Vraiment, il a bien fait de mettre les sabots ici.

Il les a remarquées, elle et son odeur. Un doucereuse odeur de femme. Ce genre d'odeur qui rendrait fou n'importe qui. Impassible, la grand mâle noir la regarde, droit dans les yeux. Silencieux.

Le comportement de la jument-soleil est étrange. Comme si quelque chose ne vais pas avec lui. Mais avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche et lui demander quoi, l'inconnue lui explique. Elle et lui, connaissances ? Un instant, l'ébène garde le silence, tout en la fixant. Vous me faites penser à une gamine que j'ai croisée y'a quelques années. Concède-t-il, toujours en la fixant. 'Venez d'où ? Somme toute : si vous me citez un lieux où j'ai été avant, peut-être cela me reviendra-t-il.

Deux mères. Une pouliche. Il n'en avait croisée qu'une seule famille dans ce genre au cours de sa vie. Un grimace échappe à Vadàsz. C'est à cause de ce massacre que sa réputation le précède. En silence, il plante ses prunelles sombres dans celles de la jument, écoutant ce qu'elle à a dire. Et visiblement, elle lui en veux. Je me souvient de vous trois. Lâche-t-il, lui aussi légèrement plus froid que précédemment. Comment pourrait-il les oublier ? Je me souvient que lorsque je suis parvenu à vous rejoindre, ta mère, la dorée, était déjà au sol.Triste constatation. Mais la noire et cette petite son toujours en vie. Mais au lieu d'être fière du sacrifice de la dorée pour préserver leurs vies, elle semble lui en vouloir à lui. Lui qui passait simplement par là. Qui a été pris dans la rixe, et s'est laissé dominer par sa colère.
Lui qui était un simple passant et qui les a finalement sauvées, au péril de sa propre vie.

Elle sent la tristesse monter jusqu'à ses yeux, mais résiste. Au sol. Elle était morte. Septenrê, corrige-t-elle, plutôt que "la dorée". Je suis sûre qu'elle s'est battue autant qu'elle pouvait. Elle paraît enfantine, soudain, a besoin d'être rassurée. De se dire que sa mère, celle qui lui a donné la vie, qui l'a aimée, qui l'a éduquée, lui a tout appris, n'était pas morte en vain.

Un fin sourire s'échappe des lèvres de l'ébène. Septenrê. Ainsi donc, voilà comment la Lionne qu'il avait entre-aperçue se battre s'appelait. Elle étais courageuse. Et forte. Si elle n'avait pas été aussi forte, je n'aurait rien eu à sauver. Répond Vadàsz, en regardant la palomino, droit dans les yeux. En bref : je n'ai fait que terminer son travail, elle qui a résisté assez longtemps pour qu'aucune de ses compagnes ne soient blessée ou pire, tuée.

Oui. La fille de Ruyn et Septenrê regarde quelques secondes le givre à ses pieds, et vrille son regard dans celui du mâle. Pourquoi t'es venu nous sauver?

Lui ne la lache pas des yeux. Je ne supporte pas l'idée qu'on s'en prenne à autrui sans raison. Surtout à vingt contre deux. Deux, car en tant que pouliche, la palomino ne comptait pas, à l'époque. Ne comptait pas, en tant que personne capable de défendre sa vie. Surtout avec une enfant dans le lot.

Et tu les as tous tués? Le mâle noir a peut-être une carrure impressionnante, et des muscles qui semblent d'acier, ça paraît invraisemblable.

Elle doute de lui. Et il en sourit. En repensant à chacune de ses brutes mourant entre ses dents, une lueur étrange naît dans les yeux de l'ébène. Un à un. Ils se sont tous vidés de leur sang. Répond-t-il, la voix étrangement rauque. Ce souvenir éveille chez lui de vieilles pulsions réprimées depuis longtemps. Une autre part de sa personnalité, complètement contrôlée par son passé de Chasseur.