Iron Lion Zion - J

J'espère que je peux
Vagabond

Plus le temps passait, plus la noirceur emplissait l'âme du solitaire. Pas qu'il soit devenu un être horriblement méchant, mais que le mystère qui l'entourait s'épaississait. Les ombres chassées par sa belle défunte étaient-elles malheureusement revenues?
C'était pour ça qu'il était ici, sur GS. Pour guérir.
Le voyageur s'était aventuré dans les brumes. Le brouillard omniprésent l'intriguait. Il observe silencieusement souriant, intéressé par l'environnement.
Bien que la tristesse et la douleur soit vives, il restait fidèle à lui-même. Il ne désespérait pas, il restait positif.

L'étalon plisse les yeux en regardant la brume, confus, interrogateur. Pourquoi la brume se situait ici spécialement? Pourquoi il n'y en avait pas autant ailleurs sur Gs? Ce sont les questions qu'il se posait en regardant les alentours. Il avait constamment cette curiosité qui le poussait à se questionner à des moments, ou endroits, où personne ne se questionnait. Il voulait savoir. Mais il ne saura pas.
Vagabond n'avait lui non plus pas aperçu l'inconnu. Il ne savait pas non plus qu'il était placé dans la trajectoire du bai. Il ne s'en rendit compte qu'à la dernière seconde, où il fit rapidement un pas de côté. «Woh!», fit-il, souriant. Ça l'avait surpris.

L'inconnu continu son chemin. Ok, pas de problème. Personne ne nous embête quand on est seul. On est maitre de nous-même. Le voyageur se mit à marcher calmement dans la direction opposée, sans aller à la rencontre du bai. Il ne voulait peut-être pas le voir. Alors il marche, les yeux fouillant le ciel et les arbres, à la recherche de réponse. Qu'est-ce qui pouvait bien causer toute cette humidité?
Puis, une voix l'interpelle dans son dos. Il se retourne, toujours la tête haute, fidèle à lui-même. Sans être arrogant, juste digne.
Des excuses et ensuite cette question à la fin de la phrase. «C'est pas grave.» Il y aurait une longue explication. Une explication que l'étranger ne lui donnera pas. Car l'étranger ici, c'est bel et bien Vagabond. Alors il se contentera de dire oui, sans rien d'autre.
«Ça va.», répond-t-il, toujours avec ce calme étrange. Le pie se retourne une nouvelle fois et continue son chemin dans la brume.
Reste loin de moi et il ne t'arrivera rien. Ne t'attache pas à moi et il ne t'arrivera rien. Vraiment rien.

Encore un fois, le voyageur se retourne. Il plante son regard dans celui de l'inconnu bai, qui ne tarderait pas à disparaitre s'il faisait un pas de plus (à cause de la brume), ce truc qu'il fait et qui fait un peu peur. Ou qui est juste mystérieux. Ce regard qui en dit long et court à la fois. Ce regard qui ne trahit aucune émotion. C'est donc avec un visage neutre qu'il lui répond. «Parce que je ne reste jamais bien longtemps. Parce que j'arrive et je repars. Et que certains m'oublieront plus vite qu'ils ne le pensent.»

L'étalon pie le dévisage. Il fit un très léger «non» de la tête. Il ne croyait pas un seul mot de ce que le bai disait. «Et pourquoi? Vous ne me connaissez pas, vous ne savez rien de moi. Qu'est-ce qui me dit que vous spécialement, vous n'oublierez pas mon nom. Que vous n'aurez pas la mémoire courte, que vous allez vous souvenir de moi dans un mois ou deux? Qu'est-ce que vous avez de différent?» Si la réponse du bai est satisfaisante, il restera. C'est ça sa façon de penser.

Son sourire s'amplifia légèrement avant de disparaître petit à petit. Comme à chaque fois qu'on lui demandait son nom. Une once de douleur revenait à chaque fois. "Vagabond."