✾ Liar liar

O W B E R I N E

Le reflet de la lune se reflétait à la perfection à la surface de l'eau, c'était même à s'y méprendre, comme si ciel et terre avaient été inversé. Si tel était réellement le cas, surement que cela ne le surprendrait pas. Quand on revient d'entre les morts, quelque chose peut-il encore vous étonner ? Les mots surprise et étonnement n'ont plus de sens, plus de raison d'être.
Il a entendu parlé du monstre qui se cache dans ses eaux, il en avait entendu parlé lorsqu'il était enfant. Mais le monstre aujourd'hui n'était ce pas lui ? Cela n'avait-il pas toujours été lui ? Owb's avance dans l'eau, sans quitter du regard le reflet, sans se soucier des dangers potentiels, car le seul danger qu'il estimait y avoir dans ces lieux, c'était lui.

(je sais qu'on a déjà beaucoup de sujets ensemble, mais voilà. ¬¬)


/ LOV


Elle n'a jamais cru aux monstres. Les légendes n'existent pas, puisqu'elle n'a jamais été une enfant. Elle déambule au bord du lac en fixant l'eau sombre d'un regard provocateur. Qu'il se montre, le monstre ! Elle étouffe un rire sec et rauque. Elle aussi, elle en est un. À sa manière, sûrement, mais dis-moi ma belle, comment réagirais-tu face... à un vrai monstre ?

(Toujours un plaisir   )

Le temps passe sans que rien ne se produise. C'est d'une déception agaçante. Immobile, il attend, jusqu'à ce que la curiosité le pousse à continuer. Sans remarquer, ni même se soucier, d'être potentiellement observé. L'eau monte, encore et encore, jusqu'à le submerger, totalement, et le faire disparaitre dans le lac sans mots ni bruits.

Elle l'aperçoit enfin. Entrer dans le lac et avancer, comme s'il ne craignait rien. Elle non plus, elle ne craint rien. Pourtant, elle ne pourrait pas faire ça. Parce qu'il va se noyer, et que bien qu'elle n'ait pas peur de la mort, Lov tient un minimum à la vie. Visiblement pas celui-ci. Elle secoue la tête et sans une once d'empathie, observe l'inconnu disparaître totalement dans l'eau. Drôle de suicide.

Quelle sensation étrange, quelle sensation grisante. Il voit clairement sous l’eau, mais il retient encore sa respiration, sûrement un acte purement instinctif. Il cède, se laisse tenter par l’inconnu de sa nouvelle condition. Il inspire, profondément qui plus est. Et l’eau se déverse dans ses poumons comme une digue cédant face à la violence du courant. Il tente de recracher mais l’eau s’infiltre davantage. Ça brûle, ça l’étonne. Il agonise ainsi quelques instants puis ... plus rien. Il ne ressent plus rien. La mort ne peut tuer ce qui est déjà mort n’est ce pas ? Alors il évolue quelques minutes sous l’eau, comme s’il y avait toujours vécu. Mais il finit par se lasser, comme d’habitude. Il ressort du lac, détrempé. Ses poumons veulent respirer l’air mais ils sont obstruer par l’eau qui les regorgent alors il est pris de violentes quintes de toux qui lui font recracher petit à petit le liquide clair.