L'espagnol.

¤ SUEÑO ¤

L'étalon ibérique marchait au bord du lac avec tranquillité, presque totalement remis de ses blessures grâce aux soins attentif d'Enja. Il s'arrêta au bord de l'eau et regarda son reflet dans l'eau, amusé.

Otsoa

Cela fait longtemps qu'elle ne s'est pas baignée. Sa robe souillée par la poussière se nettoie très bien tandis que la morsure de l'eau fraîche vient faire frissonner son corps gris.

Un bruit de remous non loin de lui, lui fit lever la tête et coucher ses oreilles en arrières comme le petit cochon qu'il est. Il observe la demoiselle blanche se baigner en silence avant de reculer d'un ou deux pas.

Otsoa entend ce vague bruit de feuilles qui se froissent. Ses yeux tournent, ses yeux gravitent sur lui. Un inconnu. Elle ne reconnaît plus personne ici. « Bonjour. Pourquoi me fuyez-vous ? »

Il observe tout d'abord pour s'assurer qu'elle ne soit pas une menace. Il s'avança pour boire et une fois ceci fait, il redressa sa tête pour regarder la jument blanche. Pas de politesse, non, non et non. "Je fuis tout et tout le monde, tout est souffrance.", crache-t-il, les oreilles couchées contre sa nuque.

C'est un air empli de surprise qu'elle pose sur lui. Il existe des êtres insensés aux mœurs étranges. Hochant la tête, elle ose un pas vers lui. « Vous n'avez pas à me suivre, je ne serai pas votre souffrance. »

"Tout, absolument tout.", répéta-t-il avec borne. Il l'observa et recula d'un pas, elle ne l'approcherait pas, non. Son corps se fige tandis qu'il tourne sa tête vers l'horizon, statue dorée dans le soleil couchant.

Je veux lui montrer que je ne lui veux pas de mal. Je décide de m'approcher, démarche lente et douce pour ne pas l'effrayer. Je m'arrête à peine à deux mètres de lui. Je tends l'encolure, pour qu'il sente mon souffle dégagé par mes naseaux. Naïve comme je suis, malgré ses gestes désappointés, je reste là, demeurant stoïque tandis que ma tête se trouve à quelques centimètres de la sienne. « Tu vois, je ne te fais pas de mal » Je souffle cela avec douceur.

Il se retient de lui donner un bon coup de dent, c'est lui qui donne le droit de gagner du terrain, pas les autres qui prennent les devants. Il l'observe et recule d'un pas, la trouvant trop prêt de lui à son goût.

Il recule, je ne comprends pas. Mes yeux se posent dans les siens. J'ai énormément de patience, donc je peux y passer des heures. Je suis décidée à le sortir de cette phobie sociale. « Donne-moi au moins ton nom. »

Son nom ? Lequel ? L'actuel ou l'ancien ? L'étalon isabelle la regarde, secoua sa crinière pour que son toupet lui tombe devant les yeux. "Sueño", répond-t-il simplement. Il l'observe, pourquoi veut-elle tant l'aider ? Il ne comprend décidément pas.