Look into my eyes.

Ses pas résonnent dans la galerie souterraine. Au loin, elle aperçoit la lumière du jour. Elle accélère son pas, curieuse de voir ce qui l'attend au bout du tunnel. Lorsqu'elle arrive enfin dehors, les rayons du soleil l'aveugle et elle est presque forcée de fermer les yeux. Une fois habituée, elle en profite pour observer les environs. La dorée vient d'atterrir au beau milieu d'une île perdue. Myosotis reprend alors sa route, décidée à découvrir ce nouveau lieu.

Elle zigzague entre les arbres et buissons qui poussent ici et là. Cette île est paisible, c'est agréable. Elle semble être à part. Comme si elle n'était pas vraiment là. Même les oiseaux semblent être absents ; aucun son ne vient perturber ce silence d'or qui règne ici en maître. Les prunelles de la jument dorée ne cessent de balayer le paysage, jusqu'à ce qu'elles descellent une silhouette équine à l'horizon. Myosotis se rapproche alors de l'inconnu et l'interpelle rapidement avec un "salut" enjoué.

Ses prunelles glissent rapidement sur son corps avant de revenir se plonger dans ses si jolis yeux bleus. En effet, leur robe est presque identique. Ils ont la même tâche blanche au niveau du flanc, une robe dorée, des crins plus sombres et des yeux clairs. « Tu vis ici depuis longtemps ? » demande-t-elle avec un sourire.

« Oui. Il y a une sorte de gang, composé de quatre chefs et de leur armée de sbires qui s'en prennent aux habitants de ces terres. » répond Myosotis en essayant d'être le plus claire que possible sur cette fameuse histoire. C'était du moins ce qu'elle avait comprit après sa rencontre avec la fougueuse alezane ; Jiyuu. « Tu en as déjà entendu parler ? » demande-t-elle ensuite, intriguée.

Ses yeux bleus, couleur océan, la transpercent de part et d'autre. Sous ce regard si intense, elle se sent fragile, mise à nue. « Ça doit faire une semaine, approximativement. » elle répond, après quelques minutes de réflexion. Elle avait eu le temps de rencontrer quelques chevaux et une paria. « Ces terres ne sont pas au meilleur de leur forme, c'est certain. » soupire-t-elle finalement. Les climats de guerre, elle n'a jamais aimé ça.