Volkanik //W//

C'est ici autrefois que Winterfell venait se remplir l'estomac. Navré de te décevoir jeune guerrier, ce n'est pas encore aujourd'hui que tu mangeras !soupire une petite voix intérieure. L'étalon gris pensait pouvoir se rassasié, le voila face des plaines saccagés et enflammés. Cette éruption volcanique n'avait épargné aucune des terres. Le grand étalon ne dit rien, impuissant devant la scène qui se déroule devant ses yeux. Il subit, et ça lui fait mal.

Que reste-t-il des anciennes terres ? Cette question lui titille l'esprit. Sans doute rien. Et les autres, que sont-ils devenus ? Elle se le demande. Pourquoi est-ce arrivé ? Comment ? Ces questions sont sans réponses...
Myosotis marche d'un pas lent, tête basse. Elle semble résignée. Peut-être l'est-elle... Sa bouche est devenue pâteuse et sa gorge est sèche. Elle aimerait bien boire mais elle n'a pas réussit à trouver une source d'eau qui ne semblait pas dégueulasse. Et que dire de la verdure... ? Elle semble avoir entièrement disparue, comme rayée de la carte. Les immenses forêts de jadis ne sont plus que cendres et poussière. Comment allait-elle survivre ? La dorée soupire. Que peut-elle y faire d'ailleurs ? Une odeur vient la sortir de ses pensées obscures. Elle appartient à un mâle qu'elle ne connait pas. Oubliant toute prudence, elle s'élance à la rencontre dudit inconnu. Elle est trop heureuse de croiser enfin quelqu'un pour faire la difficile !

Le regard figé sur le terrible spectacle, l'étalon ne voit pas la jument arriver. L'air est si poussiéreux et étouffant qu'il ne sent pas le parfum de l'inconnue qui s'approche. ça aurait été un prédateur, il serait déjà mort. Un craquement sourd trahit la présence de l'isabelle. Il se retourne vivement et la regarde. Il reste quelques instants envoûté par ses yeux bleus. Un bleu océanique. La seule touche de couleur dans cet environnement apocalyptique. Ne sachant que dire, il se contente de sourire simplement. Un sourire triste et fatigué.

Il semble tristement résigné, lui aussi. Son cœur se serre, et elle décide de sourire malgré tout. Il y aura un après GS. Ensemble, ils pourront faire quelque chose de ces terres devenues inhospitalières. « Salut. » souffle-t-elle d'une voix chaude.

L'étalon apprécie la voix chaleureuse de la jument. Même s'il a déjà bien trop chaud avec cette atmosphère volcanique, le ton de voix de la jument l'apaise un peu. " Bonjour " dit il, presque timidement. Ce qui ne lui ressemble pas. Son ventre grogne légèrement, il soupire. " Je pense que c'est pas ici que je vais trouver un beau resto " blague t il pour dédramatiser la situation.

Son regard clair parcourt rapidement les environs puis revient se fixer sur l'étalon gris. Un petit rire lui échappe. Il est vrai que ce n'est pas ici qu'ils pourront se restaurer. « En effet ! A moins d'aimer les cailloux et le sable. » répond la dorée, amusée. « Je m'appelle Myosotis. Et vous ? »

Winter met les oreilles en avant. " Mon nom est Winterfell " dit il en relevant l'encolure. " Ah au faites, tu peux me tutoyer. " rajoute t il en lui faisant un clin d'oeil. De toute façon, lui est incapable de vouvouyer, il sait pas faire.

Myosotis aime bien vouvoyer les inconnus qu'elle croise. Question de sympathie et de respect et sans doute d'éducation également. On ne change jamais réellement ses habitudes... « Enchantée ! » répond la dorée sur un ton enjoué. Durant quelques instants, elle a envie d'oublier ce brutal changement de vie. « Ça te dirais de marcher un peu ? Peut-être qu'on pourrait trouver de quoi se nourrir et s'abreuver un peu plus loin. » demande-t-elle ensuite, toujours souriante. Et puis, ce sera aussi l'occasion d'apprendre à se connaître.

L'étalon hoche la tête de haut en bas, il accepte avec joie sa proposition. Même si il n'a pas vraiment envie de discuter, il a encore moins envie de se retrouver seul ici. " Avec plaisir " dit il en lui emboîtant le pas. " Je ne t'ai jamais vu ici. D'où viens-tu ? " questionne t il, les oreilles dirigés dans sa direction.

« D'un Haras. » réplique la dorée en prenant le pas. Elle fait en sorte de marcher à la même allure que Winterfell. « Et toi ? » demande-t-elle ensuite, à la fois parce qu'elle est curieuse et pour meubler la discussion. Il ne faut pas laisser de blanc s'installer, autrement l'atmosphère devient vite... Gênante.

Un Haras ? Mais qu'est ce donc que cela ? Le gris n'en avait pas la moindre idée. Mais pour pas paraître stupide, il hoche la tête en faisant mine d'avoir compris. " J'ai toujours connu GalopSauvage. Je suis né sur les terres du Nord. " Il sursaute et ronchonne, il vient de marcher sur des braises incandescentes. Il s'est brûlé quelques poils, une odeur de cochon grillé apparaît.

( Mon dieu, j'ai bêtement ris avec l'histoire de cochon grillé! )

Oh. Il est né sauvage donc. Myosotis enviait les chevaux qui naissaient libres et sauvages. Ils avaient la chance de ne pas connaître les hommes et leurs drôles d'idées. « J'imagine donc que tu ne connais pas les Haras... Ni les hommes. » souffle-t-elle finalement avec un petit sourire triste. Repenser aux hommes ça lui faisait de la peine. Parce qu'elle repensait à sa mère, qu'elle avait été forcée d'abandonner. Mais bon. Ce qui est au passé reste au passé. Et de toutes manières, ses souvenirs sont vite balayé par le ronchonnement de l'étalon qui est suivit de très près par une odeur de grillé. Myosotis ne peut alors s'empêcher de pouffer de rire mais s'arrête bien vite lorsqu'elle marche à son tour sur une braise encore brûlante. Elle couine de douleur et bondit... Sur Winterfell. « Oups, pardon ! » s'excuse la dorée, gênée.

Winterfell toussote. " Sisi j'connais. " ment il en détournant le regard. Il est d'autant plus surpris lorsque la jument lui saute dessus. Leurs museaux se touchent, il rougie légèrement. Pour ne pas montrer son malaise, il baisse le nez vers le sabot endolorie de la jument et souffle sur son pied pour éteindre la flammèche résiduelle.

Myosotis est surprise par la réaction de l'étalon qui prend soin de son sabot meurtri par la vilaine brûlure causée par le sol encore chaud. Et donc, ça existe encore, les gentlemans ? Cette pensée réchauffe son petit cœur meurtri. ?Naturellement, les naseaux de la dorée viennent effleurer le garrot du mâle. Un peu de douceur dans ce monde de brute, c'est parfois ce qu'il faut, pour aller de l'avant.

L’entier frisonne à son contact, il n’est pas habitué aux marques d’affection. Les seules qu’il a reçu c’était dans sa plus tendre enfance. Lorsqu’il était auprès de sa mère : Tonks. Il regarde la jambe de la jument, quelques poils avaient grillés aussi. « Tu n’as pas mal ?» questionne t il en la couvrant d’un regard doux. La guerre semblait l’avoir fait mûrir, lui qui était d’un naturel fanfaron et imbu de sa personne, le voilà devenu altruiste et bienveillant. Peut-être avait il compris que la vie est courte et surtout fragile.