on veut de la vitesse fragile

Des fleurs à tous les feux rouges pour freiner notre adrénaline...

L'entier était là, droit comme un piqué, observant cette poussière qui refusait de retomber, qui continuait de flotter dans l'air souillé par les combats. Sur son corps, Aaren avait encore les traces de son combat contre Soshan, où plus rien d'autre que lui et son adversaire ne semblait exister. Pourtant, il y avait eu Red, et Lov, et d'autres encore. Mais il ne leur avait prêté attention que trop peu de temps pour avoir un souvenir précis. Tout ce qu'il voyait, c'était ses sabots en train de fracasser la boîte crânienne du paria, du plus jeune frère. Celui qui lui avait donné autant qu'il lui avait pris. Celui qu'il aurait le plus pu considérer comme son propre frère, avec le temps. Et pourtant, il avait fais se déverser sa cervelle sur le sol, lui avait explosé les yeux, avait brisé chaque petit os qui constituait son visage. L'isabelle demeurait là, enveloppé par la poussière, immobile, les naseaux frémissants.

L'odeur qu'il perçu était faible, et pourtant proche. La poussière envahissait tellement ses naseaux que cela brouillait son odorat. Aaren éternua finalement, avant de bouger. Ses muscles était crispés, encore endoloris par la guerre qui venait de se produire. Toutes ses blessures n'avaient pas terminé de saigner, par manque de soins, mais il continuait d'avancer. Quand il vivait avec les parias, il n'y avait aucun guérisseur. « Tiens, tiens. T'es pas encore morte. » lâcha-t-il en reconnaissant la noiraude.

« Je peux te rendre service si t'y tiens vraiment. » lança-t-il avec un sourire narquois et carnassier. Aaren avait beau s'être retourné contre les parias durant la guerre, il demeurait toujours cet espèce de psycho qu'on avait pas envie de croiser dans un mauvais jour. Il poussa finalement un soupir. « C'est p't'être que t'y as pas mis assez du tien, pour crever. »

Il ne put s'empêcher d'émettre un petit rire moqueur. Ce qui n'avait pas changé en lui, c'était son animosité improbable contre la noiraude. Oui, Aaren était rancunier et il avait besoin de détester quelqu'un, alors bon.
« Il t'a prise de force ou quoi ? Visiblement y'a pas que de l'air qui passe entre les os du squelette sur patte que t'es. » ¬¬

« Non mais ma pauvre. » Il ricana brièvement. « J'en ai rien à foutre de toi, j'ai autre chose à faire qu'à te psychanalyser. » Bah ouais, Aaren s'était juste tapé une barre tout seul. Même si son humour était de très mauvais goût. Mais voilà encore un vestige de son séjour chez les parias. « Donc ravale tes jugements philosophiques avant que j'te les fasse bouffer moi-même. »

Il leva les yeux au ciel, rapidement agacé par la noiraude qui lui tapait toujours autant sur le système. Décidément, elle aurait mieux fait de se faire tuer pendant la guerre celle-là. Après tout, il aurait suffit qu'un cailloux lui tombe sur la tête, pour ça. Cette pensée arracha à l'isabelle un sourire narquois.

Et il la laissa se casser, l'observant d'un œil bien énigmatique.