► un reflet de dents.

«Ce n'est pas à cause de toi, tu m'as fait penser à quelqu'un, c'est tout.» Il fouette violemment l'air avec sa longue queue noire. Il reprend sa marche, prêt pour aller faire sa vengeance.

Justement. JE t'ai fais penser à quelqu'un, donc la faute me revient. répondit Lyra, toujours le regard baissé. Quand il se remit à marcher, naturellement, elle continua à le suivre. Tu sais, je m'en excuse, je suis comme ça. Toujours. Je ne peux pas m'en empêcher d'aidé les autres. Et.. te voir dans cet état.. je ne peux pas tourner les talons.

L'étalon l'écoute tout de même, alors qu'il fait semblant que rien ne le touche et qu'il s'en contre-fiche de ce qu'elle lui dit. Juste une couverture finalement. «Tu devrais pourtant.» Sa voix est froide, sifflante, elle n'a rien à voir avec son ton chaud et accueillant un peu plus tôt.

Pourquoi, parce que tu pourrais me faire du mal ? question qui n'attendait pas vraiment une réponse, la douce jument accéléra le pas pour dépasser Sueño, sans pour lui barrer la route. Vas-y, si ça peut te faire du bien. lâcha-t-elle, les yeux dans les yeux, le plus sérieusement du monde.

L'étalon s'arrête immédiatement, les oreilles pointées vers l'arrière. Il recule même et son cœur accélère le rythme de ses battements. Son souffle devient irrégulier. Il ne lui ferait aucun mal mais sa question lui a fait loupé un battement. «Parce que je ne veux blesser personne.»

Pourtant, il va bien falloir évacuer cette rage. continua la jument, toujours dans le chemin. Certes, elle avait peur. Mais c'était son seul plan actuel.

Sueño recule, il ne veut pas la toucher, c'est hors de question. Il fait une pirouette sur ses postérieurs et il part au galop, la respiration régulière. Autant faire ce qu'elle lui avait dit, courir.

Malgré l'éprouvante atmosphère qu'il régnait depuis plusieurs et longues minutes, un sourire naquit sur les lèvres de la jument cendrées, lorsqu'elle vit l'étalon d'or s'enfuir à contre sens au galop. Prenant appui sur ses postérieurs, elle s'élança à sa poursuite, le rattrapant ; au moins, elle était endurante.

Sueño se concentrait sur le fracassant bruit de son cœur qui martelait sa cage thoracique. Il était peut-être imposant mais ça ne l’empêchait pas d’être endurant, au contraire. Il filait comme le vent, à toute vitesse. La fatigue de la famine lui cassait les jambes mais il continuait avec le même rythme.

Plus fort les pas sur le sol ! cria la demoiselle pour tenter de se faire entendre, mais si c'était sûrement peine perdue. Au moins, il se défoulait, c'était un bon point.

Il poussa un hennissement déchirant avant de s’arrêter progressivement et de passer au pas. Il s’arrêta, tremblant et plusieurs larmes allèrent mourir sur le sol. Il hoquetait, comme un enfant incapable de se calmer.

Lyra était satisfaite, et un sourire naquit sur ses lèvres cendrées. Non pas du fait de le voir pleurer, effondrer. Mais plutôt qu'il puisse se vider ainsi. D'une voix douce et tendre, elle souffla à l'intention du doré. Vas y, ça va t’alléger le coeur.

L'étalon isabelle se mit à hurler, un énorme cri désespéré. Quand il se tut, ses pleurs avaient cessés et il était un peu plus calme, bien que son cœur était meurtri.

Toujours proche de l'étalon, la jument plaqua aussitôt ses fine oreilles lorsque celui-ci se décida à crier. Bien qu'il s'agissait d'un moyen comme un autre d'évacuer, elle ne s'y attendait pas sur le moment. Est ce que ça va mieux ? osa demander Lyra, d'une voix frêle et douce, redressant lentement ses oreilles.

L'ibérique souffle un bon coup et il se tourne vers Lyra. «Oui, merci.» Sa voix est morne, un peu terne, il est mal, aucune colère habite son corps, il est juste.. mal.

» Poil aux dents
» 1 AN ET TOUTES MES DENTS
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