▴ hear me now

H O O K E R

Hook avançait dans le grand désert sec. La chaleur était accablante mais il s’en accommodait, il en avait l’habitude, c’était dans des endroits tels que celui ci qu’il avait grandi. Un brin de nostalgie le prend, son Sud adoré perdu à jamais.

La chaleur harassante aurait pu le décourager. Mais ce n'est pas le cas. Il avance, d'un pas décidé, malgré la fatigue et la faim qui le tenaillent. Malgré la soif qui l'a affaiblit. Le nez au sol, il piste. Quoi ? Qui ? L'une des personnes pour laquelle il est revenu. Hooker.
Son géniteur.

Naseaux dilatés, il progressait plutôt à une bonne allure. De temps en temps il grimaçait en sentant l'odeur nauséabonde des cadavres en plein soleil, l'endroit désertique ayant eut raison d'eux. Mais lui avait grandi dans le désert, autant durant les journées chaudes et harassantes que durant les nuits glaciales. Une autre odeur se faufile dans ses naseaux, dont le porteur semblait aussi vivant que lui. Mais ce parfum lui est inconnu alors il ne s'en formalise pas, ne s'y intéresse pas, continue d'avancer.

(Ils s'étaient déjà croisés me semble-t-il )

Et ... l'Appaloosa passe devant lui, comme ça. Un grondement monte en lui. Heureusement, il réussit à le réprimer juste à temps. Droit comme un i, Aegon observe son père avancer, comme à l'aveuglette, comme s'il se dirige aux odeurs. Pourtant, le grand tacheté ne trébuche pas. Son pas est assuré et calme. Étrange. Comme si Hooker ne l'avait pas remarqué. Alors, l'Argenté ronfle des naseaux.

(nope j'ai contrôlé les anciens rps de Hook )

L'appaloosa s'immobilise en entendant des naseaux ronflés. Est ce un mécontentement ? Une interpellation ? Il tourne le visage en direction du bruit, ses yeux voilés cherchant un endroit où se poser mais il n'identifiait pas clairement la position de l'individu. Il capte l'odeur sentit précédemment. Qu'est ce qu'il lui veut celui là ? Un problème ? tranche t-il. Il est peu avenant, sur la défensive, rien d'anormal dans sa situation, mais même avec la vision, il en aurait été de même.

C'est là qu'il comprend. Son géniteur est aveugle. Mais cela ne lui laisse aucune réaction. En vérité, il s'en fiche. Il se demande même ce qu'il fout ici, devant cet étalon avec qui il ne veux, au final, rien avoir à faire. Ça dépend du point de vue. D'eux deux, c'est l'Appaloosa qui semble avoir le plus de problèmes en fait ...

Hook arque un sourcil tout en affichant un air mi perplexe mi blasé. C’était une tentative de blague ? Point de vue/ses yeux non voyants : CQFD. Il soupire, la patience n’ayant jamais été son fort. On se connaît ? T’as un truc à me reprocher ? Non parce qu’il avait l’habitude qu’on l’accable de tout les problèmes du monde. Parce que là j’ai pas que ça à foutre. le presse t’il, bien que cela soit faux, c’était sa distraction du jour, mais il n’avait pas besoin de le savoir.

Tu me connais pas, mais moi j'te connais. Claque l'Argenté, plus sèchement qu'il aurait voulu. Ta partie de jambes en l'air dans les grottes il y a quelques années, tu t'en souviens ?

Il se souvenait de chacune de ses parties de jambes en l’air, comme il le disait si bien. Non pas parce qu’elles avaient été inoubliables, mais parce qu’on lui avait arraché ses enfants à chaque fois. Il fait néanmoins mine de rien, détaché, alors qu’il a envie de lui arracher la langue rien que pour lui avoir réveiller ce souvenir. Quoi tu m’espionnait et t’as kiffé ? Ou alors t’es un frère à cette tarée et salope de Maddison ? Il ne mâchait pas ses mots, même aveugle. Il pouvait encore lui casser la gueule, il commençait à s’y faire à son handicap.

Il ricane. Salope si tu veux. Silence. T'espionner ça aurait été dur vu que j'étais encore dans tes couilles jusqu'à ce jour là. La sentence tombe. Eh ouais mon gars, c'est ton gosse que t'as devant toi et t'es même pas capable de sentir la différence entre un inconnu et le reste. Pauv'tâche.

Ses oreilles se plaquent contre sa nuque et son visage pivote brusquement vers celui de l’étalon, des yeux voilés se heurtant aux siens comme s’il savait précisément où ils se trouvaient, alors que avouons le, c’était un coup de chance. Sa mâchoire se crispe et ses muscles se tendent. Écoute moi bien, écoute vraiment bien ce que je vais te dire. sa voix est sifflante, menaçante. Le Serpent du sud, l’enfant roi des Sables, ressort d’entre la poussière. Jamais on ne touche à sa famille, jamais, et certainement pas à son fils disparu ou bien même mort. Certainement mort. Il est mort. La prochaine fois que tu parles de mon défunt fils je t’enfonce ta paire de couilles profondément dans la gorge. Car c’était impossible que ce soit lui, impossible.

La réaction d'Aegon est exactement la même. Ses oreilles se plaquent et ses naseaux vrombissent de colère. Il s'approche, grondant. Non toi tu vas m'écouter. Au final, ils sont pareils. Le même sang chaud. Explosif. Mon vrai nom est Keljös et je suis bien ton rejeton, fruit de tes ébats irréfléchis avec Maddison. Élevé au Nord par Maddox et Aslaug. Il lui en veux. Oh oui qu'il lui en veux. De l'avoir créé. Avec elle. D'avoir été assez con pour croire qu'elle l'avait tué ou laissé mourir dans un coin. Et il n'est pas encore arrivé le jour qui me verra crever. Il n'a pas manqué d'un père. Loin de là. Juste de vérités et de réponses.

Il l’entend approcher et gronder, Hook fait claquer sa mâchoire à quelques millimètres à peine de sa peau. En vrai, il l’a loupé mais ça passerait pour de l’intimidation, il s’en branle
Ferme la ! assène t’il, glacial. C’est un secret pour personne que cette salope a confié mon fils au Nord. Mais je l’ai cherché, encore et encore sans jamais le trouver. Il est mort, je t’interdis de parler de lui ! Il cherchait quoi en remuant le couteau dans la plaie ? Si c’était des terres qu’il voulait, il n’y avait plus rien à prendre.
Hook restait sourd et aveugle aux paroles du mâle, parce qu’il avait peur, peur de faire renaître l’espoir en lui qu’il puisse véritablement être vivant.

Il gronde. Encore. Toujours. La colère - légitime - qui fait rage en lui tel un ouragan ne fait que monter en intensité. Bas t'as pas assez bien cherché alors. Lui balance-t-il. T'étais pas aveugle pourtant à l'époque. D'ailleurs si t'avais un minimum réfléchit t'aurai vite compris que des triplés dans le couple royal ça chiait. Il se déchaîne. Le coup de dent de l'appaloosa ne passe qu'à quelques millimètres de sa peau mais il s'en branle. Il n'a qu'une envie : le tabasser. Le tabasser pour lui ouvrir les yeux. Pour qu'il arrête d'être aussi con et borné.
Mais au moment ou Aegon allait se jeter sur son géniteur, la voix de son oncle se fait entendre, ce qui le stoppe net. La pression ne redescend pourtant pas. Alors, il ne répond rien. Il ne veux mieux pas.