Frisson

Ah oui? s'étonne le mâle en arpentant du regard le corps de la jument à la recherche d'une quelconque blessure, légèrement inquiet. Vous avez besoin de soins?  

Très mauvaise en blague, elle voit que cette dernière est mal passé. Elle devient raide lorsque le regard du mâle se balade sur son vieux corps, lâchant un rire silencieux. Non, c'est. une. bl-blague !

Ah. lâche le mâle, surpris mais affichant un léger sourire compatissant. Peut-être était-elle bonne mais simplement l'a-t-il mal comprise. Asmund voit bien que la jument n'a plus son âge depuis quelques années déjà. C'est pourquoi il se demande, Vous vivez seule?  

La jument ria de plus belle face à la réaction de l'étalon léopard, un rire toujours silencieux, mais bien présent. Elle se calme doucement face à sa question un peu étrange, mais n'y fait pas attention. Ann aime bien les questions, même si elle a du mal à répondre. Oui. dit-elle, bien qu'elle ne se retrouvait jamais seule, et qu'Enzo partageait son quotidien la plupart du temps.

Et vous n'avez jamais eu de problèmes ? Notamment depuis que nous vivons ici, je veux dire. demande le picoté, accordant une certaine importance aux quelques solitaires qu'il croise.

Non.
Répond Ann aussitôt, trouvant cette question étrange. A vrai dire, elle n'est au courant de rien ; des enlèvements, de cette île, des intrus. Elle se contente de vivre.
Pou. Pourquoi ?

Disons qu'il y a quelques natifs qui n'aiment pas notre présence. déclare t-il. Par ailleurs, il se demande bien si les solitaires sont tous au courant. La tribu ne se montrant pas et déclarant sa présence uniquement par des kidnappings remarqués au sein des groupes, ceux qui vivent seuls ne peuvent pas s'en apercevoir.

Tiens, cette nouvelle lui rappel quelques souvenirs de sa jeunesse. Elle se souvient des bandits, arrivés sur GS pour mettre le territoire à feu et à sang. Piller, violer, tuer. Dans un sens, elle comprenait la réaction des indigènes, de cette réticence à partager ces terres.
La peur.
Il n'y a que ça, à ses yeux.

De l'inconnu. complète t-il. Et c'est bien vrai, même tout à fait compréhensible de leur part. Nous sommes beaucoup à être arrivés, peut-être même sommes-nous plus nombreux que les natifs. Qui plus est, ils ne savent pas pourquoi nous sommes là. Ni ce dont nous sommes capables.

La jument bicolore hoche aussitôt la tête face aux paroles de l'étalon léopard, partageant ses dires.
Pourquoi. pas. de. ren. contre. entre. clan ? demande-t-elle. En bonne solitaire, Ann n'était au courant de rien du tout. Elle ne savait même pas qu'une de ses rencontres étaient le fils même du chef des indigènes.

Parce qu'on ne sait pas où les trouver. révèle t-il, pensant qu'elle parle d'une rencontre entre la tribu et les troupeaux fraîchement arrivés de gs.

Oh. souffle alors la jument pie, qui baisse sa tête un instant, pensive. La tournure que prend ce problème ne lui plaît pas. Trop de mauvais souvenirs.
C'est. dommage.. elle relève sa tête vers l'étalon picoté.

Au faite, vous ne m'avez jamais dit votre nom. fait-il en penchant lat tête sur le côté. Deux fois qu'ils se rencontrent dans des situations risquées et pas une seule fois ils n'ont su à qui ont eu à faire.

La jument hoche la tête sous les paroles de l'étalon, laissant presque échapper un rire face à la situation. C'était étrange, parfois, la manière dont elle pouvait rencontrer certaines personnes. Oceaan. Dit-elle d'un trait, n'ajoutant rien de plus. Elle penche néanmoins vers lui, patiente qu'il réplique à son tour.

Il éprouve le même amusement, léger. Oceaan? Un prénom probablement assimilé à son regard bleu azur. Deux petits yeux perçants aux abîmes profondes. Enchanté Oceaan, un prénom qui fait voyager. Je suis Asmund.