• Perdu dans les bois. | Yume

Kâhan, après avoir marché pendant des jours et même parfois des nuits entières, avait enfin décidé de s’accorder un peu de repos. Couchée dans un bois, à l'abri des regards indiscret, la jument n’osait se reposer que d’un oeil. Dans cette forêt sombre, les arbres faisaient danser leurs ombres et cela donnait à l’endroit une impression de vie qui pourtant ne faisait presque pas parti du lieu. Ici Kâhan trouvais un semblant d’apaisement, ce qui pouvait être étrange en vue de cette forêt oppressante, mais elle se disait que, au moins dans un endroit comme celui-ci, personne n’oserait faire un pas et l’y déranger.

En voulant se poser différemment, la belle jument rassembla un de ses antérieurs sous son corps. Kâhan avait bien trop souffert et cette longue expédition ne l’avait pas aidé à s’en remettre. Peut-être allait-elle finir ses jours dans un endroit comme celui-ci, elle même ne savait pas, ne savait plus combien de temps ceci durerait encore.

Dans un mouvement précipité, Kâhan essaya de se lever. Une voix était venue la sortir de ses pensées et l’avait grandement surprise. La jument perdit plusieurs fois l’équilibre avant de réussir enfin à tenir sur ses pieds, les membre fortement branlant. Un cheval, qui lui semblait plutôt jeune venait de lui demander si elle avait besoin d’aide. Après toutes ces années, la jument en avait presque oublié que chaque cheval ne lui voulait pas forcément du mal.

Tout de même hésitante, elle regarda le jeune mâle alezan, il n’avait pas l’air d’avoir un sous de méchanceté, mais comment pouvait elle croire en son jugement après ce qu’elle a vécu à cause de lui. Elle était à bout de force et n’était en aucun cas en état de fuir, ni même de quoi que ce soit d’autres alors c’est avec une boule au ventre qu’elle acquiesça.

- Je suis épuisée et j’ai faim, je ne suis pas en état pour un conflit, alors si vous le désirez je peux partir d’ici et je ne vous ennuierais plus.

Elle avait peur, mais comment pouvait elle faire comprendre qu'elle n’était pas une menace ? et qu’elle ne voulait en aucun cas importuner qui que ce soit ?

Le jeune alezan ne semblait pas bouger et l’impression qu’il donnait à la jument était celle d’un cheval ignorent. Le principal pour elle était surtout qu’il ne semblait pas méchant ni agressif pour un sous. Peut-être ne comprenait-il pas pourquoi la jument agissait de manière si conciliante.

Kâhan se détendit en comprenant qu’elle ne risquait rien face à ce jeune cheval, si bien qu'à la décontraction de ses muscles, la jument ne pu tenir debout plus longtemps. En s'effondrant au sol, le poid de son corps provoqua un son court, mais lourd. Sa respiration se voulait courte et soutenue.

- J’ai … juste besoins d’un peu de repo … Exprima Kâhan qui était trop fatiguée pour réfléchir.

Trop embrumé pour penser à quoi que ce soit, la pie laissa sa tête se poser au sol, elle avait froid et ses muscles endoloris ne l’aidait pas. Comment pouvait on faire quoi que ce soit, depuis toujours elle avait vécu dans un troupeau ou la moindre blessure devait être bénigne car si elle avait le malheur de ne pas l’être alors on ne donnait pas chers de votre peau. Pour beaucoup si vous ne gurissiez pas de vous même c’est que vous étiez trop faible pour mériter de rester, la mort était souvent la seul suite à vos maux. Kâhan espérait ne pas mettre trop de temps pour guérir, après, elle pourrait enfin profiter d’une vie paisible et sereine. Si toutefois elle guérissait un jour.

C’était incroyable, comme se reposer simplement au sol faisait parfois un bien fou. Kâhan, n’avait que rarement eu l’occasion de le faire et peut-être était-ce dû au fait qu’elle était mal en point, mais c’était ici, un des rares moment ou elle appréciait se trouver au sol.

Le jeune cheval qui lui proposait son aide était toujours présent et si elle n’avait pas été aussi fatiguée, elle l’aurait surement bourré de questions. Pourquoi un inconnue essayait-il de l’aider ? c’était étrange comme comportement.

D’un air amical et bienveillant, l'individu lui donna des champignons qu’il déposa à côté de sa tête baissée. Kâhan n’en était que plus troublé, il se mettait maintenant à partager de la nourriture avec elle, elle se pensait trop fatigué pour réellement comprendre et elle l’était évidemment. se trouvant l'excuse même de son état, la jument ne refusa pas le présent et avala en douceur les quelques champignons devant elle. Pendant qu’elle mangeait, l’alezan fit lui tourna autour pour mieux l’observer. Au bout d’un court instant auquel il rassemblait des tas de choses pour les travailler, il sortit une mixture étrange qu’il présenta à la jument tout juste nourrie.

Le bien que lui avait fait ces quelques champignons la rendait plus facile d’approche. Des bienfait elle en voulait plus et même si ça pouvait lui coûter chers par son manque de méfiance. Elle voulait prendre le risque d’aller mieux, elle était loin maintenant et peut-être que tous les chevaux ne sont pas comme le troupeau qu’elle a dû fuire.

Pour donner son accord, Kâhan hocha la tête délicatement tout en ne cessant pas de suivre le jeune cheval du regard. Il n’avait vraiment pas l’aire méchant lui, ou peut-être se trompait elle encore, comme par le passé en pensant que son étalon ne pouvait pas être un être aussi méprisable qu’il paraissait.

La sensation que procurait la mixture à Kâhan était fraîche, un peu piquante au premier abord, mais très satisfaisante après quelques secondes. La jument ne savait pas ce que l’âme charitable en face d’elle avait bien pu faire, mais ça lui était agréable. Continuant de se détendre, elle s’accordait un long soupire pour ensuite tourner la tête vers le jeune cheval.

- Merci, je sais que je ne suis pas en très bon état toute suite, mais si je peux faire quoi que ce soit, alors il suffit de me le dire. Affirma la jument encore au sol.

Ce jeune cheval était surement destiné à de grandes choses, il semblait avoir un grand coeur sans en avoir la vanité et c’était choses rares.

La fatigue se faisait grande pour Kâhan et elle avait de plus en plus de mal à y résister. Pourquoi résister ? elle se sentait bien mieux maintenant et elle était en l'occurrence en bonne compagnie. Ses paupières se faisaient lourdes et avant qu’elle ne se fermes pour trouver enfin un repos mérité, la jument remercia une nouvelle fois l’alezan à côté d’elle.

L'ambiance était devenue tellement chaleureuse, après que le jeune cheval lui ai affirmé qu’il ne lui demanderait rien et qu’il ne faisait pas tout cela pour une récompense, que Kâhan ne résista plus au sommeil qui l’attirait de plus en plus vers lui. La présence de ce gentil alezan non loin d’elle était pour beaucoup dans l’apaisement de la femelle. Elle passa pendant ces quelques heures, la meilleur nuit de sa vie, si elle pouvait s'appeler ainsi. Rien pendant ce temps, pas même un petit oiseau chanteur n’était venue troubler son repos.

A son réveil, la jument encore quelque peu endormis, se sentait en premier très apaisé, comme si tout ce qui s’était passé avant n’avait été qu’un simple cauchemar auquel elle avait enfin échappé. La dur réalité vint la ratrapper après quelques secondes à regarder autour d’elle, pour chercher le seul être au monde qu’elle aimait le plus. Ne pas le trouver lui rappela que c’était loin d’être un cauchemar et que ce petit être ne reviendrait jamais.

Kâhan se décida enfin à se lever. Elle se sentait bien mieux physiquement, avec les courbatures et les plaies encores entrouvertes bien sur, mais ce que le jeune cheval qu’elle avait rencontré avant lui avait administré, lui avait fait le plus grand bien. En y repensant, la jument chercha de son regard brun sauvage, autour d’elle pour le trouver et elle finit par y parvenir. Il était là avec cet air toujours aussi apaisant, comme si rien des tourments qu’elle avait connue, ne l’avait atteint un jour.

S'approchant de lui, elle posa son regard doux dans ses jolies yeux.

- Je te remerci encore pour l’aide que tu m’as apportée, tu es très doué. Lui dit elle d’abord avant de mieux le regarder par la suite. Tu me semble bien jeune, quel âge à tu ?

La question était peut-être indiscrète, mais maint bien réveillé, elle ne pouvait que remarquer à quel point ce cheval semblait jeune.

Quatre ans. C’est un jeune âge, mais c’est déjà grand aussi. Un entre deux, où un petit deviens un grand. L’âge que son petit n’aura jamais pensais Kâhan. Il aurait pu être grand lui aussi.

Secouant sa tête pour reprendre ses esprits, la jument compris déjà un peu comment ce jeune cheval savait faire ce genre de choses. Enfin il en avait au moins un âge respectable. Dans son ancien troupeau, il n’y avait personne pour s’occuper de ce genre de choses alors c’était tout de même étonnant pour elle, qui croyait que tous faisaient comme eux.

Un troupeau, ce petit, plus si petit devait en avoir un. Il devait avoir un nom également et Kâhan n’avait pas pensé à lui demander ni même à se présenter.

- Quatre ans ? Tu es très impressionnant. Je me présente, Kâhan. Tu dois surement avoir un troupeau non ? tu n’es pas accompagné ?