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 / polar polaire.

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/ polar polaire. Icon_minitimeJeu 10 Jan 2019 - 12:22

Elle s'est lancée dans une course contre le temps. Seule la lune éclaire son chemin d'une voie translucide et tremblante. Une allée en pointillés d'étoiles. Certaines plaques, trompeuses, se dérobent à son passage lourd et pourtant silencieux ; mais elle ne tombe pas.
L'Hiver ne la trahira jamais.


Dernière édition par Lövojka le Jeu 10 Jan 2019 - 22:39, édité 1 fois
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Brie


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/ polar polaire. Icon_minitimeJeu 10 Jan 2019 - 20:07

je prends I love you I love you I love you I love you I love you I love you
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Brie


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/ polar polaire. Icon_minitimeJeu 10 Jan 2019 - 20:22

La lune illuminait la banquise de cet éclat féérique et unique dont elle seule connaissait le secret. Tel un nuage cotonneux, elle s’étendait vers cette infinie noirceur qui se prénommait nuit. Envoutante, captivante, on ne pouvait qu’admirer ce blanc immaculé…immaculé ? Presque. Au loin se dessinait la forme sombre d’un cheval lancé dans une course folle. Je regardais la silhouette puissante et féminine qui jonglait d’une foulée agile entre les différentes plaques de banquise qui parfois se détachaient à son passage, se fracturant sous la puissance de l’inconnue en mille éclats d’étoile. Mes yeux s’agrandirent, mes pupilles se dilatèrent tel deux grands cercles aussi noir que la nuit. Mes iris ne formant plus qu’un épais trou noir, absorbant toute l’infime lumière qui transperçait le voile des ténèbres. La silhouette passa non loin de moi, me dépassant sans me voir. Je ne sais pas ce qui me prit mais ce fut plus fort que moi. Tel un aimant, je fus accrochais, décrochais. Tel un satellite, je fus entraînée dans son sillage, aspirée dans sa folle danse. Je me mis à suivre la trace de ses foulées amples et agiles. Du haut de mes 3pommes j’en faisais au moins trois mais je gardais le rythme. J’allongeais mes foulées, félines, trébuchant par endroit quand la glace se brisa, me rattrapant d’un écart mal contrôlé mais me relançant de plus belle dans cette course effrénée.
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/ polar polaire. Icon_minitimeJeu 10 Jan 2019 - 22:46

C'est le craquement familier de la glace qui, trop fragile et légèrement fondue, cède au passage d'un corps qui fait pivoter l'unique oreille qu'il reste à l'ombre brune. Parce qu'elle sait que ça n'est pas elle qui a provoqué ça. Son ouïe capte aisément un ballet différent du sien. Plus rapide, des foulées plus rapprochées les unes des autres. Une autre composition, un autre orchestre.
D'un bond plus aérien que l'est son galop, elle se retourne alors d'un bond. La glace vacille, la lionne reste droite. Son corps est un bloc immense face à la petite silhouette qui fonce droit sur elle et ses yeux, deux trous noirs béants dévorant le regard de l'innocence. Elle ne tend même pas ses muscles. Peut-être la petite l'évitera. Dans le cas inverse, elle ne sentira pas grand chose, sûrement.
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Brie


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/ polar polaire. Icon_minitimeJeu 10 Jan 2019 - 23:08


Il était une fois, un chaton voulant devenir lion. Il était une fois, toutes les belles histoires commencent ainsi. Mais la vie n’était pas une belle histoire. La vie est froide et brulante à la fois, vous glaçant d’effroi avant de vous faire bruler en enfer. La vie est déchirante, vous écartelant à la croisée des chemins avant de vous achever sous le poids des remords et des regrets. J’avais connu le froid, transit par la neige au pied de cette montagne, et j’avais senti le souffle glacé de la mort sur mes lèvres. Je connaissais le poids des regrets, je pouvais le sentir encore affliger mes frêles épaules, si je n’avais pas pris cette direction, serait-elle encore parmi nous ? Pourtant je n'avais quelques mois et une chose était sûre...je ne connaissais pas la vie...
Je me perdais dans mes pensées, ma foulée mécanique copiant le rythme de l’inconnue avec maladresse. Mon esprit divaguait, s’échappait. Comme un spectre j’avais l’impression de nous voir à la 3ème personne. Et si je tournai les yeux, je pouvais apercevoir l’étoile du Nord scintillant de mille éclats haut si haut dans le noir spectral. Il en aurait pu être ainsi pendant des heures jusqu’à la dernière goutte d’énergie. Et malgré la fatigue je me sentais revivre, raviver par cette course folle, comme une brise soufflant la flamme naissante d’un feu. Assez forte pour la faire danser, vibrer, grandir, mais légère et douce pour que jamais elle ne s’étei… Quelque chose changea. Le rythme, une vibration. Pourtant rien dans l’allure de la jument n’aurait pu éveiller en moi un doute. C’était comme…un sixième sens, une perturbation dans l’air, une fausse note qui sortit du rythme endiabler de nos foulées. Je freinai d’un coup, me retrouvant assise sur mon derrière mon nez à quelques millimètres de son poitrail. Mes grands yeux noirs plongèrent dans ceux aussi profond que les miens qui me dévisageaient imperturbable. Désolée. Pourquoi m’excusai-je ? Je n’avais rien fait de mal. Je reculai un peu, la prestance de l’inconnue me faisait vaciller. Mes oreilles oscillèrent d’avant en arrière se demandant quel était la marche à suivre à présent…
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/ polar polaire. Icon_minitimeJeu 10 Jan 2019 - 23:36

Pourquoi s'excuse-t-elle ?
C'est justement ce que Lov se demande elle aussi à cet instant-là. Elle a envie de la secouer, de lui dire qu'elle ne doit pas s'excuser. Que même si elle l'avait touchée, bousculée, blessée, elle ne le devrait pas. Parce qu'on ne devrait jamais s'excuser. Les inconnus ne méritent pas d'excuses. Les fantômes non plus. Les fantômes inconnus encore moins. Mais quelque chose la retient. L'empêche de brusquer la jeune âme devant elle. Peut-être ce regard trop vieux qu'elle porte sur elle. Peut-être cette aura étrange qui émane d'elle. Elle avance d'un pas, son ombre recouvrant dévorant entièrement celle de la pouliche. Elle la dévisage sans douceur ni tendresse, juste une neutralité froide et écrasante. Pourquoi me suis-tu ? Sa voix est rauque, vibrante, presque masculine. Elle a envie de lui dire de s'enfuir, de faire tout sauf la suivre.
On ne suit pas une âme à la dérive, on ne suit pas un monstre en liberté, un animal sauvage déchainé. On ne doit pas la suivre, jamais. Elle ne peut emmener personne là où elle va, dans la fournaise qui l'attend.
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Brie


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/ polar polaire. Icon_minitimeJeu 10 Jan 2019 - 23:50


Il y a des choses inexplicables. Des points d’interrogations laissaient à jamais sans réponse. Et ce moment en était un. Peut-être parce qu’elle était la première personne sur mon chemin à ne pas se laisser attendrir par mon regard. Ou peut-être était-ce cette aura si particulière qui émanait d’elle, l’illuminant d’une pâleur glacée d’un bleu polaire. Brusquement un souvenir me revient, maman aimait me parler des auras. Il y en avait une particulièrement, la couleur bleu. Rare était les personnes qui possédaient une aura totalement bleus. Elle nuançait en général vers le vert ou le pourpre avec quelques reflets rubis. Certains possédaient toutes les nuances de l’arc en ciel, ils étaient tout et rien à la fois. Mais le bleu, ce bleu électrique appartenait aux personnes les plus audacieuses. Les gens qui émanaient cette aura possédaient une personnalité forte, bien à elle. Et la jument devant moi rayonnait de cet éclat bleuté, m’arrachant un sourire. Vous êtes belle ! M’exclamai-je rayonnante. Je la regardai sans la regarder, admirant les ondulations qui se dégageaient d’elle avant qu’elle ne s’évanouisse, éphémère, comme un rêve. Je papillonnais des paupières comme pour me ramener à la réalité, balayant la banquise légèrement sonné.
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/ polar polaire. Icon_minitimeJeu 10 Jan 2019 - 23:58

La réponse, d'une naïveté tranchante, déboussole Lövojka. Elle aurait préféré se retrouver face à un étalon vicieux qui voudrait sa mort plutôt que face à une innocente pouliche. Elle ne sait pas faire, avec ça. Elle n'a jamais su. Elle ne saura sans doute jamais. Elle, elle ne voit pas le bleu. Ni le rose, ni même le blanc, encore moins le rubis ou l'émeraude. Tout est noir. Dans ses yeux, dans son crâne, dans son âme. Sûrement son sang a-t-il lui aussi changé de couleur. Contaminée. Condamnée. Elle recule d'un pas. Les mots frivoles de l'enfant l'effraient, même si elle donne plus l'impression d'être sur l'offensive. Elle détourne le regard un instant, le laissant flotter dans le vide, là où les fantômes volent. Elle les voit, autour d'elles. Ils semblent attirés par l'enfant. Ils ont tant à lui prendre, encore. Plus grand chose chez elle, par contre, bien qu'ils la quittent rarement. Ses iris d'ébène reviennent se fixer sur la petite. Elle n'a toujours pas répondu, il lui faut briser le silence, réagir, faire quelque chose. Qui es-tu ? Toujours aucune sympathie, Lov a sûrement été trop détruite pour s'attendrir devant les mots qui lui ont été adressés. Elle n'est pas belle. Elle est couvertes de cicatrices qui ne s'effaceront jamais de son corps au poil terne et épais, elle n'a plus qu'une oreille, il semble que son corps a vécu cent ans alors qu'elle est encore jeune. 
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Brie


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/ polar polaire. Icon_minitimeVen 11 Jan 2019 - 0:13


Mon visage s’étira dans une moue inquisitrice face à la réaction de la femelle. Son air revêche, cette impression qu’elle allait me trancher la gorge à chaque fois que j’osais ouvrir la bouche. Alors pourquoi inexorablement je restai là, mes pieds bien ancrés dans le sol comme gelé à la banquise. Je redressai mes oreilles vers elle, droites et fières ? Brie ! M’écriai-je comme une évidence. Je lui souris de toutes mes dents Et toi ? Non attends…. Hummm… Toi tu es Blue. Mes yeux se plissèrent comme deux yeux de chat devenant deux petites fentes remplies de malice et d’innocence. Brie Blue… Comme ça nos deux prénoms commencent par la même lettre c’est chouette hein ? Ma voix légère vibrait dans l’air, allégeant l’atmosphère de la nuit. Je me raccrochais à ce son clair, à sa lumière, pour ne sombrer dans les ténèbres et dans la terreur. La nuit, les fantômes hantent, la nuit le réel et l’irréel s’entremêlent et se mélangent me donnant la nausée et un arrière-gout amer au fond du palais.  
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/ polar polaire. Icon_minitimeVen 11 Jan 2019 - 16:39

La lionne dévisage avec impassibilité la petite crème devant elle. Elle entend sa voix cristalline, elle y entend bien, oui, l'innocence pure. L'enfant semble naturelle, insensible à ce mur de glace aux dents acérées qui lui fait face. Elle s'en fiche.
Lövojka sent une idée traverser son esprit mal fichu. Une simple idée. Qui devient envie. Ténébreuse, obsessionnelle. Qui se mue en désir. Appétit infâme. La lionne a envie de la tuer. L'éliminer, simplement. Il n'y a qu'elles - bien peu s'aventurent ici, au fond du Nord, là où le froid mordant n'épargne que les plus solides. Personne ne la verrait. Personne ne la soupçonnerait, même. Ses iris s'obscurcissent encore. Elle sent presque le sang de l'enfant battre contre ses dents. Elle voudrait la tuer, pour lui épargner la vie. Elle voudrait la tuer, pour la sauver.
Parce que les ombres se nourrissent de ce qu'elle est. Les monstres lui prendront tout. Son innocence, son enfance, tout, jusqu'à ne lui laisser que la peur et la colère. Oui, elle voudrait. Pourtant, elle reste immobile, comme figée. Paralysée, sans réagir ni même sans un mot, seule sa queue fouettant l'air glacé derrière elle prouve sa présence.
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Brie


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/ polar polaire. Icon_minitimeVen 11 Jan 2019 - 16:54


Obtenant pour unique réponse le silence impassible de la femelle aux cheveux blancs, je restai un moment indécise. Un ange passa. Une rafale de vent ébouriffa ma crinière cotonneuse sur le dessus de mon crâne. Bourrasque glacée, rendant mon corps transit de froid. Je le sentais, cette brulure mordre ma peau parfaite, immaculée de toute violence. Je le sentais, s’immisçant jusqu’à la moelle, gelant mes organes internes au fur et à mesure du temps. Mais je ne tremblais pas, affrontant ce regard tout aussi glacé que le paysage d’un œil incertain. Qu’allais-tu me faire ? Je repensais à ma mère. Qu’aurait-elle pensé de tout ceci ? De cette femme à une oreille. De ses cicatrices maculant son corps pourtant pas si ridé que ça. J’eus le sentiment de m’apercevoir dans la glace, figé dans le temps, comme cette nuit irréaliste. J’ouvris la bouche mais n’eus pas le courage de briser le silence. Et si c’était moi. Un jour. A sa place. Je serais déjà bien faire dans être arrivé là… mais à quel prix? Les larmes au bord des yeux. Des centaines de petites gouttelettes apparaissent aux bords de mes yeux d’encre. Toi aussi t’as perdu ta maman ? Demandai-je pleine de compassion, puis, portée par un élan soudain de compassion, je viens me blottir contre large poitrail, enfouissant mon visage dans son épais manteau de poil. Je ne sanglotais pas, je laissais juste calmement les larmes s’écoulaient de mes yeux en silence, inspirant l’odeur âcre de la femelle.  
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/ polar polaire. Icon_minitimeVen 11 Jan 2019 - 17:09

(j'aime tellement comme tu la joues dead )

À ses mots, Lov reste impassible. Mais son oreille s'est tendue vers la petite.
Si elle a perdu sa mère ? Pour la perdre, encore faudrait-il en avoir eu une. Elle l'a rencontrée, une fois. Elle était déjà ado. Pas franchement idéal comme rencontre. Elle n'a pas rencontré une mère, seulement un monstre, une dégénérée. Ce qu'elle est devenue aussi, sûrement. Elle a souhaité ne jamais la revoir ; elle ne l'a jamais revue. Non. Je n'en ai jamais eue. P... L'élan de la pouliche la coupe net. Son étreinte l'étrangle. Au fond de sa gorge, un noeud énorme se resserre, jusqu'à presque l'étouffer. L'oxygène lui semble acide et empoisonné. Son encolure se tend comme un boa qui voudrait étrangler sa proie. Sa bouche s'ouvre, démesurément. La nuque de la pouliche est si fragile. En un seul coup, elle la lui briserait. Mais c'est là, où son haleine s'échoue au-dessus de la crinière duveteuse de l'enfant, qu'elle se fige. Elle ne peut pas encore tuer un enfant. Pas un autre. Même si celle-ci n'est pas le sien. Même si ça serait moins pire. Elle n'a pas remarqué les larmes de la beige. Ne veut même pas les imaginer. Je ne suis pas ta maman, murmure-t-elle d'une voix vibrante, détachant chaque mot lentement. Elle n'ose bouger. Elle la briserait sûrement.
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Brie


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/ polar polaire. Icon_minitimeVen 11 Jan 2019 - 17:27

J'adore toujours autant nos sujets tu as une façon tellement particulière de jouer tes perso c'est que du bonheur  I love you

Je sentis la raideur sous ma peau, la froideur de son âme se mêlant à la chaleur de son corps, contraste sidérant qui me laissa coi. La chaleur de son souffle sur ma nuque m’arracha un frisson, je fermai les yeux me contractant sous la caresse de son souffle. Je le ressentais, ce danger dans l’air, cet air malsain qui embaume qui me hurle de fuir et pourtant contre tout attente je restai là, trouvant un certain réconfort face à ce danger omniprésent, me sentant plus vivante que jamais.
BRIEEE, le hurlement de ma mère raisonnait dans mon crâne. Son dernier soupir contre ma joue durant la chute. Je refermai les yeux et sentis mon sourire tordre mon visage. Le flash back m’emporta encore un peu plus loin en arrière, comme un rappel à l’ordre. Je voyais la scène dans haut, moi au bord du précipice. Maman ça fait quoi si je tombe ? Et si je déra... si je dérapais aurais-je voulu dire avant que mon arrière train soit avalé par le gouffre, m’entrainant dans une chute qui aurait dû être mortelle. Je revis son visage glacé, son regard vide, ce corps qui autrefois abritait l’âme de ma mère. Soudain dans mon délire son visage se détacha de la neige tournant vers moi ses prunelles mortes et me soufflèrent, je ne suis pas ta maman….
J’ouvris les yeux en hoquetant de surprise. Je serrai les dents en me mordant la langue. J’avalai un instant mes peurs avant de me détacher d’elle avec lenteur, quittant presque à regret cette odeur si particulière, si singulière. Non… C’est bien pour ça que je t’aime bien… Déclarai-je d’une voix plein de maturité pour un si petit bout comme moi. Je posai mes yeux d’encre dans les siens. Toi tu es moi plus tard ! Un sourire naquit sur mon visage et je plissai mes yeux malicieux. 
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/ polar polaire. Icon_minitimeVen 11 Jan 2019 - 18:04

(tu es adorable I love you )

Qu'elle l'aime bien ?
Personne ne l'aime, ni un peu, ni bien, ni beaucoup. Du moins, c'est ce qu'elle se répète depuis toujours, quand on lui dit ce genre de choses. C'est ce qu'elle aurait dû se répéter, la seule fois où elle y a cru et qu'on l'a trahie. Qu'elle est tombée, elle aussi, et que la chute a été vertigineuse. Longue, douloureuse. Mais elle se relève, toujours. Phoenix maudit. Des cendres renaissent la fournaise. Elle fronce les sourcils, ses prunelles toujours ancrées dans celles de la gamine. Elle s'apprête à lui dire que cela est faux lorsqu'elle parle, encore. Qu'elle prononce, de sa voix si innocente, des faits si graves.
Une catastrophe. Personne ne doit être elle plus tard. Beaucoup l'envient, la craignent, la respectent. Personne ne peut désirer sa vie. Sa condition. Celle d'une bête sauvage, sans cesse poursuivie par les monstres de son espèce. Immédiatement, son comportement alors bloqué et délicatement minutieux se transforme. La colère éclate, son visage se tord de haine. Une haine qu'elle porte depuis toujours. Une haine envers les autres, envers le monde entier.
Surtout, une haine envers elle-même. Elle fait claquer ses dents à quelques centimètres du visage de l'enfant. Sa tête ne fait même pas la moitié de la sienne. Son corps, à côté du sien, semble n'être qu'une brindille. Elle est un arbre enraciné dans la boue. Une boue empoisonnée. La sève qui coule dans ses veines ne sera jamais purifiée. Tu ne seras jamais comme moi ! Sa voix a tonné ; la glace sous leurs pieds a même tremblé, elle l'aurait juré. La colère la quitte, presque aussi vite qu'elle est arrivée, la laissant vide, épuisée. Elle détourne le regard ; elle fixe les fantômes. Tu seras bien mieux que moi, petite.
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Brie


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/ polar polaire. Icon_minitimeVen 11 Jan 2019 - 22:41

J’observai la jument comme détaché. Elle gronda et la terre gronda avec elle en écho. Le sol se mit à vibrer sous mes pieds, je sentis la glace se fendre sous mes sabots dans un grincement sinistre. Je frémis mais ne bougeai pas alors que ses dents claquèrent à quelques millimètres de mon visage, fermant mes yeux dans un réflexe incontrôlé. Je sentis le souffle chaud de son haleine contre mon chanfrein qui s’envola comme une trainée de poudre, disparaissant comme si cette sensation n’était que le fruit de mon imagination. Je rouvris doucement les yeux après quelques instants où le silence se fit lourd de sens. Elle s’était tournée vers le vide abyssal de cette nuit morbide. Regardant ce qu’elle seule pouvait regarder. Je me tournai dans son sens, tentant de percer la nuit, fronçant les yeux comme si cela pouvait mettre utile. Elle finit par lâcher d’une voix morne des mots qui fit naitre en moi des milliers de papillons au creux de mon ventre. Je me grandis fière et à la fois apeuré, et si je n’étais pas à la hauteur ? Mais je laissais les questions pour plus tard et savourer cette petite victoire en silence, admirant la voie lactée qui s’étendait au-dessus de nos têtes. Une étoile filante passa dans un éclair, je tendis le nez vers elle tentant d’apercevoir quelle direction elle avait pris exactement. Je tendis le cou vers le ciel, ouvrant légèrement mes lèvres vers le ciel quand soudain le sol à mes pieds se déroba, me plongeant dans l’eau glacé dans un plouf tonitruant. Happée par les eaux noires, je me perdis sous la glace incapable de retrouver le trou dans lequel je m’étais glissée, pas assez forte pour lutter contre le courant sous la banquise qui m’entrainait dans les ténèbres…
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