King of the clouds // N

Njörd marchait autour du lagon. Alors cette terre appartenait à son groupe ? Ce lac semblait si simple, mais il savait qu'il était plein de mystères. Il fallait simplement explorer. Légèrement la tête dans les nuages en songeant à sa belle Myosotis ainsi qu'à leur enfant qui poussait dans son ventre, il n'avait pas aperçu la silhouette qui se dressait au loin.

Lui aussi avait le coeur en joie. Njörd remontait enfin la pente, tiré par son bonheur d'être avec Myosotis. Par le bonheur d'être père à nouveau. La vie commençait enfin à lui sourire, après tout ce temps passé à souffrir en silence. Mais malgré tout, il y avait encore un point sombre dans sa vie. Dans son coeur. Et ce point noir, c'était l'amitié qu'il avait perdue. Tu vas me fuir encore longtemps ? Quand est-ce qu'il agira enfin en étalon ? Quand viendra-t-il enfin lui parler, afin d'essayer d'arranger tout ça ? Sueño veut-il seulement s'offrir un peu plus de bonheur en se donnant la peine d'essayer de recoudre ce qui s'était déchiré ?

Sauf que Njörd souffrait trop de l'absence de celui qui avait été son meilleur ami, son plus grand acolyte. Il n'allait pas baisser les bras, bien déterminé à apaiser les tensions, à faire revenir la complicité entre eux. Il savait bien que le fait qu'il soit avec Myosotis le dérangeait. Mais il avait ses raisons. L'ébène le suivit donc au pas. Il n'allait pas le lâcher. Après ça, comment pourrait-on le considérer comme quelqu'un qui l'abandonnait ? Dis-moi ce que t'as sur le coeur, Sueño. Je ne te lâcherai pas, tu le sais bien. Alors pourquoi ne pas me parler maintenant ?

L'ébène lui, était bien calme pourtant. Pas qu'il n'avait aucune rage, aucun désespoir, mais qu'il savait que s'énerver ne serait pas la meilleure option. Oui, peut-être que je suis con comme ça. Ou alors peut-être que je sais, mais que je veux que ce soit toi qui me le dise.

Mais le mâle de jais retourna en face de lui, se dressa devant l'isabelle sans peur, sans flancher. Non, Sueño. Pourquoi tu refuses de me parler ? Pourquoi tu t'évertues à avoir autant de haine envers moi ?

Il ne partira pas, non. Il n'a pas peur de lui. Il serra légèrement des dents devant tant de haine envers lui. Ses oreilles s'orientèrent vers l'arrière, sans s'enfouir dans ses crins. Je t'ai planté un couteau dans le dos ? En tombant amoureux de Myosotis ? Vraiment ? Il soupira. Tu aimes Bailey, non ? Comment te sentirais-tu si je t'interdisais d'être avec elle pour préserver une amitié, pour être sûr de ne rien faire foirer ? Tu connais le sentiment qu'est l'amour autant que moi, on ne peut pas y résister. Crois-moi, j'ai essayé. J'aurais préféré qu'elle ne soit pas ton ex, mais je n'y peux rien quant à ça. Oui, j'ai essayé d'enfouir ce que je ressentais, d'enfermer mes émotions, mais je ne pouvais pas. C'était juste impossible. J'aime myosotis, c'est comme ça, c'est tout. Je ne fais pas ça par provocation envers toi, au contraire. Tu crois peut-être que je t'ai tourné le dos, que j'ai agi comme ça pour te faire du mal, mais ce n'est pas le cas. J'avais juste envie d'être heureux, pour une fois. Et de la rendre heureuse aussi. N'es-tu donc pas capable de le comprendre ? ne voudrais-tu pas le bonheur de Bailey, comme je veux celui de Myosotis ? Il reprit son souffle après son petit monologue. Il essayait de lui faire prendre conscience qu'il n'avait pas voulu lui faire de mal en tombant amoureux. Et il avait encore bien des mots en réserve, des mots qu'il n'hésiterait pas à sortir si ce n'était pas suffisant.

Il serra la mâchoire de plus en plus. Tout ça lui tombait sur les nerfs, étonnant pour lui. Non, je ne savais pas. Mais arrête de dire que c'est moi qui t'as lâché, que c'est moi qui t'as abandonné. C'est faux et tu le sais bien ! C'est toi qui t'est barré sans que je n'ai pu m'expliquer, sans que je n'ai pu essayer de m'expliquer. Tu es parti toi aussi. Tu m'as abandonné toi aussi. Alors arrête de faire comme si c'était moi qui devait porter tout le blâme ! lâcha-t-il ensuite. Il s'efforça de se calmer, de respirer profondément. Notre amitié et notre complicité me manquent, Sueño. J'aurais voulu que tu comprennes que tout ça n'est pas contre toi. Que je ne t'ai jamais abandonné. Ces idées, ce sont toi qui te les fais. Tu t'imagines que tout le monde t'abandonne, que C'est ton destin d'être laissé tombé. Moi aussi je l'ai déjà cru. Il faut juste apprendre à voir ce que l'on a. Apprendre à apprécier le peu de choses qui nous restent. Et surtout, Il ne faut jamais croire que les personnes qui ont toujours été là pour toi t'abandonnent simplement parce qu'elles ont une vie à vivre, elles aussi. Il parlait là de lui. Il ne l'avait jamais vraiment abandonné, tout ça, c'était lui qui se l'imaginait. Il avait toujours voulu rester là pour lui. Mais Sueño avait refusé de voir qu'il voulait toujours lui apporter son soutien, son amitié. Il ne pouvait que tenter de le convaincre de s'en rendre compte. Et s'il voulait vraiment rien savoir de lui, eh bien, il aurait au moins essayé. Son absence lui ferait mal, mais il devra vivre avec.

L'ébène se contenta de baisser le regard vers le sol. Ça lui faisait mal d'entendre ça. Ça lui faisait mal de perdre l'un des seuls amis qui lui restait. Ça le blessait de perdre une personne qui avait été si importante à ses yeux. C'est comme tu veux, Sueño, je ne vais pas te forcer à me pardonner. Mais s'il te plait, sache que tu auras toujours mon respect. Et que tu peux compter sur moi, n'importe quand. souffla-t-il. Il était tout de même déçu de la manière dont ça se terminait. Il aurait voulu que l'isabelle prenne conscience que tout n'était pas contre lui, qu'il ne l'avait jamais abandonné. Mais si c'était peine perdue, il n'y pouvait rien. Prends soin de toi. dit-il finalement.