Curiosité quand tu nous tiens

Après tout une matinée à jouer dans la clairière, la pouliche tombe sur un nouveau coin grouillant de papillons. Regonflée à bloc par sa découverte, elle se lance à la poursuite des insectes plus beaux les uns que les autres. Au bout de quelques minutes et de - nombreuses - tentatives ratées pour les attraper, elle se laisse tomber dans l'herbe, ravie de pouvoir les observer de si près.

Une pouliche noire lui passa devant le nez sans la voir. Surprise dans sa contemplation, Ji se releva d'un bond, provoquant une nouvelle vague de papillons. C'est la première fois qu'elle rencontre quelqu'un de son âge. Ses oreilles pointent vers l'inconnue, sa curiosité naturelle la pousse à établir un contact. Salut !

La baie lui rend son sourire avec enthousiasme, heureuse de trouver quelqu'un avec qui parler. Etre seule toute la journée est très amusant pour faire tout ce qu'il lui plaît mais la solitude finit toujours pour nous rattraper, surtout pour une enfant. Elle s'y habitude pourtant de plus en plus, le calme et le vide peuvent être rassurant quand on sait comment les écouter. En attendant, Ji compte bien profiter de la pouliche noire pour bavarder un peu. Tu t'appelles comment ?

La pouliche ouvrit de grands yeux et se mit à sautiller sur place, soudainement surexcitée. C'est vrai ?? Moi aussi ! Enfin moi je m'appelle Ji-Narah mais c'est presque pareil ! Elle chercha le regard de la noire, essayant de capter son attention. Elle avait l'air toute timide et Ji ne voulait surtout pas la mettre mal à l'aise, même si ses manières joyeuses pouvaient être un peu maladroite.

Volcanus avait encore une fois plus écouté son moi intérieur que son père. Il adorait Quartz, mais il le trouvait trop rabat-joie parfois. Ce que son père ne comprenait pas c'est qu'il voulait simplement découvrir le monde qui l'entourait. Il ne voulait pas se cantonner à l'île. En plus, il n'y avait pratiquement personne de son âge. Le beige sautillait dans la clairière dont certaines fleurs lui chatouillaient le menton et présentement, il se débattait avec une armada de papillons.

La pouliche sentit la présence de l'inconnu et détacha son attention de la noiraude. Ses yeux tombèrent sur un poulain sautillant qui à priori était là pour la même raison que les deux autres : les papillons. Elle admira sa robe si claire comparée à la sienne et son long cou qu'elle trouva très fin même pour un jeune poulain. On aurait dit qu'un coup de vent suffirait à le briser. Ji-Narah sortit de sa contemplation et hésita à s'approcher du nouveau venu, Nara n'avait pas l'air à l'aise avec la compagnie. Malgré tout, sa curiosité la titillait et elle finit par s'approcher avec enthousiasme du poulain, ses yeux noirs pétillant dus à tant de nouveauté.

Il continuait à sautiller dans tous les sens, ouvrant parfois la bouche pour tenter d'en attraper un. Mais il se résigna rapidement lorsque l'un de ces insectes se trouva au mauvais endroit au mauvais moment. Sa bouche expulsa aussitôt le papillon qui avait déposé toute une poudre acre dans sa bouche. "Pwaaaah, méga dégueux !" tonna-t-il en toussant de toutes ses forces. Merde, peut-être qu'il allait tomber malade. Cette idée le refroidit aussitôt et le calma dans l'instant. Il sursauta quand une pouliche s'approcha. "Ohhh ! T'es qui toi ?" Il fallait en plus se méfier de ces envahisseurs. Papa lui avait dit de se méfier d'eux, ils étaient porteurs de maladies, et tout.