she wolf

On lui avait parlé de ce territoire des loups et à l'instant même où la découverte de cet endroit avait franchi la barrière des lèvres de son interlocuteur, cela avait fait naître un intérêt presque obsessionnel chez Bailey. La dernière fois qu'elle avait croisé les prédateurs, Bee mettait au monde Idunn, et tout aurait pu tourner au cauchemar. Elle avait besoin de plonger dans ce cauchemar, pour repousser ses limites, pour booster son adrénaline, pour pouvoir être prête pour affronter pire que ces carnivores. Elle savait que sa captivité l'avait changé, bien qu'elle s'efforçait de faire comme si ce n'était pas le cas.
La nuit allait bientôt tombé, et les loups sortiraient de leurs tanières. Elle, elle rodait déjà, comme ci ce soir, c'était elle le prédateur redoutable.

Elle se savait suivi depuis quelques temps. Mais elle n'avait pu discerner si c'était son esprit encore traumatisé qui lui jouait des tours, ou encore l'espoir que cela soit un loup solitaire à qui elle pourrait se confronter, ou bien peut être Sueño qui s'inquiétait pour elle, ce qu'elle redoutait en soit, ne voulant pas le mêler à ses … petites affaires. Mais au fil des heures, son parfum s'insinua plus dinstinctement dans ses naseaux, et lorsqu'à la nuit tombée il la rejoignit enfin, ses naseaux caressant son dos en lui arrachant un flot de frissons agréables, elle leva les yeux vers lui une fois qu'il fut à ses côtés. Elle éspèra un instant l'envouter avec son regard de biche, mais elle savait cela perdu d'avance. Ne suis je pas moi aussi plus dangereuse que j'en ai l'air ? minaude t-elle avec malice avant de venir embrasser la commissure de sa lèvre, frivole mais tentatrice, éspérant qu'il ne s'énerve pas.

Il essaie de la réprimander subtilement, sans hausser le ton, sans la brusquer ni la confronter. Mais elle comprend ce qu'il sous entend : qu'elle pouvait être dangeureuse pour elle même. Mais avant qu'elle ne puisse répliquer, il s'empare de sa bouche sans qu'elle cherche à se défaire de cette emprise, se perdant volontiers contre sa bouche. Leurs retrouvailles avaient été entourré de tant de désespoir, mais cela n'avait pas causé leur chute, ils s'étaient relever ensemble et avançaient ensemble.
Elle montre un peu de réticence à le suivre docilement, mais le suit tout de même, plus curieuse que convaincue. Elle aimait cet air malicieux sur son visage. Et dis moi, tu as une idée précise en tête ?

Bee se retrouva coincée entre Sueño et un arbre, enfin coincée, elle avait tout les moyens de fuir comme elle le souhaitait, mais elle resta délibérément captive du bel ibérique, frissonnant sous la caresse de son souffle sur sa peau sensible.
Les flashs des mauvais souvenirs qu’elle avait vécu s’atténuaient avec le temps mais ils n’avaient toujours pas disparu. Elle devait se faire violence pour ne rien laisser transparaître, pour ne pas qu’il voit que chaque contact la renvoyait vers de sombres moments. C’était une lutte incessante pour reprendre le contrôle de sa vie et de son corps.

Elle lève un regard mutin vers lui, accompagné d’un léger sourire frivole, tentant le diable. Je veux ce que toi tu veux. Alors je serais curieuse de savoir ce que nous voulons. Quelle était donc cette idée qui l’intéressait vraiment ?

Bee entrouvre légèrement la bouche et relève ses yeux de biche vers Sueño, un air d'innocence passant sur son visage, tel un ange déchu tombé des cieux. Mais si les anges tombent des nuages, c'est à force d'avoir trop flirté avec le diable. Elle se mord légèrement la lèvre inférieure.
Elle avait compris l'idée depuis le début, mais qu'il l'exprime plus ou moins clairement lui procurait une sensation étrange dans le bas ventre. Bailey ignorait totalement si elle était prête. Des mois étaient passés, elle revoyait encore ces atroces images. Mais il lui donnait envie de tout surmonter. Elle pourrait toujours lui dire stop si nécessaire, il ne la brusquerait pas. Cela serait-il suffisant pour aller jusqu'au bout cette fois ?
Pour toute réponse, elle s'avance lentement vers lui, tend son visage vers celui de l'isabelle qui la surplombe et dépose doucement ses lèvres contre les siennes tout en fermant les yeux, s'ennivrant du moment, s'ennivrant de lui.

Lorsqu'il relâche l'étreinte, elle ne peut retenir un gémissement de contestation. Elle a soudain froid, se sent brusquement vide, si bien qu'elle rouvre brusquement les yeux, pour s'assurer que tout ça était réel, que leur retrouvaille n'était pas que le simple fruit de son imagination et qu'elle se trouvait toujours sur l'île. Mais il est là, et ses lèvres viennent de nouveau la caresser, commençant doucement par sa joue, puis remontant jusqu'à son garrot puis son dos. Elle se détend, se permet de fermer de nouveau les yeux, s'enfermant dans une bulle rien qu'elle et lui.
Sa bouche s'entrouvre et son souffle se fait plus court. Ses lèvres créent une multitude de frisson le long de son échine, agréables. Son poitrail se dandine contre le sien. Elle se surprend à en vouloir plus.

Bailey hoche lentement la tête, plusieurs fois, s'imprégnant des mots de Sueño, j'y accrochant férocement. Il serait là. Il serait toujours là. Tout va bien. Bee ferme les yeux et expire lentement et doucement, profondement. La jument chocolatée garde les paupières closes pour se concentrer sur les caresses de l'isabelle. Sa bouche s'entrouve et son souffle se fait plus bruyant. Il lui extorque des frissons, fait naître en elle un désir qu'elle pensait ne le plus être capable de ressentir. Bientôt, il arrive jusqu'à sa croupe. Elle le sent tendu, elle l'est elle aussi, et en même temps, l'impatience la gagne. Comme si il s'agissait de sa première fois, comme s'ils étaient des adolescents maladroits, alors qu'ils étaient juste des adultes abimés par la vie.
Son je t'aime tinte à son oreille comme une caresse de plus. Une caresse plus profonde, qui l'atteint jusqu'au cœur. Elle rouvre alors les yeux et tourne la tête vers lui. Je t'aime Sueño. répond t-elle dans un murmure. Elle hésite un instant, puis se mordille la lèvre inférieure et panache légèrement sa queue, l'invitant à poursuivre.