/ the walking dead

Aszio n'est encore jamais venu parcourir les tombes. Elles portent le nom d'un trop grand nombre de ses ancêtres, ç'en est flippant. Il passe devant celle de sa mère, qu'il regarde à peine sans ralentir, arriver vers celle de son grand-père, Oroszlàn puis continue jusqu'à voir celle de son arrière-grand-père, dénommé Murphy. Un autre nom est inscrit sur la tombe, à côté du premier. Solheim. Il fronce les sourcils, se demandant si deux corps se trouvent ici sous terre. Il sursaute légèrement en entendant des pas approcher et se retourne vivement, prêt à se défendre.

Depuis qu'il avait quitté le camp, Azara l'avait suivi discrètement pour deux raisons. D'abord, elle voulait savoir où il allait, et se retrouver un peu seul avec lui. Ensuite, elle voulait tester ses talents d'espionne. Visiblement, il vient tout juste de la remarquer ; elle ne doit pas être si mauvaise. Elle sort de sa cachette et rejoint son frère en quelques foulées. Azara glisse contre ce corps si semblable au sien et s'arrête, flanc contre flanc à celui d'Aszio. En temps normal, il n'y a qu'avec lui qu'elle se montre douce et aimable. Mais aujourd'hui, elle est en colère contre lui. Depuis qu'elle a vu ce regard entre lui et Nour.. elle ne peut pas faire semblant. « T'es venu pleurnicher qui ? »

Aszio se détend bien vite en voyant qu'il s'agit de sa jumelle. Il est toujours heureux de la voir, ils sont comme connectés et il n'y a qu'en sa présence qu'il se sent vraiment entier. Elle glisse contre lui et il soupire d'apaisement. Mais il est vite surpris par le ton de sa phrase et se rembrunit un peu. J'ai l'air de pleurnicher ? grince-t-il en posant sur elle un regard ambré un peu suspicieux. Qu'est-ce que t'as ? T'as mal dormi ?

Elle s'y attendait. Aszio capte immédiatement que quelque chose cloche. Il a plutôt intérêt. Si en plus de s'amouracher d'autres, il s'éloigne d'elle, ce serait le pompon. C'est ce qu'elle craint le plus au monde. « J'ai très bien dormi figure toi. La tête de ta chérie posée sur mon dos. » Grommelle t-elle.

Le long de son échine, ses petits poils se hérissent. Il n'aime pas le ton qu'elle emploie, encore moins qu'elle l'appelle sa chérie. Ben ouais, il a fait le bisounours avec Nour mais ça reste Aszio, donc son égo est regonflé au max là oh Il décide de la prendre à contre-sens plutôt que de montrer bêtement que ça le vexe qu'elle lui parle ainsi. Ah ouais ? Ben si ça t'a plu tant mieux alors, la prochaine fois tu m'appelles, je viendrai aussi poser la mienne et on fera une chaine

Elle sait qu'il est comme elle. Qu'à l'insolence, il répond avec insolence. Mais elle ne peut pas s'empêcher de grogner lorsqu'il enfonce, plus encore, le couteau dans la plaie. Pour Azara, c'est un sujet extrêmement sensible. Elle plaque les oreilles contre sa nuque, agacée qu'il ne cherche même pas à comprendre sa réaction. Qu'il n'essaie même pas de se mettre à sa place. Alors brusquement, elle se jette sur lui et le plaque au sol en le fixant droit dans les yeux. Autrefois, ils jouaient souvent dans cette position. Mais aujourd'hui, ça ne fait pas rire Azara. Elle sent Aszio lui glisser entre les doigts. Elle sent qu'ils ne sont plus comme avant. Qu'il ne l'aime plus autant. « A quoi tu joues Aszio ? »

Alors qu'Aszio prend un peu tout ça à la rigolade pour la dérider, visiblement, Azara est très sérieuse Elle lui saute dessus sauvagement et il est si surpris qu'il n'arrive pas à l'esquiver. Il se retrouve bloqué au sol, elle sur lui. Décidément, il n'aime vraiment pas son comportement aujourd'hui. Peut-être qu'elle a ses ragnagnas C'est toi qui me demandes à quoi je joue ? Tu plaisantes j'espère ! Il tend l'encolure pour essayer de la pousser, elle est plus lourde que quand ils étaient petits Sérieux, j'étais content de te voir et toi tout c'que tu fais, c'est m'agresser ! C'est quoi ton problème à toi plutôt ?

Elle parvient à le bloquer dans cette position, et lorsqu'il tente de se dégager, elle maintient son emprise. Ses yeux lancent des éclairs foudroyants. Elle ne quitte pas son jumeau du regard. Lentement, sa mine agressive s'adoucit pour laisser place à.. un visage attristé. « On avait dit que ce serait nous deux contre le reste du monde T'avais promis d'aimer que moi et moi aussi »

Autant il est surpris de son comportement mais il est encore plus étonné de le voir se transformer soudainement en tristesse. Bordel mais qu'est-ce qu'il se passe ? Si quelqu'un lui a fait du mal il va lui refaire toute la dentition Mais ses mots lui font comprendre que c'est pas de ça qu'il s'agit, pourtant, il n'arrive toujours pas à faire le lien avec Nour. Les mecs comprennent jamais Ou peut-être qu'ils font bien semblants Mais.. ça sera toujours nous deux contre le reste du monde ! J'aime personne d'autre plus que toi, t'es ma jumelle, Aza ! fait-il pour la rassurer. Bon un jour, p't'être que j'irai faire des bébés avec quelqu'un parce qu'on peut pas en faire un ensemble mais je t'aimerai toute la vie Il veut être mignon, pourtant peut-être qu'il aurait juste dû fermer sa gueule

« NON ! » Hurle t-elle. Cette idée la répugne rien que d'y penser. A nouveau, elle change d'expression. La tristesse sur son visage disparaît pour laisser à nouveau place à la colère. Aszio est tout pour Azara. Il est son frère, son fils, son père, et même son crush (). Elle ne supporte pas l'idée de n'être que.. sa jumelle. C'est tout ce qu'il voit en elle ? C'est tout ce qui les lit pour lui ? Le sang et rien d'autres ? Azara couche ses oreilles en arrière et approche son visage d'Aszio, babines retroussées. « Si tu veux aller voir ailleurs Aszio, sache que je le ferai aussi. » Elle se redresse fièrement et délivre enfin son frère. Elle le regarde avec un fin sourire. Vas-y, fait.

Aszio est complètement décontenancé par le comportement de sa jumelle. Il se relève en s'ébrouant, tout poussiéreux, avec un regard interloqué. Il est tellement surpris qu'il n'arrive pas à s'énerver ou à en rire. Mais.. Aza.. Tu pensais quoi ? Qu'on.. qu'on ferait.. Qu'on aurait des enfants ensemble ? s'étrangle-t-il presque en le disant.

« Je pensais qu'on n'aurait pas besoin de faire des enfants. » Fait-elle un peu plus calmement, plus sèchement aussi. La perplexité d'Aszio la refroidit, elle n'a pas envie qu'il s'imagine des choses. Elle ne veut pas qu'il s'imagine quelque chose venant d'Azara qui ne viendrait pas, également, de lui. Elle ne veut pas éprouver quoi que ce soit à sens unique. « Je pensais qu'on se suffirait, tous les deux. »

Il reste perplexe, il ne veut pas la blesser et pourtant, il n'arrive pas à avoir le même mode de penser qu'elle. Et cela le dérange, parce qu'il aimerait. Il s'approche d'elle, plus doux, et effleure ses naseaux des siens. Azara.. on sera toujours ensemble, je te le promets. Tu passeras toujours avant quiconque pour moi. Tu seras toujours la plus importante.

Elle accueille le contact de son frère sans broncher, sans le repousser. Il est le seul avec qui elle se montre un minimum docile. Ses petites billes noires rejoignent doucement celles d'Aszio. Ses mots l'apaisent et elle décide de lui faire confiance. Il n'oserait pas lui mentir. Il n'oserait pas l'abandonner, ni se jouer d'elle. S'il y a bien une personne à qui elle peut se fier, c'est son jumeau.. non ? Elle déglutit difficilement. En elle, la colère continue de bouillir. Mais extérieurement, elle tente de paraître plus tendre. Elle ne répond rien. Soudain, elle vient se blottir contre le corps de son frère et niche son museau sous sa crinière sombre. « J'ai peur Aszio. Peur que quelqu'un réussisse à nous séparer un jour. » Murmure t-elle d'une toute petite voix. Il n'y a que face à lui qu'elle accepte de se montrer faible.