• Come back. | Spectra

Etosha de son côté, se promène, se sentant revigorée et nourrie d'une énergie nouvelle. Le pas énergique, la queue en panache, elle trottine les naseaux en l'air. Distraite, elle regarde partout sauf devant d'elle. Apercevant soudain la jument noire, elle se stoppa d'un coup et la regarda d'un air surpris, naseaux frémissants et ronflants. "Oh ! Je ne vous avais pas vue."

Face à l'inactivité de la jument noire, Etosha se détendit un peu. L'étrangère l'intrigue un peu, mais son allure négligée l'inquiète d'autant. Est-elle malade ? Est-ce que c'est contagieux ? Est-elle simplement blessée ? Elle lui rend ses salutations, venant de remarquer qu'elle avait oublié de le faire, et se présente. "Bonjour. Je m'appelle Etosha." La jument grise se recule d'un pas, pour mettre une distance plus confortable entre elles-deux.

Non loin d'elles, des corneilles s'envolèrent en croassant. Etosha tourna la tête dans leur direction, puis reporta son attention sur l'inconnue qui l'observait, impassible. Elle ne pu s'empêcher de penser qu'il y avait comme une ressemblance entre les oiseaux de jais et la jument noire. "Enchantée, j'espère que je ne vous ai pas importunée." dit-elle, avant de demander: "Vous êtes d'ici ?" Spreactra lui apparaissait quelque peu étrange, après tous les équidés avenants qu'elle avait rencontré ici. Faisait-elle partie des-dits équidés dont il faut se méfier ?

La jument noire l'intimide par l'obscurité qui l'entoure et son impartialité. Etosha est jeune, encore, et finalement assez influençable, pour le meilleur et le pire. Mais, c'est aussi sa jeunesse qui lui procure une certaine fierté et quand elle est gênée, il n'y a qu'un seul remède : elle tente d'ignorer ce qui l'indispose, pour faire croire qu'elle n'est pas atteinte par une certaine froideur ou une agressivité quelconque. En l'occurrence, elle réagit comme si Spectra était chaleureuse. "Oh, tant mieux alors. Enfin, tant mieux que je ne vous dérange pas, pas que vous ne soyez pas d'ici. Enfin, vous comprenez." Elle pointe ses petites oreilles grises vers elle pour qu'elles arrêtent d'osciller dans toutes les directions. Etosha regarde distraitement les branches d'un arbre, comme si quelque chose d'intéressant s'y trouvait. "Moi, je suis une nilaak. Vous faites partie d'un groupe ?" Lâche-t-elle après un silence. Elle est étrangère d'origine, et non pas née nilaak. Mais elle tente de se forger une nouvelle identité.

La noiraude a beau la mettre mal à la l'aise, Etosha est simplement trop polie - et trop curieuse - pour abandonner la partie comme ça. Elle se dit que c'est peut-être de la timidité, qu'il lui faut un peu de temps pour s'ouvrir. Bingo. L'inconnue sait faire une phrase. "Oh ! Vous êtes une des premières que je rencontre.  Je crois. Et qu'est-ce que vous faites là ? "

Comme jusque là elles avaient été parfaitement immobiles et que la noiraude affirmait se balader, Etosha lui proposa : "Et vous voulez marcher un peu ensembles ? " Ce serait peut-être plus constructif que de rester là à prendre racines.

Etosha est confuse, elle n'a pas l'habitude de faire face à ce genre d'énergumène plutôt apathique. Mais elle va devoir s'en contenter puisqu'elle lui a proposé d'aller faire une ballade. Alors que la noiraude prend le pas - ce qu'elle prend pour un oui - la jument grise se poste à ses côtés. "Qu'est-ce qui fait que vous êtes chez les Wiha ?" Demande-t-elle, curieuse, se remémorant que Volcan lui avait posé cette question. Etosha se demande quelles sont les motivations qui poussent tel ou tel autre individu à rejoindre un groupe.