to bee or not to bee _A_

La guerrière rouanne s'était aventurée dans le labyrinthe en prenant la peine de toujours longer le même mur. Elle était tombée sur une ruche peuplée par des milliers d'abeilles et elle s'était arrêtée pour observer, curieuse. Quand elle était petite, sa mère lui rapportait souvent des rayons de miel. Comment s'y prenait-elle ?

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Elle en revanche, avait trouvé bien rapidement un moyen de récupérer ce liquide délicieux. Au pied de l'arbre, la jeune Eve finit de lécher le fond de la coque qu'elle avait trouvé par terre, près d'un noisetier. Elle n'avait pas remarqué la présence de la jument, bien trop concentrée à racler les parois pour ne pas en laisser une seule goutte.

Du mouvement attira bien vite son attention et ses prunelles se posèrent sur une petite pouliche pie. Un fin sourire étira ses lèvres, bien que de voir des enfants avait souvent tendance à lui serrer le coeur depuis qu'elle avait fait sa fausse couche. On dirait bien que t'as trouvé l'astuce toi. lança-t-elle en s'approchant de l'enfant, toute souriante.

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Elle tourna ses fines oreilles vers la jument, continuant de lécher son miel. Quand on est rusé on finit toujours par trouver, lâcha-t-elle, sérieuse. Elle lança un vif regard vers la femelle. Je t'en aurait bien proposer un peu, mais y'en a plus, dit-elle en regardant le récipient vide. La pouliche ramassa la coque entre ses deux et s'approcha d'elle en observant les moindres détails de l'individu en face d'elle, une légère analyse disons. Mais si tu as le temps et un beaucoup de patience, on peu toujours en reprendre, dit-elle en posant le récipient sous la ruche, les fesses posées au sol.

La rouanne eut un petit sourire en coin. La petite pie était en effet rusée, bien plus qu'elle ne l'était elle-même à son âge. Mais elle savait aussi que l'intelligence de l'enfant pouvait aussi dire qu'elle trouvait les meilleures façons de faire des bêtises. T'en fais pas. J'ai eu toute mon enfance pour profiter des friandises. Maintenant, c'est à ton tour d'en profiter. rétorqua-t-elle, malicieuse. Cela dit, Aulia vint vivement s'emparer de la coque de l'enfant, comme pour la confisquer. Elle la plaça sur une branche d'arbre trop haute pour que la pie puisse la récupérer, à moins d'utiliser toute une stratégie. Sauf que crois-moi, trop en manger donne mal au ventre.

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Mais alors que l'enfant pensait que la jument allait s'asseoir à ses côtés, la rouanne lui confisqua la coque, privant définitivement Evelynn d'une nouvelle fournée de miel. La jeune lui lança un regard choqué, les sourcils froncés. Mais nan mais oh ? J'ai pas de parents et j'en ai pas besoin, je sais très bien me débrouiller toute seule ! lança-t-elle en sautant contre l'arbre pour essayer de rattraper son récipient.

Elle eut un petit sourire un brin détestable, amusée et malicieuse. Et même si son coeur se serra légèrement en entendant qu'elle était orpheline, elle n'en laissa rien paraître. Ah ouais ? Prouve-le, microbe ! la provoqua-t-elle en rigolant. Elle finit par soupirer. Plus sérieusement, je fais ça pour ton bien-être. T'as clairement besoin d'un peu de discipline

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Evelynn lança un regard provoquant à la rouanne lorsqu'elle la défia. AAAAAAAAAAAAAAHHHH ! Ni une ni deux, elle chargea la jument et vint frapper sa tête contre son poitrail. Le choc la fit basculer sur les fesses et elle se retrouva presque assommée par les muscles de la jument.

La rouanne l'observa faire sans bouger, un petit sourire aux lèvres en la voyant retomber. C'est à une guerrière entraînée que tu t'attaques, tu sauras. fit-elle avec amusement. Elle se pencha pour l'aider à se relever, pour lui offrir son support. T'as encore des croûtes à manger. Mais en attendant, accepte mon aide et mes conseils.

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je me suis permise de le reprendre parce que c'est quand même un sujet important

La pouliche reprit ses esprits et regarda la jument avec admiration, comme éblouie par sa force. Elle accepta son aide et se remit difficilement sur ses quatre pattes, son regard bleu toujours ancré à celui de la femelle. Une fois debout, elle regarda le poitrail de la rouanne et commença à le tâter, fascinée. Mais comment tu fais ?

ouiiiiii

Le comportement de la petite la fit sourire. Elle se souvenait de sa propre admiration envers les guerriers adultes quand elle avait son âge. Ça lui faisait drôle de se dire qu'il y avait quelqu'un qui se retrouvait à la même place qu'elle avait été. Ma famille est une famille de guerriers. Ils m'ont entraînée. Elle lui sourit doucement, taquine. Il faut travailler dur, mais tu pourras peut-être y arriver aussi.

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La pouliche arracha quelques brins d'herbe en écoutant attentivement la jument parler d'elle, comme si elle regardait un film. Elle était toujours surprise de voir avec quel dégoût les autres de son âge commençaient à se nourrir de végétaux. Elle, n'a jamais eu à vivre cette transition, et n'en était pas du tout traumatisée. Si tu y es arrivé, alors moi aussi je peux. T'es pas super grande et vu ma taille, je devrais pas beaucoup l'être non plus. Peut-être un tout petit peu plus grande que toi quand même, dit-elle la bouche pleine, en observant le corps de la rouanne. D'ailleurs tu sais que vu que j'ai fais un long voyage ben je suis plus musclée que ceux de mon âge et du coup je les défonce ! se vanta-t-elle dans un large sourire.

La tête inclinée sur le côté, Aulia écoutait l'enfant avec un petit sourire amusé. La détermination dans les yeux de la petite était belle à voir, d'autant plus qu'elle semblait réellement posséder un caractère de battante. Tu as fais un long voyage ? Il faut croire qu'on a plus de points communs que je ne le pensais. fit-elle en riant doucement.

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La jeune pouliche donna un amical coup d'épaule à la rouanne. Tu vois ? Je te l'avais dis que plus tard je serai une guerrière, une jument forte, comme toi. Elle plongea un instant ses yeux bleus dans les siens et secoua ses petites oreilles. Ouais, pour revenir ici, j'ai dû faire tout le chemin avec mon grand frère.

Je n'en doute pas. fit-elle en riant doucement, attendrie par la pouliche. Elle se pencha pour lui ébouriffer le toupet, taquine. Comment ça ? Tu es née loin d'ici ? demanda-t-elle, curieuse.