beauté sauvage

Cela faisait tellement longtemps qu'Astrée n'avait pas quitté les terres Nayati. Sûrement depuis l'arrivée de Libellule dans sa vie, ou bien avant ? Mais elle n'en avait jamais ressenti l'envie, sauf aujourd'hui. Sa fille était sous la surveillance du camp, et les plus proches savaient qu'elle avait besoin de souffler.
Au bout de longues minutes de marche, elle a atterri près d'un lac inconnu, mais si.. merveilleux! L'endroit est si magique, qu'elle a l'impression que son cœur va exploser.

Les yeux dépareillés de la jument grise suivent l'appel inconnu, pour tomber finalement sur deux silhouettes ; celle d'un étalon, décoré de peintures étranges. Et celle d'un homme. Elle connaissait un peu ces créatures, mais ses souvenirs non rien d'agréables. Cependant, celui-ci ne semble pas dangereux. Pourquoi cet étalon resterait-il à coter de lui dans ce cas ?
Astrée s'avance de deux pas, les oreilles dansantes, partagée entre la curiosité et le stress d'avoir fait un mauvais choix.

Ses oreilles ne cessent de danser sur son crâne, excitée à l'idée de découvrir de nouvelles choses. Crédule, elle se dit que si ce mâle se tenait proche du bipède, et en plus de si bonne humeur, il ne peut pas être dangereux ? Elle suit de ses yeux dépareillés ses lents mouvements pour rester à l'affût, et s'approche doucement, naseaux ronds tendus vers lui pour capter son odeur.

Astrée continuait de s'approcher avec lenteur, gardant un œil sur le bipède, mais aussi sur l'étalon qui semble l'encourager dans sa démarche. Il semble si excité d'être à ses côtés, c'est étrange. Elle s'arrête enfin, et tend encore plus sa tête pour attraper du bout des lèvres l'herbe fraîche qu'il lui offre.

Doucement, lentement, Astrée profite de l'herbe dans la main de l'humain. Elle pourrait se contenter du sol, mais pourquoi faire simple, et de manière ennuyeuse ? Elle dilate ses naseaux, profitant de son immobilité pour humer le parfum qu'il dégage. Elle approche son nez de son épaule, ses cheveux, et revient au niveau de son torse. Quelle bête étrange. Puis un son s'extirpe de sa bouche, accompagné d'un geste brusque qui consiste à enrouler son encolure d'une chose désagréable. Par un réflexe de survie, Astrée se redresse avec force et rapidité, avec l'idée première de se débarrasser de ce machin, mais aussi du bipède fermement accroché à son lasso.

Les oreilles de la jument grise viennent se cacher sous sa crinière argentée, alors que plus elle se cabre et recule pour échapper à son ravisseur, plus son piège se resserre autour de son encolure. Mais les efforts son inutiles, en plus de lui couper la respiration. La jument s'arrête un instant, inspire un grand coup, et se dresse une dernière fois sur ses postérieurs d'un geste violent.

Astrée se résigne, assez vite. Elle doit garder des forces, garder la tête sur les épaules, et ne pas se laisser contrôler par la colère ou toute autre émotion négative. À cet instant il n'y avait rien à faire, à part prendre le risque de se blesser. Prenant le pas derrière l'homme et sa monture, elle tire légèrement une ou deux fois sur la corde, se rendant compte qu'il ne la tenait plus. Fermement accrochée à l'étalon. Les yeux vairons de la femelle glissent jusqu'au visage du mâle, suppliante, au pied du mur. Par pitié, j'ai une petite fille..