Sécher les pleurs de ton coeur //O//

- OHANKO - Ce matin, le petit indien ne s'est pas levé. Il est encore dans son tipi alors que le soleil est presque au zénith. Il y a 3 jours, le campement avait été réveillé pendant la nuit par les cri de douleur d'une jument sauvage entrain de mettre bas. La mère n'avait pas survécu, et l'enfant introuvable. Ohanko avait été profondément traumatisé par cette histoire, il n'avait même pas eu le courage de retourner au corral pour entrainer Waneta. Le sol de l'enclos portait encore les teintes rosées du sang de la défunte. Songeur et triste, Ohanko restait allongé sur son lit de camp à regarder le plafond dans son tipi, l'esprit torturé.

- OHANKO - Le petit indien somnole dans son petit lit de fourrure, il soupire doucement, terriblement déprimé. Un gros museau tout doux le sort de ses pensées, il esquisse un fin sourire surpris. " Waneta ? Que fais-tu là mon beau ? " questionne t il en collant son front contre les naseaux de l'étalon. Le petit homme se demande comment un colosse comme lui avait pu passer inaperçu.

- OHANKO - L'enfant reste quelques instants la tête plongé dans l'encolure de l'étalon, il respire son parfum sauvage, tellement apaisant. L'étalon lui donne un petit coup de nez pour l'inciter à se lever puis sort du tipi. Ohanko n'avait pas trop envie de sortir mais il n'avait pas le coeur à décevoir l'étalon. L'indien se lève, s'étire les bras vers le ciel, enfile ses mocassins, puis passe la toile pour sortir du tipi. L'étalon l'attend à l'entrée, comme un fidèle destrier, l'enfant passe les mains dans ses crins duveteux puis lui flatte l'encolure. Le vent est frais ce matin, c'est agréable. " Et si nous allions au verger ? " propose t il à l'étalon en ramassant un petit panier.

- OHANKO - L'enfant est tout éblouie par la luminosité, il se frotte les yeux et baille aux corneilles. Son fidèle acolyte l'attend patiemment devant le tipi. Il agite la tête de haut en bas, comme s'il voulait quelque chose. Le jeune indien ne met pas beaucoup de temps à comprendre de quoi il s'agit. " Sérieusement ?! " s'exclame t il, complètement ébahi. Il n'ose pas y croire, l'étalon attendait vraiment qu'on lui monte sur le dos ? Ohanko n'en croit pas ses yeux. Il jette un coup d'oeil en arrière vers son lit et se pince le bras pour vérifier qu'il ne rêve pas. Mais non. C'est bien réel. " Tu... tu es sûr ? " questionne t il en posant les mains sur le dos de l'étalon comme pour s'assurer qu'il à l'autorisation de monter.

- OHANKO - Devant l'air insistant de l'étalon, Ohanko décide d'écouter son pressentiment. Au pire, si il a mal compris, ce ne sera pas la première fois qu'il goûte au sable. L'indien pli ses genoux puis s'élance pour grimper sur le dos du gigantesque étalon. Il doit s'y reprendre à plusieurs fois pour parvenir à se hisser. Waneta est si large que l'enfant est presque obligé de faire le grand-écart. D'instinct, Ohanko s'accroche aux crins de l'étalon pour tenir en équilibre. Il n'a ni tapis, ni bride pour le diriger. Une drôle de sensation s'immisce dans son coeur, un mélange de crainte et d'adrénaline. Une petite voix intérieur lui souffle de lui faire confiance. Alors Ohanko inspire à fond et laisse l'étalon l'emmener.

- OHANKO - L'enfant attrape une belle poignée de crins pour se stabiliser lorsque l'étalon se relève. Ouaah.. Qu'est ce qu'il est large. Ohanko est bien installé. Comme dans un canapé. Waneta prend le pas, puis le trot, sous les yeux médusés des autres indiens. L'enfant leur adresse un petit sourire gêné. Euuuh les gars, m'en voulez pas. J'y suis pour rien, je suis entrain de me faire kidnapper. L'indien se laisse emmener, parfaitement à l'aise sur le dos du grand pie. Petit à petit, il prend même de l'assurance, et lâche les crins pour ouvrir ses bras vers le ciel. Il a l'impression de voler. Comme l'étalon à choisi de passer à travers les champs d'orge, l'enfant ramène ses pieds sous lui pour ne pas subir les chatouille des herbes hautes et se met en équilibre à genoux.  

- OHANKO - Après plusieurs minutes de promenade dans la campagne, l'étalon s'immobilise à l'entrée des champs d'orge. Ohanko flatte l'encolure de sa monture et l'interroge du regard. Avait-il peur de quelque chose ? Etait-il fatigué ? L'enfant se questionne. Waneta scrute l'horizon, comme s'il attendait un moment précis. Ohanko en profite pour admirer le coucher du soleil. Comme c'est relaxant. Lorsque le soleil est presque couché, le pie se redresse sur ses postérieurs. Ohanko passe ses bras autour de l'encolure du mâle pour s'accrocher. Que lui arrive t il ? L'indien hésite presque à descendre, mais c'est à ce moment précis que l'étalon détale au triple galop dans les champs, soulevant un nuage de lucioles brillantes sur son sillage. " Ouuuaaaaaaah " s'exclame l'enfant, complètement émerveillé. La pluie de lucioles virevolte autour d'eux, comme un nuage magique, une poussière de fée. L'enfant à l'impression de voler au milieu des étoiles, dans un monde inaccessible qui n'appartient qu'à eux. C'est magique.

- OHANKO - L'enfant à des étoiles pleins les yeux. Les lucioles virevoltent autour de lui comme une pluie d'étoiles filantes. Des météores. Ohanko lâche la crinière et ouvre ses bras vers le ciel pour extérioriser sa joie. Lorsque l'étalon repasse calmement au pas, l'enfant se laisse glisser lentement jusqu'au sol et s'allonge à coté de lui. Il n'a pas peur de ses gros sabots, car il sait que l'étalon est très tendre malgré sa grosse masse. " Merci Waneta. " souffle t il en se lovant contre lui. Il dépose un bisou sur ses gros naseaux tout doux. " Tu es mon meilleur ami. "