• Prison. | Nara

Satinka ▬ Un jeune homme essaye tant bien que mal de guider la jument pie dans l'écurie. Satinka résiste autant qu'elle le peut ; elle n'a pas la moindre envie de retourner dans ce box obscur. Quand la pression du licol est trop forte, elle se cabre. La réaction de l'homme est quasi immédiate, il tire si fort sur la longe que Satinka est forcé de retomber au sol. Après s'être battu avec elle pendant un bon quart d'heure, il finit par remporter la bataille. Il claque violemment la porte du box, ferme les deux loquets et s'éloigne rapidement en pestant.
De son côté, Satinka ronfle des naseaux. Elle déteste cet endroit autant qu'elle déteste les cowboys.
- Quel gros... Râle-t-elle avant de remarquer qu'elle a désormais une voisine de box.
Curieuse, elle s'approche de la paroi qui les séparent.
- Tu es sauvage, c'est ça ? Souffle-t-elle.
C'est forcément ça... Puisqu'elle ne vient clairement pas du camp indien.

Une lueur surprise traverse les iris bruns de Satinka. Elle, avec eux ? Rien que la pensée suffit à l'écœurer. Jamais elle ne s'abaisserait à devenir une jument de cowboy. Et puis quoi encore ? Ce sont des monstres. Elle vaut bien mieux que ça.
- Non mais ça va pas, râle-t-elle en couchant ses oreilles contre sa nuque.
Elle ne l'a pas vue se battre comme un diable pour échapper à l'humain qui la tenait en longe ?

Si Satinka est aussi calme, c'est parce qu'elle sait pertinemment que les boxes sont solides. Et elle n'a franchement pas envie de s'épuiser inutilement. D'autant plus qu'elle prendrait le risque d'agraver ses blessures.
- Des terres indiennes, finit-elle par répondre en s'éloignant de la paroi du boxe.
Elle a bien comprit que sa voisine n'était qu'une sale raciste.

Satinka s'appuie contre la paroi opposée à celle qu'elle partage avec la noiraude mal aimable. Sa plaie lui fait mal. Et elle n'a clairement plus envie de faire des efforts avec l'autre.
- Si. Je me suis éloignée de mon camp avec un cheval sauvage et il m'a abandonnée en plein territoire inconnu. C'est en voulant rentrer chez moi que les cowboys me sont tombé dessus, grince-t-elle.

- J'te le fais pas dire. M'enfin c'est du passé et le ressasser ne changera rien à la situation actuelle, soupire Satinka.
Maintenant qu'elle était enfermée ici, elle s'en mordait les doigts. Parce qu'au final, la seule et unique responsable de son malheur, c'était bien elle, et personne d'autre.

- Non. J'ai juste... Mon humaine, se contente-t-elle de souffler.
Elle sait que la jument noire ne comprendra pas mais qu'importe. C'était la stricte vérité. Au final, sa seule famille, c'était Imala.

- Pourquoi apprécies-tu ta famille ? Répond Satinka, l'air perplexe.
Non sérieusement, c'est quoi cette question débile ? Pour Satinka, c'est clairement une question qui n'a pas de sens ; elle aime Imala comme elle aurait aimé ses parents - si elle avait pu les connaître. Pour faire simple, elle a toujours été là pour elle. Et puis elles ont ce lien, si spécial, qui les lient.