marqué au fer rouge

NARVAL

Le petit matin se lève péniblement, comme flemmard, le soleil imposant ses lueurs avec difficultés, un épais brouillard ne décidant pas à se dissiper. Il connait les terres par cœur, il n'a pas besoin de luminosité ou de grande visibilité pour retrouver le chemin qui le conduirait jusqu'à son frère. Au bout de quelques instants, il finit par attarder son regard glacial sur les lieux, et c'est là qu'il se rend compte qu'il est sur le territoire des loups. Non pas que cela l'effraie, rien n'est capable de le faire, mais les souvenirs de son dernier passage ici sont encore flous, instables, inexactes. Il se souvint d'un combat, d'une mise à mort plutôt. D'une grande jument noire dont lui nom lui est toujours inconnu à ce jour. Des coups, innombrables. De la violence, spectaculaire. Du sang. Mais pas de la douleur, jamais, incapable de la ressentir et ce depuis sa naissance, même lorsque cette inconnue de jais à brisé ses os et entaillé de manière indélébile sa chair. Narval remarque seulement qu'il s'est arrêté, sans savoir ce qu'il attend exactement. Peut être de ressentir enfin la douleur de cette boucherie. Mais son espoir est vain, comme toujours.

Tapis dans l'ombre. Ne faisait qu'un avec Mère Nature, comme depuis sa naissance. Comme si elle était aussi sa Mère à elle. Plum suivait l'étalon de porcelaine- quelle ironie- depuis un bon moment déjà, sans savoir quoi faire. Quoi dire. Elle avait donné l'ordre à Lincoln de rentrer au camp, la voix teintée d'inquiétude. Et si c'était un fantôme revenu la hanter ? Persécuter son bien être mental ? Son cœur, étrangement, bat à tout rompre dans sa poitrine. Elle ressent enfin la peur, la vraie.
Lorsqu'il finit par s'arrêter, paralysée, Plum fait de même, seulement à trois ou quatre mètres derrière lui. Le brouillard, le soleil levant, son corps immaculé, rien n'est arrangeant pour Plum, qui pense avoir devant elle un fantôme. Vous.. Êtes là pour me hanter ?