(az) homeland

azara -

après une course effrénée, azara reprend enfin son souffle. elle a réussi. elle s'est échappée. aucun de ces bipèdes n'aura pu poser une main sur elle. elle n'aurait pas supporté la captivité plus longtemps. à force de tourner en rond, seule dans son enclos, elle s'est décidée. avec le peu d'élan qui lui était possible de prendre, elle a bondi au delà de la barrière. ses innombrables entraînements physiques lui ont permis de développer ses capacités, aussi bien en vitesse qu'en saut. elle avait attendu que l'individu de garde aille chercher son successeur. une micro-minute où elle en avait profité pour se cacher dans le ranch, à attendre le bon moment. il lui aura suffit de quelques jours à peine pour capter leur emploi du temps réglé à la minute près. 5 ou 6h après la nuit tombée, les patrouilles nocturnes revenaient, ouvrant ainsi les portes du ranch. elles revenaient épuisées, avec pour seule désir de retrouver leurs précieuses casernes pour dormir. la guerrière argentée avait justement attendu ce moment précis pour prendre la fuite en fonçant dans le tas de cavaliers. elle n'était pas ressortie indemne, en effet. une balle avait perforé son flanc droit et une autre avait éraflée son encolure. pourtant, elle savait qu'elle devait s'éloigner le plus loin et le plus rapidement possible. son désir de liberté surpassait sa douleur.
désormais, le jour s'est levé depuis 2 bonnes heures. suante, ensanglantée, épuisée, azara ralentit l'allure et décide de s'éloigner un peu des rails, qui l'avaient orientée vers sa terre natale. elle boite, trébuche à plusieurs reprises. mais elle ne peut pas s'arrêter. elle ne doit pas s'arrêter. elle reprend le trot, puis le galop, comme un robot continuant de combattre malgré des bras et des jambes arrachées. elle progresse mécaniquement, alimentée par son désir invincible de retrouver les siens.

azara -

rien ne peut l'arrêter. elle continue sa course, déterminée, infatigable. indestructible. pourtant, quelque chose lui faire ralentir la cadence. quelqu'un. une voix. elle redresse la tête et observe l'horizon qui s'étend face à elle. les rails continuent, encore et toujours. indéfiniment, semble t-il. arrivera t-elle un jour à rejoindre les siens ? à retrouver son peuple ? sa famille ? azara plisse les yeux. qui est-ce, là-bas au loin? la jument réduit la cadence à mesure qu'elle approche, méfiante. si c'est encore un piège de ces bipèdes, elle va la réduire en miette.. azara reste attentive aux alentours et prend la décision de ne pas s'arrêter. elle n'a pas une minute à perdre, il ne faut pas qu'ils la rattrapent. elle passe à côté de la jument sans cesser le trot. Pas de repos pour les guerriers. lance t-elle. un éclat d'empathie traverse son cœur, son esprit. cette inconnue va dans la mauvaise direction. sûrement n'est-elle pas au courant ? quelques mètres plus loin, la guerrière s'arrête et se retourne vers la jument qu'elle avait laissée derrière elle. Tu ne devrais pas rester ici. Tu devrais faire demi-tour. Là-bas, au bout de ces rails, c'est l'enfer qui t'attends. crache t-elle, méprisant ces humains plus que tout au monde. quiconque prétend être digne de voler la liberté de quelqu'un ne mérite qu'une chose ; la mort.