It's alright, un coeur j'en ai pas[Cri]

Elle avait abandonné sa liberté pour ceux de son clan, acceptant sans rechigner de servir de monture dans une guerre qui ne la concernait pas mais elle s'était sentie trahie par quelques misérables mots "rentre au camp". Sans doute était-ce toutes ces hormones qui faisaient bouillir les moindre émotions de la grise mais elle se sentait incapable de réfléchir posément.
Sa course folle l'a conduit jusqu'au bois des spectres, un endroit qu'elle avait longtemps fréquenté sous le nom de Phobos. Phobos, celle qui regardait avec terreur un avenir dessiné à l'avance par d'autres. Elle s'était enfuie derrière Cristal, espérant faire disparaître avec cette Phobos toutes ces angoisses de son enfance.

Je finis toujours seule... A croire que je suis née pour souffrir.

Grogne-t-elle d'une voix entremêlée de tristesse et de haine. Elle les sent arriver, ces contractions qui la remettent face à l'enfer dans lequel elle est née. Ses jambes finissent par céder, la forçant à capituler. Cette fois, elle espère bien y passer, ce monde ne l'intéresse plus, elle a assez donné.

Tamaï passe "l'épreuve du courage". Il doit traverser le bois des spectres le plus vite possible, et sa mère l'attend à l'arrivée avec une récompense. Il paraît qu'on trouve des fantômes ici, alors le jeune poulain file comme une fusée pour ne pas qu'il le voit. Mais soudain, c'est lui qui en voit un. Un grand fantôme tout gris, qui s'écroule. Une ruse pour l'attirer ? En tout cas cela fonctionne, car c'est exactement ce qu'il fait. il s'approche. "Eh M'dame, t'as peur des fantômes ? Il paraît que y a des fantômes ici. Pourquoi t'es couchée tu fais la sieste ?" En arrivant à proximité, il voit bien qu'il s'agit juste d'une jument. Et il ne se doute pas le moins du monde qu'il s'agit de sa demi-soeur.

Au fil des minutes qui s'écoulent, sa respiration devient plus intense et chaque contraction lui fait davantage serrer les dents. Elle ne se plaint pas de la douleur, se contente de l'accepter mais bien vite, ses oreilles s'abaissent, sentant la présence d'un autre équidé.

Aucune chose de ce monde n'est encore capable de m'effrayer... Et je m'apprête à mettre-bas, avorton.

La colère avait pris le dessus sur sa raison depuis bien longtemps, la seule chose qui l'empêchait de se déchaîner sur ce pauvre poulaine était cette douleur qui la clouait au sol. Sa tête s'écrase d'un seul coup contre la terre, cette fois, elle est bien entrain de mettre au monde son enfant. Elle vide toutes ses forces pour le faire partir au plus vite. Ses yeux se ferment durant de longues secondes, Cristal ne veut pas le voir, elle veut simplement disparaître.

@Siamún si tu veux jouer ta pouliche ici

Etre comme elle ? Elle n'écoute qu'à moitié les paroles du poulain mais qui voudrait lui ressembler ? Elle n'a aucune qualité valable, une simple marionnette que l'on jette dès qu'on n'en a plus besoin.
Son regard vrille lorsqu'elle entend le nom de son père, ce poulain était donc son demi-frère, encore un enfant du diable.

Son père l'a abandonné... Le tien ne t'abandonnera pas mais ne l'approche surtout pas, il est dangereux.

Peu à peu, la grise reprend son calme et se redresse pour s'approcher de sa pouliche. Elle n'a pas envie de la voir vivre mais pour l'instant, les plans de son père l'inquiète bien plus que de se savoir mère à nouveau.

Le jeune poulain observe la pouliche sortir du corps de la jument avec intérêt et curiosité. Alors c'est comme ça qu'il était né ? Bouffé par la curiosité, il voudrait s'en approcher, mais comme la madame n'a pas l'air commode il décide d'attendre et reporte son attention sur elle, tout en jetant des coups d'oeil de temps à autre à la pouliche. Les questions qu'il se pose lui brûlent les lèvres. "Pourquoi il l'a abandonné ? C'estpas gentil, tu veux que j'aille le taper M'dame ?" Demande-t-il, innocent, en reculant ses oreilles. Puis, il souffle, estomaqué devant ses connaissances. "Wow, tu connais mon père alors ? Pourquoi il est dangereux ?"

Le jeune poulain observe la pouliche sortir du corps de la jument avec intérêt et curiosité. Alors c'est comme ça qu'il était né ? Bouffé par la curiosité, il voudrait s'en approcher, mais comme la madame n'a pas l'air commode il décide d'attendre et reporte son attention sur elle, tout en jetant des coups d'oeil de temps à autre à la pouliche. Les questions qu'il se pose lui brûlent les lèvres. "Pourquoi il l'a abandonné ? C'est pas gentil, tu veux que j'aille le taper M'dame ?" Demande-t-il, innocent, en reculant ses oreilles. Puis, il souffle, estomaqué devant ses connaissances. "Wow, tu connais mon père alors ? Pourquoi il est dangereux ?"

Pourquoi ? Parce qu'on m'abandonne toujours. Voudrait-elle lui répondre mais même mise à bout, il était rare de la voir exprimer ses véritables sentiments. Elle ne lui répond pas à sa première question, ce gamin en pose bien trop et elle est loin d'accepter sa présence.

Ton père est également le mien. C'est un monstre.

Grogne-t-elle avant de se relever, elle lèche la pouliche sans grande conviction, lui laissant le temps de s'habituer. Sans doute l'aurait-elle tuée si l'autre poulain ne serait pas arrivé...