Tout va très bien, madame la marquise. (J)

Jasmine se délassait dans le bassin d'eau fraîche. Elle se détendait, bercée par le bruit incessant de la cascade.

Towal arriva du haut de la cascade. Il jetta un petit coup d'oeil aux alentours et découvrit sa fille, se détendant tranquillement dans l'eau. « Jasmine ! » dit-il à bout de souffle en se précipitant vers elle.

Une odeur bien familière flottait dans l'air depuis quelques instants, et en entendant quelqu'un l'interpeller, Jasmine rouvrit les yeux et se retourna, sourire aux lèvres. -Papa ! S'exclama -t- elle, toute heureuse de le revoir enfin. Elle se mit en route à son tour, et se jeta contre lui. -Tu m'as manqué.

Il eut un large sourire en découvrant sa fille blottit contre son poitrail ; cette scène pourtant bien banale entre un père et sa fille était comme un cadeau tombé du ciel pour l'appaloosa. Il l'avait tant imaginé, tant rêvé... Il savait qu'il fallait profiter des instants présents. « Oh toi aussi tu m'as manqué ! » dit-il en serrant son encolure contre le corps de Jasmine.

Jasmine se décolla enfin, malgré tout émue et heureuse comme jamais. Ses beaux yeux bleus étaient bordés de larmes, mais elle ne perdait pas de temps à les ravaler. Après tout, depuis qu'ils s'étaient séparés peu après sa naissance, ils ne s'étaient pas recroisés. -Que deviens-tu depuis le temps ? S'enquit-elle.

Sa fille avait bien grandit, elle était pratiquement une adulte. C'est à ce moment que Towal eut un coup au coeur, comme si il avait raté sa jeunesse ; il ne l'avait pas vus grandir. « Tout va très bien. » mentit-il. « Mais c'est plutôt à toi qu'il faut demander ça ! »

Jasmine sentit que son père n'était pas tout à fait honnête avec elle, et quelque part, elle n'apprécia pas qu'il ne lui dise pas tout en face. -Mouais... Pourquoi j'ai du mal à te croire ? Fit-elle, d'une voix qu'elle voulait légère. -Moi, pas grand chose... J'ai rencontré des gens, mais je n'ai pas vraiment d'amis, à part deux jumeaux qui ont la même robe que toi. Heathen et Heather.

La socialité était une chose très importante à apprendre et à comprendre dès notre plus jeune ag ; cette nouvelle déceva le mâle. « Oh mais ne t'inquiète pas, j'aurai des personnes à te présenter moi aussi. » dit-il doucement pour rassurer sa fille.

La sociabilité était peut-être importante, mais le fait de ne pas avoir rencontré une foule de personnes ne semblait pas l'émouvoir plus que cela. Enthousiaste, Jasmine lui sourit. -Ah oui ? Qui ?

Towal eut un léger sourire. Le temps allait peut-être les stopper, pourtant Towal voulait absolument que Jasmine rencontre Apollonius. « Un ami très cher à mes yeux. Il se nomme Apollonius. »

Jasmine resta un moment silencieuse. Histoire de chercher, fouiller et farfouiller dans sa mémoire, voir si cet Apollonius lui disait quelque chose. Mais non. -Je serais honorée de le rencontrer. Fit-elle avec un léger sourire. -J'ai revu maman, tu sais. Il paraît que toi aussi.

Towal sourit. « Oui moi aussi. » Il était curieux de savoir ce que les deux juments avaient pu se raconter. « Et ? Vous avez discuté ? »

Jasmine hocha la tête, le regard plus heureux qu'autrefois. -Oui ! Je crois que ça s'améliore entre nous ! Du moins, je l'espère... Fit-elle, ses prunelles bleues luisant d'une lueur d'espoir.

Towal eut un énorme soulagement. « Tant mieux. » dit-il en souriant. Il serra sa fille contre lui avant de souffler doucement près de ses oreilles : « Tu sais, tu es l'un de mes plus beaux rêves. »

La jeune jument se blottit bien volontiers contre son père, heureuse de ces retrouvailles. Surprises par les paroles de son père , Jasmine écarquilla ses prunelles azures. -Papa j-je... Je... Merci. Fit-elle, en en réfugiant dans la crinière de l'étalon. -Je suis contente de te revoir, tu peux pas imaginer à quel point !