how to save a life. -

L'étalon à la robe luisante se refuse à arpenter le même sentier marqué des nombreux passages de la faune. Il pénètre furtivement dans le haut champ, se surprend à accélérer au contact de quelques épis curieux de le frôler. Le soleil a totalement disparu de la surface des terres depuis déjà plusieurs heures : seuls les plus lumineux astres luisent avec conviction dans le ciel marbré de différentes valeurs pâles. Quelques lucioles et papillons de nuit se font remarquer en traversant le puits de lumière qu'offre le croissant de lune, rappelant à Usain qu'il n'est jamais seul.

La lune brille faiblement, derrière les nuages. Et le noir observe ce ciel pommelé avec une attention toute nouvelle. Il se surprend à se fasciner pour ces teintes de gris qui l'inspirent étrangement. L'esprit peut-être grisé, il se glisse aux abords d'une petite colline qui surplombe à peine le pré. Il reste là, comme s'il se cachait du monde, sans vouloir prendre de la hauteur. Ses naseaux frémissent et ses oreilles se dressent. Une présence.

Le vent lui amène une odeur nouvelle. Celle d'un équidé, d'un mâle plus précisément, errant non loin de là. Le bai s'immobilise alors, laissant son regard d'encre creuser le paysage à la recherche de la source. Il semble encore indécis sur le comportement qu'il va adopter, pourtant, sachant avoir à faire à un étalon, il laisse le naturel s'emparer de lui. Son encolure se arque, la totalité de ses muscles paraissent gonfler au fur et à mesure que les bourrasques dénonce la présence d'autrui.

L'ébène sentait une tension dans l'air, et il coucha par instinct ses oreilles contre son échine. Les naseaux dilatés, il se mit à chercher également l'inconnu, son odeur puissante lui indiquant qu'il s'agissait d'un mâle. Les sens aux aguets, il finit par tomber nez à nez avec le brun.