❥ on reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait quand il s'en va

d'un pas souple, je marchais sur ce mince tapis de neige qui couvrait la forêt. je ne voyais pas le soleil, mais je savais que celui-ci était déjà couché depuis quelques heures, ne sentant plus ses doux rayons chaud sur ma robe blanche. je longeais prudemment les nombreux sapins qui peuplaient se territoire en marchant la tête basse pour éviter que les branches ne cicatrisent mon visage mon visage déjà meurtrie par aveuglément.

L'étalon qui était désormais le dominant de ce territoire faisait sa ronde et jamais il n'aurait cru qu'un jour, il retrouverait sa soeur perdue. En fait, il l'avait simplement abandonné, mais Kishin s'en foutait bien et puis, elle ne comptait pas vraiment pour lui, c'était une jument bien banale. Mais, bon... Elle avait un plus que tous les autres n'avaient pas.

je continuais de errer sur ce territoire neigeux. j'étais bien. la fraicheur de l'endroit m'apportait un peu de réconfort. il était rare que je me sentais ainsi. soudain, pour aucune raison particulière, je m'arrêta. j'écoutais le vent.

Le vent lui emporta une odeur que le rouan détestait plus que tout au monde et son regard sombra brutalement dans les ténèbres. « Siewka. » murmura-t-il, avec dédain. Il savait maintenant qu'elle était ici, dans les parages.

j'humais doucement l'air, la tête haute. un long frisson parcourra mon corps. mmm, cette odeur. je restais neutre, ne sachant si je devais me sauver, rester immobile ou tenter de le retrouver, lui.

L'étalon aperçut au loin sa silhouette et soupira, lassé déjà. Mais, quelque chose lui disait qu'elle avait changé un peu et doucement, le dominant s'en approcha faisant comme s'il ne l'a connaissait pas. « Bonjour, puis-je vous aider? » demanda-t-il, d'une façon totalement normale. Kuro avait toujours été hypocrite et même sa soeur n'arrivait pas à percevoir ce qu'il était réellement, pas même leur pauvre mère.

je tourna légèrement ma tête vers le mâle. c'était bel et bien lui. sa voix, son odeur. j'étais capable de le voir, de me rappeler de lui car, lorsque j'étais toute petite, j'avais encore la vue. il devait cependant avoir grandit & avoir prit du muscle. sa voix était plus rauque, plus masculine. mais les mots qu'il avait employé était doux. avait-il changé ? mon regard était remplit d'une lueur. une lueur douce et vive, comme un feu qui venait de prendre dans un tas de pailles. il ne savait pas que j'étais maintenant aveugle. « je te reconnais. » lâchais-je simplement.

La colère s'empara de l'étalon et il détourna la tête, se foutant éperdument de ce qu'elle venait d'avouer. « Et alors, Siewka? Qu'est-ce que ça peut bien changer? » Son ton rude, agressif et hautain, il était toujours le même. Sauf lorsqu'il avait la chance d'être avec sa mère, c'était un véritable... agneau. L'auriez-vous cru? C'était bel et bien sa soeur, mais il remarqua quelque chose de bien étrange au fond de son regard, une chose qui le dérangeait à vrai dire et qui le rendait fou de rage. Cette même expression qui ne semblait jamais changer. Autrefois, elle était vivante et une lueur de vie vivait dans le creux de son regard et maintenant, c'était identique à de la cendre. « Ta changé comme je peux voir. Maman ne t'a pas couvert comme un poussin? Je me demande ce qu'elle est devenue après t'avoir donné miraculeusement naissance. » rétorqua-t-il, sèchement avec une si mauvaise attitude. La jalousie. C'était un malheureux défaut que Kuro éprouvait pour sa soeur. « Tu aurais dû mourir comme notre père. » termina-t-il, en ricanant.

étrangement, un mince sourire se dessinait sur mes lèvres grises. comme c'était plaisant de retrouver son adorable frère. je reconnaissais davantage ses paroles que les précédentes. « j'ai été rejeté du troupeau, figures-toi. » affirmais-je d'un ton sec, mais plutôt calme. son odeur me rappelait une tornade de souvenirs. de notre mère. de notre père. de lui. j'aurais tellement aimé voir de quel façon avait-il évolué. ressemblait-il à notre père. son odeur, quant à elle, était propre à lui et n'avait pas changé d'un brin. je remerciais ma mémoire de s'en rappeler aussi clairement. maintenant que j'avais perdu la vu, mes quatre sens étaient encore plus développé. j'étais avantagé sur certains points.

Le rouan ferma les yeux et s'approcha, humant l'odeur délicieuse de sa soeur. Elle avait cette odeur comme celle de sa mère et il se colla la tête contre son encolure, rêvassant presque. Puis, il l'a mordilla un tout petit peu, excité par ce qu'elle laissait dégager et reposa son attention dans ses yeux, mais le choc qu'il eut en constatant que c'était deux trous noirs. Dur son visage, il fut. « Siewka. » dit-il, sec comme jamais. Il n'avait jamais été mis au courant pour cela et Kishin frappa sauvagement le sol, même s'il vouait une haine destructive envers sa soeurette, il l'aimait légèrement malgré tout juste parce qu'elle était le portrait craché de sa mère, Oceaan. « Que t'est-il arrivé pour que tes yeux soient ainsi? » grogna-t-il, impatient.

je me laissa faire, immobile. ces moments de '' tendresse '' était rare, j'en profitais donc au maximum, sachant très bien que Kuro pouvait passer de la douceur à la violence en un temps éclair. « je vie dans le néant à présent. » je savais très bien que, par cette simple parole, Kuro saurait que je n'avais plus la vue. il était très loin d'être bête, mon frère. c'est la raison pour laquelle que, même si je savais qu'il pouvait être très dangereux, je me sentais bien à ses côtés. je n'étais pas craintive. je me sentais même en sécurité. il est fort, je le sentais en parcourant tendrement mes naseaux sur son poitrail, sur son épaule droite et en remontant dans son encolure. je m'attendais à une morsure de sa part à tout moment, mais j'avais appris à aimé cette douce violence chez mon frère.

(omg *-* J'adore ma réponse.)

Le silence tomba le temps que sa soeur s'explique et il recula un peu, la tentation n'était pas toujours à son goût. Il inspira et soupira. « Je vois, tu es aveugle. » Elle osait le toucher, alors qu'il détestait se faire toucher et cela, elle était censée le savoir plus que n'importe qui. D'un mouvement brusque et sec, il donna un coup d'épaule à Siewka pour l'avertir et s'écarta légèrement, sans plus. En fait, elle était à lui et personne n'avait le droit de la toucher, mais seulement lui. Égoïste. Kishin l'était plus que tout avec sa soeurette. « Pourquoi es-tu venu ici? Que cherchais-tu à faire ou qui cherchais-tu? Parce que tu le sais mieux que quiconque, je n'arrive pas à te sentir, Siewka. Ta présence sera un danger pour moi. » Il dit ces mots avec une violence phénoménale et la mord dans le cou, fermant brusquement les yeux en s'extasiant de ce sentiment étrange qui le faisait vivre à l'intérieur. Un monstre étrange, effectivement. Peut-être parce qu'elle ressemblait trop à Oceaan, qui sait. Sa blanche. Il avait l'habitude de penser de cette façon envers sa soeur et si un mâle entrait dans sa vie, Kishin ne tarderait pas à accourir pour le tuer, bien évidemment. Surprotecteur. Un phénomène trop particulier. Surtout envers Siewka. Ce psychopathe sans coeur semblait se créer un faux coeur qui battait comme dans le temps pour sa mère et maintenant, c'était envers sa soeur. En fait, toujours ça avait été ainsi. Simplement qu'il l'a détestait pour cela et ça paraissait dans sa façon d'agir. Kuro était encore plus dangereux en présence de sa blanche.

♥

je ne bronchais pas à la bousculade, à la morsure. j'avais la fâcheuse manie de me laisser faire par Kuro, sans trop savoir pourquoi. « c'est seulement avec toi que je me sens un minimum en sécurité, Kuro » je savais bien qu'il n'aimait pas que je prononce son vrai nom. mais nous étions seul, dans cette nuit sombre et froide. seulement les grands conifères étaient témoins de cette rencontre remplie de violence & à la fois de tendresse. je savais que Kishin pouvait me tuer à tout moment. mais j'étais attiré par lui, comme une aimant. comme si j'avais besoin de lui pour survivre. et ça, il le savait très bien. c'est la raison pour laquelle j'ai toujours été un pot de colle avec lui, dès mon plus jeune âge. bien entendu, cela semblait profondément l’agacer, mais il pouvait se sentir plus fort, sachant que quelqu'un était dépendant de lui. « on peut croire à un handicap, mais mes autres sens se sont rapidement développés, plus que la moyenne. » ajoutais-je soudainement en cassant le silence. mon odorat, mon ouïe, le toucher, le goût. on a pas besoin de voir pour vivre. je vie même mieux. je vois mieux à ma façon. dans le noir, je suis avantagé. dans le noir .. la même couleur que porte mon frère. je tends délicatement mes naseaux vers celui-ci. je respire.

Le rouan fronça les sourcils et claqua sa langue dans son palet, agacé par les dires trop doux de sa soeur qui ne semblaient que s'éterniser avec le temps. Il avait l'habitude de charabia de cette gamine et ça l'écoeurait au plus haut point, même si elle le savait. Kishin inspira profondément et vint coller sa tête contre celle de l'autre blanche, fixant son regard dans celui qui n'était plus de sa soeurette tant aimée. « Ce devrait être avec moi que tu es le moins en sécurité, pourtant. » Son ton froid et glacial se répandu sur tout le corps de sa belle blanche et un sourire invisible ornait déjà son visage si impur. Ses sens étaient sur développés et cela, Kuro en était presque ravi, c'était ce qu'il avait toujours espéré. Elle ouvrit une nouvelle fois la bouche et il s'impatienta, donc brusquement le rouan recula pour s'écarter de la jument, énervé. Il lui en fallait très peu pour perdre son sang froid, c'était très représentatif aussi du Kishin d'antan. Aucune différence énorme. Mais, malgré ces mimiques, ces manières dures et sa façon agressive, il devenait fou de rage quand des mâles osaient tourner autour de Siewka. C'était un véritable monstre, un démon à quatre pattes et un être entièrement dépourvu de bonté, si l'un d'eux osaient juste la regarder. Il les tuaient du regard avant même de les avoir touché physiquement. « Je me fou des tes capacités sur développées. Que viens-tu faire ici? » répéta-t-il, en frappant sauvagement l'un des arbres à ses côtés et mordant vite fait l'oreille de sa soeur, impatient. Pourquoi devait-elle être ici, avec lui? Elle aurait mieux fait de traîner avec son père. Mais, à cette pensée, l'étalon devint encore plus fou et enchaîna les coups contre l'arbre jusqu'à en faire détacher l'écorce pour simplement finir par détruire la santé de cet arbre. Il devenait fou de rage juste en pensant à son père qui avait osé toucher sa mère, Oceaan et donc, il aurait bien pu toucher sa blanche...? Là, son regard devint du feu et de la braise, un mélange toxique, dangereux. Dans cet état, il était à éviter. « NON! » hurla-t-il, en attrapant Siewka par la crinière en l'obligeant à le suivre et lorsqu'il fut un peu plus loin, le démon l'a lâcha. « Dis-moi maintenant. Killer, notre père t'a t-il touché? » Son impatience et sa colère grimpaient beaucoup trop rapidement, si sa petite soeur ne le calmait pas, Kuro allait tout détruire, tout saccager et tout tuer se qui se tenaient non loin d'eux. Les renards, les loups, les ours, les brebis, les arbres, les chats sauvages et même les chevaux qui se baladaient dans les environs. Les poulains aussi passeraient de mauvais quart d'heures. Le psychopathe soufflait très fortement et fixait durement sa blanche, en souhaitant ne pas entendre quelque chose du genre que leur père l'ait violé ou encore l'ait battu. Kishin ne pourrait se contenir, cette haine envers son père était encore plus grande, effrayante que celle éprouvée envers sa soeur, Siewka. C'était juste terrifiant ce qu'il dégageait dans un moment aussi dangereux que celui-ci.

en fait, je ne savais pas pourquoi j'avais atterris ici. le destin ? non, je ne crois pas en ce dernier. peut-être avais-je été guidé par cette odeur si .. attirante que dégageait le noir. je réfléchissais profondément à cette question qu'il venait de lâché tout en fermant les yeux lorsque je sentis la peau chaude de mon grand frère contre la mienne. n'ayant pas le temps de souffler une réponse, je suivais docilement le grand mâle en s'entant quelques brins de ma crinière prit sous son emprise. touché, violé ... notre père ? bien sûre que oui. je ressemblais, malheureusement, comme deux goutes d'eau à notre mère. la mère odeur. la même silhouette. un caractère un peu semblable, doux mais rigide à la fois. il était certain que notre père m'avait touché. il n'a pas manqué la première occasion, il n'a pas manqué une occasion. j'étais prise sous son emprise, tout comme je l'étais désormais avec Kuro. je me remémorais ces terribles scènes dans ma tête de violence et de viole. heureusement, j'étais beaucoup trop jeune pour avoir un rejetons à cette époque noire de ma vie. « il n'est plus là à présent. je t'appartiens, à toi et à toi seul. » soufflais-je d'une voix très calme pour calmer mon le grand ébène très agité. je fouettais doucement ma queue contre mes flancs pour produire un doux claquement et capter l'attention du grand mâle. c'est étrange, mais j'appréciais ses épisodes de violence. c'est dans ses instants qu'on voyant toute la puissance que l'étalon possédait. et je savais qu'il pouvait me faire mal. mais qu'il ne me tuerais jamais.