vieux frères, je vous écris en pensées.

lou. et passe une tornade bicolore qui zigzague entre les sapins encore enneigés. ici, l'hiver ne semble pas vouloir partir. comme la maladie, et l'épée de damoclès qui plane, là au-dessus de ta tête. mais tu ne te laisses pas faire. tu continues, à courir, encore, comme poursuivie par les balles.

Miu sillonne son territoire. Au coeur de la forêt, elle tend l'oreille. Quelqu'un galope. Un éclair passe sous ses yeux, la faisant bondir de surprise.

Miu cligne plusieurs fois des yeux, incrédule. Pfiou, elle a réellement eut peur. Ses naseaux se dilatent alors qu'elle soupire de soulagement, détendant ses muscles bandés ; "Aucun problème, je ne m'attendais pas à voir quelqu'un...." Un sourire vient enfin illuminer son visage, encore un peu tendu par sa petite frayeur.

on dit que j'apparais toujours au mauvais moment ! blagues-tu en riant légèrement, avant de secouer ta crinière épaisse. je m'appelle lou, sinon.

"Oh non, pas au mauvais moment, vous ne me dérangez pas." S'empresse de clarifier Miu à la demoiselle qui dit s'appeler Lou ; "Disons que vous êtes arrivées à un moment où je ne m'y attendais pas." En ce moment, Miu vit un deuil douloureux, celui d'Oural, son ami maintenant partie parmi les ancêtres. Il a été tué par le parrain de sa fille. Un bazar innommable lui embrouille l'esprit, elle a besoin de se changer les idées, de parler ; "Je suis enchantée, je m'appelle Miu et je domine ces lieux."

enchantée, miu ! tu ouvres de grands yeux. encore plus enchantée, alors ! fais-tu en riant. tu secoues ta crinière bicolore. et moi, c'est lou. lou, miu, ça rime presque !

Les yeux de Miu se plisse alors qu'elle rit avec légèreté. La voir ainsi rappelle l'enfant naïve et joyeuse qu'elle était il y a maintenant plusieurs années ; "J'en suis flattée Lou...nos parents préféraient visiblement la simplicité...ou bien ils n'avaient pas la mémoire des prénoms..." Ajoute-t-elle en haussant les épaules. Impossible pour la rousse de savoir comme étaient ses parents mais elle ne souffre plus de cette absence.

tu t'en souviens à peine, des tiens aussi. en fait, je m'appelle louve, c'est plus original que lou ! fais-tu en riant doucement. on marche un peu, miu ?

"C'est un prénom tout aussi joli !" Miu acquiesce face à la proposition de la jument pie et prend le pas ; "Vous portez une odeur que...je crois connaître. Ces étranges créatures qui se tiennent sur leurs deux jambes..." La rousse a déjà croisé des humains et elle croit reconnaître leur effluve qui colle à la peau de Louve.

à ses paroles, tu sens tes poils se hérisser. va-t-elle te rejeter si elle le sait ? oui, en effet, je.. j'ai été un moment chez eux.

"Oh..." Miu n'a eut à faire qu'une seule fois avec eux et ne sait que penser de ces étranges créatures qui ne savent que crier et agiter vainement les bras ; "...Pourquoi viviez-vous avec eux ?" C'est un monde qu'elle ne connait pas et qui commence à l'intriguer.

de peur d'être jugée, tu restes assez évasive. ils m'ont prise, quelques mois en arrière. je ne connaissais pas mes parents, de toute façon, et eux, ils ont fait figure de famille pour moi.

"Une famille ?" Alors là, Miu se sent perdu. Ces étranges créatures peuvent être sympathiques ? "Les humains ne sont pas...des prédateurs ?"

un sourire amusé nait sur tes lèvres. ils ont toujours été tellement gentils avec moi... ils ne sont pas tous des prédateurs !