Course poursuite

Elles galopaient ensemble, mère et fille lançaient dans une course effréné. Lina et Athéna était venu jusqu'ici, découvrant par hasard cette nouvelle terre. Un nouveau Galop Sauvage apparaissait, et Lina était heureuse de pouvoir en faire profité sa fille. En découvrant cette immense plaine elles avaient rapidement décidé de faire la course. Et c'est ce qu'elles faisaient, leurs sabots claquant sur le sol, le vent sifflant dans leurs oreilles, se glissant dans les crinières. Elles étaient heureuse.

Aujourd'hui la rage conduisait les pas de l'étalon picoté. Cette rage qui grondait dans son ventre à chaque instant mais que son esprit contenait sans relâche. Il était temps qu'il assouvisse ces pulsions qui engourdissaient ses membres. Il était sans cesse fourbu, battu par les courbatures. Ils e retenait tout le temps, se contrôlait tout le temps. Son frère lui avait dit de l'attendre. Mais il ne venait pas. Alors il allait le faire seul. Aujourd'hui, le mâle avait pris en chasse deux juments ; une adulte et une pouliche. Il les suivait à quelques mètres, contre le vent, invisible et indétectable. Il les suivait juste, comme un loup qui trace une proie, sans relâche. Il se découvrerait bien assez tôt.

En effet Lina ne l'avait pas sentie, elle ne soupçonnait pas la présence de l'étalon, ne sentait pas le danger qui menaçait à quelques pas seulement. Peu à peu elle ralentit l'allure, jusqu'à s'arrêter. Elle enlaça sa fille avant de jeter un coup d’œil aux alentours. Avec ce vent on ne pouvait pas entendre les prédateurs arrivait. Mais en tournant la tête tout ce qu'elle aperçu c'est l'étalon tachetée. Surprise elle l'observa.

Les deux juments finirent par s'arrêter, et la plus âgée tourna la tête, le découvrant. Il resta quelques secondes à la fixer, avant de reculer, disparaissant derrière la colline.

Il disparu de sa vue, mais pendant le court instant où elle le vit il lui sembla qu'il s'agissait d'Apophis. Mais pourquoi ne venait-il pas à sa rencontre dans ce cas ? La seule réponse était que ce n'était pas lui, l'odeur de l'étalon semblait légèrement différente. Elle laissa sa fille têter un instant, ne lâchant pas du regard l'endroit où avait disparu l'étalon. Aucun doute qu'il était encore là, cachée.

L'étalon redescendit la colline, et, sûr de lui, contourna le lieu où la jument se trouvait d'un pas furtif et une discrétion exemplaire. Il marchait vivement, mais d'un pas tranquille, levant haut sa tête, dilatant ses naseaux, aspirant l'air frais avec avidité. L'air s'engouffrait dans ses poumons avec une douloureuse violence qu'il appréciait, et le vent glissait doucement dans ses crins bicolores. Attentif, il entendait le léger bruit de succion que la pouliche produisait en têtant sa mère. Il finit son cercle, et approcha doucement de la jument par derrière, silencieux comme un loup, ses pupilles noires bloquées sur la mère, qui regardait encore l'endroit où il avait disparu. Un léger sourire apparu sur ses lèvres, un sourire carnassier.

Mais c'était la sous-estimé que de croire qu'elle n'était pas attentif ou vigilante. Athéna cessa de boire, tandis que Lina humait l'air, cherchant à savoir si un prédateur ne se cachait pas dans les parages. A la place elle perçut l'odeur de l'étalon, il était encore aux alentours. Et qu'il ne vienne pas l'aborder, qu'il se cache, qu'il traîne, ne lui inspirait pas confiance, lui rappelant trop sa première rencontre avec ceux qui avait fait de sa vie un enfer pendant une année entière. Mais courage Lina, ce n'est pas eux, et tu à grandi. Brusquement elle sentit sa fille se collait à elle, cela eue l'effet d'un signal dans sa tête, l'odeur de l'étalon était toute proche. Elle tourna la tête, il était là, un sourire carnassier aux lèvres. Ho qu'elle n'aimait pas cet air là, du tout.

Ramsès avait tendance à sous-estimer ses adversaire, mais il pouvait se le permettre ; son éducation, il la devait aux plus grands monstres que GS avait accueilli. Entre Kana, la monstrueuse jument picoté, réputé pour son impitoyable dureté, et Nobody, l'Ombre Noire avant la mort, il avait été gâté. De plus Zia la Discrète lui avait permis d'être un chasseur hors pair. Après tout, c'était bien lui qui avait tué Kishin, le fléau de GS. Chacun lui devait une reconnaissance éternelle pour ça ... ou bien, finiraient-ils par regretter le louvet ? Le sourire carnassier de l'étalon s'élargit à cette pensée, tandis que la jument se retournait vers lui. Il vit le frisson de crainte parcourir son échine, il sentit l'odeur de la peur se dégager de l'enfant, sur lequel il darda son regard ténébreux. Il s'arrêta à un mètre d'elle, levant la tête, la toisant du haut de ses 1m80, toujours ce sourire aux lèvres. Imprévisible.

Athéna n'avait pas peur des adultes habituellement, mais le regard sombre de l'étalon lui inspirait de la crainte, et quand elle avait croisé le regard noir et froid son premier réflexe avait était de se coller à sa mère. Lina se retourna, faisant face au picoté et s'arrangeant pour que sa fille soit un peu en retrait. Ce n'est pas tant la taille de l'étalon qui l'impressionnait, Kaly était un peu plus grand et plus large, une morphologie un peu plus imposante que celle du tacheté. Elle n'arrivait pas à partir, se doutant que la fuite entrainerait une réaction de la part de ce fou, peut-être la prendrait-il en chasse. Elle ne recula pas non plus, elle avait laissé la crainte l'envahir un court instant mais à présent elle ne devait plus s'y laisser aller. Ho elle est parfaitement consciente de ne pas faire le poids face à cet étalon s'il décide de l'attaquer, mais que faire ? La pouliche elle non plus n'ose pas bouger, toujours blotti contre le flanc rassurant de sa mère elle essaye de lire dans les pensées du mâle, persuadé d'y arrivé si elle se concentre assez fort.

Courageuse mère, pensa le mâle, mais le courage n'est rien quand on a pas la carrure de l'utiliser. Son sourire se faisait un peu plus narquois, tandis que les minutes passaient dans un silence tendu. Cela ne le gênait pas, en soit. Il analysait. La façon dont la demoiselle avait réagi en le voyant le laissait supposait qu'elle avait rencontré son frère. Et il se doutait que celui-ci se soit bien comporté avec elle. Ce n'est pas avec lui qu'elle retrouverait cette plaisante courtoisie dont son frangin avait fait preuve. Aujourd'hui, l'humeur de Ramsès était sanglante. < Tu as peur ? > souffla-t-il, plongeant son regard abyssal dans les siens. Avec satisfaction, il remarqua que la nuit tombait. La nuit, annonciatrice de bien de choses funèbres.

Le silence était oppressant, et c'était comme si chaque minute qui passe la clouait un peu plus sur place, l'empêchant de fuir. Même si elle empêchait sa peur de paraître elle sentait son ventre se nouait, elle sentait au fond d'elle cette crainte dissimulé, qui la menaçait. Mais elle s'interdisait de céder à la peur, parce que la vie de sa fille était peut-être en jeu, et que pour elle, elle serait prête à perdre la sienne de vie. Oui il pensait juste, elle avait rencontré Apophis, mais loin d'être courtois il c'était montré étrange, d'abord silencieux et glacial, avant de finalement lui lâcher un loup féroce dessus, puis aussi étonnant que cela puisse paraître il avait changé de visage et l'avait même soigné, un étrange personnage qui l'avait laissé perplexe, et elle n'aurait sût dire si elle l'appréciait ou non. Mais elle sentait que le frère était différent, son sourire, son regard n'était pas les mêmes. Le feu et la glace, pensa t-elle. A sa question elle ne changea pas d'attitude, toujours aussi silencieuse et impassible. Elle répondit simplement, sans défi, sans crainte. Sans émotion particulière. - Tu aimerais bien je suppose, répondit-elle, parfaitement calme. La nuit arrivait, c'était la nuit aussi quand elle avait croisé le jumeau de glace, mais elle sentait d'ores et déjà que cette rencontre serait extrêmement différente.

Elle était tendue, il voyait ses muscles figés sous sa peau brune. Le corps des chevaux parlaient, mais peu y faisait attention. Lina lui disait qu'elle avait peur, dans sa façon de relever la tête, de cambrer son dos, de tendre ses membres, et même, jusques dans le frémissement de ses naseaux. A sa réponse, il laissa échapper un petit rire. A la fois normal, et terriblement effrayant. < Je m'en fiche. Que tu sois peureuse ou courageuse, l'issue sera la même. > C'est à dire, comme il l'avait décidé. Il soutint son regard un instant, avant de lentement le tourner vers la petite créature qui se blottissait derrière les jambes de la jument. < Tu as là une bien jolie fille, ... comment t'appelles-tu d'ailleurs ? > demanda l'étalon, sans quitter des yeux la pouliche, mais sa question s'adressait à la baie.

Pourquoi poser la question, si il se fiche de la réponse ? Et puis ce rire, à vous glacer le sang. Ses paroles ne pouvaient qu'inspiré de la crainte, que cherche t-il ? Le sang, la violence.. La mort ? Quand il se tourna vers sa fille un frisson lui parcourut l'échine, qu'il ne la touche pas. Athéna faillit sursauté quand il se retourna vers elle, surprise qu'il la regarde. Elle avait peur, et elle n'arrivait pas à le cacher. Peur du regard de l'étalon, de ses mots, peur qu'il fasse du mal à sa maman. Pourtant elle soutint son regard, mais ne répondit pas à sa question, se murant dans le silence, par crainte. - Qu'est-ce que tu veux ? finit par interrogé Lina, sur la défensif à présent. Elle recula de quelques pas, pour éloigné sa fille, la tenir loin du picoté.

Les psychopathes n'ont pas de comportement cohérent, c'est pourquoi il était inutile de se poser moults questions quant à leurs attention. Et pourtant, on ne pouvait pas s'en empêcher. Cogiter donnait l'impression de maîtriser la situation. Amusant leurre. Le mâle sourit à la petite demoiselle d'un air gentil, mais son sourire était carnassier. Lorsque sa jument l'éloigna de lui, il leva les yeux au ciel, frappant le sol d'un air impatient, faisant gicler quelques cailloux. Il fouetta l'air de sa queue, et fixa la jument. < Pour commencer, ton nom. > articula-t-il méticuleusement, montrant clairement qu'elle l'avait agacé.

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