ronald ◉ hello

Les fesses en l'air, l'oeil attentif, le rouquin finit par se jeter tel un chat sur un petit élan avec lequel il s'est acoquiné. L'animal fait mine de lui lancer un coup de sabot que Ron esquive avec lourdeur pour aller s'étaler dans la neige fraiche. Lancé dans un éclat de rire, le voilà roulé en boule dans l'immensité blanche. Il s'était finalement trouvé une nouvelle famille dirait-on.

La petite traverse le Nord. Le paysage hivernal progresse sous un regard si peu intéressé par ces images qui défilent. Le sifflement du vent et le crissement de la neige sous ses sabots sont les seuls bruits qui sont au rythme de sa cadence. Un son étrange ; des rires enfantins pour être plus précis, perturbent l'équilibre de Runaway. Ses yeux butent sur une forme équine rousse. Elle s'arrête en restant éloignée. Cette silhouette inconnue ressemble à la petite Maxine que l'akhal a rencontré récemment. Cependant, son odeur affirme que c'est un inconnu. Stoïque telle une statue, le regard qui fixe le poulain.

Le rire enfantin et puéril de Ronald fait fuir certains adultes qui surveillaient d'un oeil méfiant les jeux des petits. Pourtant il ne s'arrête pas et saute sur son nouvel ami aux grands bois.
Mais une bise glacée vient le faire éternuer et lui amène par la même occasion, le parfum d'une présence équine. A force de se cacher de ses semblables par peur, Ronald avait fini par les sentir venir à des kilomètres. Alors, lentement il se tourne vers une silhouette fumée qui l'observe. Lui-même reste de marbre, silencieux et ose un coup d'oeil vers le petit élan qui s'est déjà trouvé une autre occupation. Déçu, il ronfle des naseaux en ne lâchant plus la silhouette de l'inconnue.

Elle remarque du coin de l'œil les caribous, mais elle ne reste pas focalisée sur eux. Pourtant, Runaway ne détourne pas le regard de sa cible. De loin, elle juge le poulain. Elle ne fait cependant aucun pas vers l'avant ; elle reste paralysée comme si le froid avait eu raison d'elle. La distance qui les sépare s'élève à seulement quelques mètres. Néanmoins, elle demeure immobile alors que le temps continue à tourner. Le ciel s'assombrit ; des nuages épais et gris menacent les deux poulains.

Ronnie entend une petite voix et manque de sursauter parce qu'il se pensait seul avec l'autre poulain.
« C'est qui qui parle ? ¬¬ »

L'intérêt qu'elle porte au rouquin la fait ignorer son environnement. Soudain, une réplique rompt le silence installé. Automatiquement ses yeux se tournent vers l'orateur. L'effet de surprise ne la fait même pas sursauter contrairement au roux. Elle reste stoïque, sans piper aucun mot, mais le regard plongé sur le bicolore.