it will rain (C)

La jument brune s'amusait de voir ses sabots retomber lourdement dans l'eau qui ruisselait à ses pieds. Peu importait ce qu'elle disait, au final, elle n'avait pas tellement grandi pour certaines choses. Callie, profitant du calme et du fait d'être en communion avec la Nature dans cet endroit peu ordinaire, rejeta légèrement la tête vers l'arrière. Pour le coup, la seule chose qu'elle regrettait était bien sa solitude.

M A D D O X

Le mustang était allongé dans le peu d’eau qui jonchait le sol, tentant de soulager les plaies au niveau de ses flancs. Encore de nouveaux bobos C’est qu’il prenait son rôle de bras droit à cœur. Il se redressa en vache lorsqu’il entendit du bruit derrière lui et découvrit une silhouette qui ne lui était pas inconnue. Fronçant les sourcils pour mieux discerner son visage, il se rappela soudain la grotte, des imbéciles, un baiser fugace puis l’incendie de la forêt.

Le vent lui porta une nouvelle odeur, qui la fit immédiatement arrêter ce jeu stupide, qui l'alerta. Une odeur métallique qui fit s'ancrer à son ventre un sentiment d'urgence qu'elle ne pouvait ignorer. La guérisseuse se détourna, et se dirigea à l'odeur jusqu'à un corps avachi. Qu'elle n'eut pas de mal à reconnaître. -Toi ? Fut la seule chose sensée qui traversa son esprit, dépassant la barrière de ses lèvres. -Tu es blessé ? Laisse-moi voir. Imposa la brunette, s'avançant vers lui sans même attendre son accord.

La brunette semblait surprise de le voir, si bien qu'il afficha sa mine de bougon, basculant légèrement ses oreilles vers l'arrière et pinçant ses naseaux, vexé. Bah quoi ? Tu me croyais mort ? raille t-il en se redressant. Il l’observa approcher de ses plaies, en fronçant ses sourcils se demandant ce qu'elle voulait faire et ce que cela pouvait bien lui faire. " C’est rien, ceux ne sont pas les premières ni les dernières. "

Callie souffla d'un air exaspéré, devant l'air bougon de l'étalon. -C'est bon, je ne disais pas ça pour te vexer. C'est juste que je ne m'attendais pas à tomber sur toi dans de telles conditions. Tout en parlant, la jeune guérisseuse s'était mise à l'ouvrage, en détaillant lesdits bobos. -Ouais ben, elles ne sont pas belles quand même. Et puis si ça ne te faisait rien du tout, qu'est-ce que tu ficherais par terre ? Souligna -t- elle d'un air retors, un peu trop à propos.

Maddox hausses les épaules pour toutes réponses, continuant à l’observer faire avec un regard curieux. « Ces conditions font pourtant écho à notre rencontre, non ? » questionne t-il en relevant son regard vers le sien, malicieux. Il fronce soudain les sourcils en pointant ses oreilles vers l’arrière, après avoir ressenti une vive douleur aux niveaux de ses plaies. « Aie ! »

-Sans doute... La preuve que tu te retrouves toujours dans les pires ennuis... Qui a fait ça, cette fois ? Questionna -t- elle, le regard sérieux pour une fois. La plainte lui arracha une moue moqueuse, et elle le toisa l'air de dire : tu vois, j'avais raison. Sans mot dire, elle s'en alla chercher de quoi le soigner. Heureusement pour lui, le labyrinthe et son climat humide était propice au développement de diverses plantes, et elle n'eut pas de mal à trouver de quoi faire. Elle revint donc, la bouche chargée de plantes, qu'elle déposa près de l'étalon. Elle prit dans la bouche un bon morceau de mousse encore humide, avec lequel elle tamponna les plaie de Maddox.

Maddox l’observe aller et venir avec curiosité. Il fait la grimace et serre les dents lorsqu’elle panse ses plaies mais se retient de tout commentaire désagréable. « Un puma qui n’avait pas à roder auprès des poulains. » finit-il enfin par répondre. Laissait-il peu à peu son masque de mercenaire pour celui de justicier ? Il tourna la tête vers elle, et observa ses faits et gestes, cela semblait innée chez elle, il ne la pensait pourtant pas du genre à se battre. « Comment sais tu tout ça ? » la questionne t-il en pointant du bout des naseaux son matos d’infirmière.

D'un oeil expert, Callie vérifia que les coupures n'étaient pas trop profondes. Une fois nettoyées, elles avaient l'air bien moins inquiétantes que de prime abord, et la chaire autour restait rose, pas trop abîmée. De son sabot, elle broya quelques plantes pour en faire une sorte de pâte. -Oh, monsieur deviendrait-il responsable ? La moquerie fusa, sans même qu'elle ne s'en rende compte, et décida de ne pas le regretter. Tout en parlant, elle avait fini de préparer ce qui serait une sorte d'onguent à appliquer sur les plaies, histoire d'éviter toute infection. -Gladys m'a formée depuis mon enfance pour être guérisseuse après elle. Aujourd'hui, elle n'est plus, alors c'est moi qui reprends le flambeau. Répondit-elle en s'affairant.