coming home #P

Ses oreilles se planquèrent sous sa crinière. Il n'aimait pas qu'on parle de ça ; surtout depuis qu'il avait rencontré ce vieil étalon qui s'était proclamé être son père. "Non, pas vraiment. Mes parents adoptifs ont fait l'affaire." Il lui adressa un sourire forcé comme s'il désirait parler d'autre chose.

"Je n'étais qu'un poulain. J'ai été recueilli avant même que je prenne conscience de qui étaient mes vrais parents." Ses souvenirs sont flous. Il se souvient juste d'une masse sombre, noire, respirant la violence. Mais ça reste vague, beaucoup trop vague pour les regretter. "Mes parents adoptifs sont des chevaux de la forêt. Un monde totalement différent du désert." déconne-t-il avec un rictus. "Depuis que vous êtes ici, vous avez refait votre vie ?" Son regard respire la douceur.

"La foret de Brocéliande. On disait qu'elle était hantée." En vrai, j'avais pas d'autres idées, donc j'invente. "Pourquoi ? Vous en connaissez une autre ? Vous allez l'air de vous y intéresser." Il lui sourit simplement, se demandant si cette jeune dame avait quelqu'un dans sa vie ou s'il était l'élu de son cœur mais qu'elle ne le savait pas encore.

Non mais fallait pas s'arrêter à la première rencontre ! Qu'elle lui laisse du temps. héhé. "Et vous êtes toujours aussi évasive dans vos réponses ? Vous avez peur de vous dévoiler ?" Il haussa ses sourcils inexistants, cherchant à lui tirer les vers du nez.

Piqué au vif, ses oreilles se tournèrent en arrière sur sa tête. "Vous insinuez que je mens à l'heure actuelle ? C'est mal me connaître." grommela-t-il, vexé. "Mais il est vrai qu'il ne faut pas mentir. Jamais. C'est une des premières choses que nos parents nous inculquent." Son sourire était de retour ; jamais très loin au final. L'envie de bien paraître, de plaire semblait faire partie de lui.

"Et vous faites quoi dans la vie du coup ?" Autant chnanger de sujet et profiter du fait qu'elle ne lui mentirait pas pour lui poser d'autres questions plus personnelles. "J'ai cru comprendre en bavardant avec certains, qu'il y avait tout un système de rôles au sein de vos troupeaux. Si je rallie un groupe, je pourrais avoir un rôle moi aussi ?" Lui qui se disait appartenir aux solitaires pour ne pas éveiller les soupçons sur sa véritable identité.

"Nous sommes intimes, non ?" osa-t-il lui rétorquer avec ce bagout habituel. Il n'avait pas froid aux yeux et c'est ce qui faisait le personnage. "Vous pouvez donc demander à votre chef de m'inclure à votre groupe ? S'il te plaiiiit." Il couine plaintivement comme le ferait un petit enfant. Ses yeux pétillent. Il est attendrissant, l'animal, non ? "J'en ai vraiment marre de n'appartenir à personne. Depuis que je suis arrivé, j'erre comme une âme en peine." bouhbouh