forget it @J (-18)

L'étalon bicolore marchait en faisant résonner le son de ses sabots martelant la pierre du chemin, le regard curieux. Il ne se souvenait pas être déjà venu par ici. Et quoi de mieux qu'une petite exploration pour se changer les idées ?

B O R É A L E
(je te pique tout tes libreeees)

La bicolore était masquée derrière des remparts de pierre jouxtant la route pavée. Elle observait sans être vu quiconque aurait l'idée de venir ici. À vrai dire, elle savait que peu venait rôder dans le coin, ce qui lui permettait de penser, réfléchir, faire le point sur le chaos qu'était ses pensées ces derniers temps. Mais si jamais quelqu'un se pointait, alors cette personne méritait tout son intérêt pour ne serait ce qu'avoir pensé à poser un sabot ici.

Et bientôt le fil de ses pensées est interrompu par l'impact des sabots sur le sol de pierre. Les yeux dépareillés de la jument se pose sur une silhouette tout aussi bicolore que la sienne. Un mâle. Beau mâle. Il semble se balader hasardeusement. Sans une once de timidité, plutôt avec une assurance déconcertante, elle sort de sa cachette, sans pour autant le rejoindre sur la route. Perdu ?

Perdu dans sa tête et dans ses observations du lieu qui lui était, jusque-là, encore inconnu, Jake ne se doutait de rien, pensant plutôt être seul. Il ne fut donc pas surprenant de le voir sursauter lorsqu'une silhouette féminine se dressa devant lui. Jeez ! s'écria-t-il par réflexe. Il braqua son regard sur l'inconnue, mi-amusé, mi-agacé. Nope. Je visite, c'est tout. Un vrai touriste.

Allie hausse un sourcil à la fois amusé et étonné lorsqu'il sursaute et crie ainsi de surprise. Elle le détaille de bas en haut avant de s'arrêter de nouveau sur son visage. Féline, elle avant vers lui, une moue légèrement moqueuse sur le visage. Tu crie comme une pucelle en détresse.

Évidemment, fallait qu'elle le lui mette sous le nez. Jake planta son regard dans le sien, un petit sourire aux lèvres. Tout ce que je fais est spectaculaire. C'est une malédiction. fit-il, mi-sérieux et mi-amusé, super crédible quoi La pauvre Allie, elle avait affaire à un gros relou

Elle s'arrête face à lui, entrant sans vergogne dans son espace vital, son visage à quelques centimètres du sien. Une malédiction je veux bien le croire. Spectaculaire, un peu moins. rétorque t-elle en plissant les yeux avant d'étirer furtivement la commissure de ses lèvres en un sourire malicieux. Mais tu peux me prouver que je me trompe. Que pourrais bien tu faire de spectaculaire en te baladant ici ? le provoque t-elle en rehaussant un sourcil.

Un sourire en coin étira ses lèvres alors qu'elle se rapprochait de lui, bien qu'il leva les yeux au ciel devant sa petite pique. Tu me demandes de dévoiler mes talents cachés comme ça ? Voyons, faut creuser un peu plus, un magicien ne dévoile pas ses techniques aussi facilement. Bon, il lui avait un peu répondu ça pour se prêter au jeu et parce qu’il n’avait pas trop de talents clean qu’il pouvait dévoiler comme ça à voix haute Mais c’était justement ce qui rendait le tout plus drôle lol

Allie reste un instant silencieuse, laisse ses yeux parcourir son visage de haut en bas, bas en haut. Elle ne sache pas son scepticisme, sa déception, et se recule d’un pas, sans détacher ses yeux dépareillés et inquisiteurs des siens. Un cri de pucelle en détresse et une poule mouillée en plus de ça. Peut être n'était t'il pas aussi intéressant qu'elle ne l'avait cru.

Raaah, elle lui donnait du fil à retordre celle-là Elle voulait trop de réponses claires alors que lui n'en avait pas trop. Il improvisait un peu, parce qu'il n'avait pas non plus envie de paraître carrément nul dans la vie en général lol. Mes talents ne sont pas pour les gamines. rétorqua-t-il alors, juste pour la provoquer un peu.

Alors c'était ça sa défense ? Boréale se laisse aller à rire franchement, un rire pourtant doux et critallin, qui ne caractérisait pas son tempérament endiablé. Je ne pense pas que tu veuilles t'aventurer sur ce terrain là avec moi. rétorque t-elle en replongeant ses yeux vairons dans les siens, approchant encore un peu plus de lui, mettant son visage à hauteur du sien et restant ainsi une poignée de secondes ses yeux dans les siens, si proche de lui que son souffle venait s'échouer sur sa peau.

Il ne bougea pas quand elle s'approcha, mais un fin sourire étira ses lèvres, s'amusant de la situation. Son souffle se mêlant avec le sien, il n'eut pas besoin d'hausser le ton pour se faire entendre, se contentant d'un murmure. Non en effet. Tu as sûrement un couvre-feu de toute façon. Papa doit t'attendre à la maison, non ? Il était provocant, il le savait. Mais intérieurement, il était mort de rire, ne prenant décidément rien au sérieux dans sa vie.

Il n'a pas idée de qui elle est, mais Allie doit avouer qu'il frappe son orgueil de plein fouet en la considérant comme une pauvre petite fille à papa. Mais de l'autre côté de la balance se trémousse sa curiosité.
Boréale écarquille légèrement les yeux en reculant brusquement d'un pas, comme si ce qu'il venait de lui dire venait de la brûler. Son regard s'humidifie sans que pourtant des larmes ne s'en échappent. Encore faudrait-il qu'il y est encore un « papa » et une « maison » quelque part. tranche t-elle, sèche, avant de passer à côté de lui en le bousculant délibérément.

Un seul mot lui vint à l'esprit sans que pourtant il ne franchisse la barrière de ses lèvres. Merde. Il était si maladroit parfois, mais en même temps, il ne pouvait pas trop savoir non plus. Sauf que là, elle le laissait en pleine perte de moyen, ne sachant pas quoi faire ou quoi dire. Il se tourna vers elle, cherchant ses mots. On est dans le même bateau dans ce cas. lâcha-t-il, avant de se rendre compte qu'il ne faisait que s'enfoncer. Vite, fais quelque chose. Il fit un ou deux pas dans sa direction. Écoute, je savais pas, j'voulais pas te faire de la peine quoi !

Elle se demande un instant si ça va marcher, vu comme il a l'air désinvolte, mais Boréale est douée. Et lorsqu'elle entend ses sabots faire deux pas sur le bitune tandis que ses mots tentent de la retenir, tentent de colmater une plaie qu'il pense avoir ouvert, elle s'immobilise. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres avant qu'elle ne les pince. Rapidement, elle essuie la larme qui est parvenue à franchir la barrière de ses yeux, avant de se retourner vers le mâle bicolore et de revenir vers lui, de cette démarche assurée et déterminée, plus aucune once de peine ou de colère sur le visage, comme si elles ne l'avaient même jamais orné, dévoilant la supercherie dans laquelle il était tombé. Exactement, tu ne sais pas et tu continues de ne rien savoir. Elle s'arrête à quelques centimètres de son visage, ses yeux bicolores venant se loger dans les siens sans attendre la moindre invitation. J'ai pourtant tenté de te prévenir de ne pas t'engager sur ce terrain là avec moi. souffle t-elle, féline, avant qu'un sourire provocant ne glisse sur ses lèvres.

Quand elle revint vers lui, il afficha un air un peu frustré, un peu dégoûté de s'être fait prendre au piège. Il était tombé dans le panneau, aussi naïf qu'il pouvait parfois l'être. Il hésitait entre en rire ou rester un peu bougon, mais ce qu'elle lui lâcha là eut pour effet de balayer toute hésitation de son esprit. Bah excuse-moi de rien savoir sur toi. fit-il en levant les yeux au ciel. Mais bien vite, elle se rapproche, sans qu'il n'ait son mot à dire. Sur quel terrain dois-je m'engager alors ? demanda-t-il, provocant lui aussi.