lune grise

NARVAL (poulain)

La petite créature blanche suivait sa mère, docilement, sans un bruits ni un mot. Il ne l'a questionnait jamais quand elle lui disait de faire quelque chose. Il le faisait. Ne lui devait il pas tout ? C'était la moindre des choses que d'être obéissant.
Il entre dans la tanière. Il n’a pas peur, il ne laisse rien transparaître en réalité. On ne sait jamais réellement ce qu'il pense. Il se contente d’observer ce nouveau lieu, qui ressemble un peu à celui qu'ils venaient de quitter. Une dame l’attendait elle ici aussi pour lui donner à manger ? Son ventre se mit à gargouiller bruyamment.

Il observe minutieusement et avec attention ce nouveau lieu qu'il découvre, dans un mélange de dégoût et de curiosité. Il aime les nouvelles choses, elles possèdent tout l’attrait de la nouveauté, de l'inconnu, de la découverte, avant que leurs beautés nouvelles ne fanent et ne deviennent que banalités ennuyantes. Mais le lieu semble comme délaissé, abandonné. L’odeur n'est pas des plus plaisantes et la poussière accumulée l'incommode. Mais surtout, cela le dérange de voir sa mère dans un lieu qui ne mérite pas sa présence.
Il est immobile au milieu de la pièce, ne désirant pas souiller sa robe de toutes ces impuretés. Lorsqu'elle parle, il focalise toute son attention sur elle, ne détachant pas ses pupilles bleutés de ses lèvres en mouvement. Il hoche calmement la tête. Il a compris. Il parle peu, jamais inutilement. Il a faim mais n’ose le signifier, son ventre le fait de nouveau pour lui, et instinctivement, il machouille dans le vide.

Narval ne tarde pas à pointer le bout de ses naseaux. L'odeur familière de la moisissure mêlée à la poussière pénètre ses naseaux, et il ne se prive pas d'exprimer tout le dégoût que cela continue de lui inspirer. Il pénètre l'antre et impose sa présence comme s'il était ici chez lui, mais il en était toujours ainsi, dans n'importe quel lieu que ce soit. Ses prunelles claires ne tardent pas à trouver la silhouette de sa mère. Pourquoi toujours se retrouver ici ? Cet endroit ne mérite aucunement ta présence. tranche t-il, ne masquant pas sa contrariété de la voir en ce lieu répugnant.

Il reçoit sa caresse, aussi abrupte soit elle, avec un certain plaisir qu'il dissimule, ne laissant rien transparaître comme toujours mais savourant chacune des attentions que lui offre sa mère. Il balaie une nouvelle fois le lieu du regard, avant de le darder sur un étrange flacon. Apprends moi à être la vie autant que la mort. Autant que cet endroit répugnant serve à quelque chose.

(ouais un peu tout enfaîte )

Narval l’écoute avec une extrême attention, enregistrant chacun de ses conseils avec minutie et précaution. Sans qu'il ne le veuille forcément, son physique trouble souvent ses interlocuteurs, son naturel glacial n’incite pas vraiment à l'amitié et à la bienveillance, mais plutôt au malaise et à l'angoisse. Il y prêterait plus d'attention et en jouerait d’avantage. Il ne se vante pas non plus de déjà user des mots comme d'une arme, ayant toujours à l’esprit qu'il peut se perfectionner, aller toujours plus loin dans son apprentissage.
Il ne se préoccupe pas du bruit qu'elle semble entendre, ne détache pas son regard translucide d’elle. Pourquoi restons nous ici si rien ni personne ne nous mérite ?