E=MC² [Phobos]

B O R E A L E

Elles ne s'étaient que brièvement revues depuis le festival, et Allie avait été agréablement surprise de la revoir à la cérémonie. Mais cela avait été frustrant de ne pas pouvoir parler plus que ça avec elle. De la toucher aussi peut être. Si bien que lorsqu'elle avait aperçu Cristal s'engouffrer hors de l'île, elle l'avait suivi. Jusqu'ici. Curieuse et intéressante destination. L'andalouse entre dans l’édifice, et quelques instants plus tard, la bicolore en fait de même. Cela deviendrait-il une habitude que l'on se retrouve dans des endroits clos de murs ? Avec un sourire espiègle et mutin, elle fait référence à leur petite séance de pelotage dans les toilettes du festival d'été.

Une lueur gourmande perce dans le regard bicolore d’Allie, qui penche machinalement sa tête sur le côté, comme une invitation silencieuse à mettre à exécution ses propos. Féline, elle avance vers l'ibérique. Prouve le. minaude t-elle, sa douce voix laissant pourtant claquer vigoureusement sa provocation.

Allie se mord la lèvre inférieure en la voyant approcher d'elle avec détermination et envie, ne se faisant pas prier pour jouer avec elle. Boréale profite de la distance les séparant pour parcourir son corps de son regard atypique. Cristal était plus grande qu’elle à présent, une musculature plus imposante aussi. Elle l'envie autant qu'elle la désire. Lorsque ses naseaux rentrent en contact avec sa peau, Boréale retient un instant son souffle. La caresse acheminant sa bouche jusqu'à la sienne est longue, presque douloureuse. Et lorsqu’enfin l'ibérique parvient à l'orée de sa bouche, Allie n’y tient plus et pivote sa tête vers la sienne pour s’emparer de sa bouche, de sa langue, d’elle. Son baiser n'a rien de timide, il est affamé et insolent.

Pas vraiment. grogne t-elle contre sa bouche, impatiente, se tortillant contre le poitrail de la grise. Ce baiser avait eut un goût de trop peu. Elle en voulait plus, Allie en voulait toujours plus. Elle passe son visage contre le sien, le frolant, avant de venir souffler un air chaud à la lisière de sa gorge, puis d'y déposer sa bouche, ses lèvres, et pour finir, ses dents, dans une morsure piquante mais contrôlée, parfaitement dosée.