Death son [Spart]

Séléné sait à quel point la vue est précieuse. Et dans son cas, ses deux yeux sont importants. Le dilemme devant lequel elle est mise est compliqué. Elle pense pourtant à Faucon qui est borgne depuis sa naissance. Il n'a jamais eu de réel soucis par rapport à ça.
- Tu veux l'un des miens parce que tu as peur d'arracher les tiens ? Tu sais que je risque de dire non alors tu te réfugies derrière ce marché de pacotille ? Analyse-t-elle.
Est-ce qu'il en vaut vraiment la chandelle ? Est-ce qu'il vaut qu'elle sacrifie l'un de ses œils ? Elle n'en est pas persuadée.

Justement, contrairement à ce qu'il peut penser, elle n'a jamais rien affirmé mais simplement émit des hypothèses. Il y a tout de même tout un monde entre une simple analyse et des affirmations.
- Et en quoi ça t'arranges que je perde un œil ? Rétorque-t-elle, peu convaincue.

Evidemment qu'elle cherche à perdre un peu de temps ; se mutiler volontairement ce n'est pas une décision qu'on doit prendre à la légère. D'ailleurs, peut-être bien qu'il vient de trouver sa limite, finalement.
- Je ne peux pas me permettre de perdre un œil, je suis guérisseuse. J'ai besoin de mes deux yeux pour exercer correctement, répond-elle après avoir hésité un long moment.
Et elle avait déjà sacrifier beaucoup trop de choses à son goût pour risquer sa carrière.
- Et en plus de ça, je ne vois aucun intérêt à ce que tu te mutiles, toi aussi. Ça ferait un imbécile de plus à soigner.

Il était prêt à sacrifier une partie de son corps mais uniquement s'il n'était pas le seul à le faire. Séléné trouve ce pacte un peu glauque, bien que charmant. Contrairement à lui, elle ne sacrifierait pas quelque chose d'aussi précieux pour un inconnu. Par contre, elle donnerait carrément sa vie pour les personnes qui comptent pour elle.
- C'est ta façon de draguer ? Sacrifier un bout de ta personne pour une inconnue ? S'amuse-t-elle.
Et pour la première fois, elle n'est pas réellement moqueuse. Plutôt admirative en fait. Elle ne connait pas beaucoup de personnes capables de faire pareil. Si bien qu'elle passe carrément en second plan la partie qui parle de sujets bien moins charmants comme le fait qu'il parle ouvertement de meurtres. Sans crainte, elle le laisse effleurer ses paupières. Elle espère malgré tout qu'il ne compte pas lui faire sortir les yeux des orbites, elle n'en a pas spécialement envie.
- J'aurai pu t'offrir ma mort mais je pense que ça risque de chauffer pour ton adorable petit cul par la suite vu que mon père c'est le guide des Wiha, lance-t-elle d'un ton absolument neutre.
Parce que la mort ne lui fait ni chaud ni froid.

- Je ne sais pas. Peut-être, souffle-t-elle.
Elle n'a pas la réponse. Elle ne s'est même pas réellement posé la question. De toutes manières, elle n'est même pas certaine d'aimer la drague tout court. La drague, pour la plupart des mâles, c'est simplement un moyen de parvenir à leurs fins. Et les femelles sont certainement tout aussi redoutables.
Fidèle à elle même, douce et docile, elle se laisse pourtant faire.
- Je n'ai pas peur de la mort. Ma vie vaut autant que celles des autres cependant je refuse de vivre sans pouvoir accomplir ma destinée, répond-elle.
C'est à dire vivre sans pouvoir exercer le métier de guérisseuse. Concernant la mort... Elle sait qu'elle ne peut pas lutter contre. Elle viendra la prendre lorsqu'il sera temps, c'est tout.

Séléné se laisse surprendre par la réponse du mâle. Serait-ce une sorte de... Compliment ? La trouve-t-il réellement redoutable ? Personne ne craint un individu comme Séléné. Elle est si douce, si enfantine... Si innocente. Pourtant, peut-être le devraient-ils.
- Pour être utile, répond-elle spontanément.
Bien que ce ne soit pas la raison principale.
- Pour contrer la mort, rajoute-t-elle finalement.
Même si elle est consciente qu'on ne peut pas tout empêcher. Il y a malheureusement des limites au métier de guérisseur. Et peut-être bien que cette envie était née par rapport au décès prématuré de sa mère.

S'il connaissait tout d'elle, il saurait qu'ils ne sont pas tant que ça opposés l'un à l'autre. Parce que, malgré sa volonté de contrer la mort, elle reste attirée par cette dernière. Dangereusement attirée. Comme un papillon par la lumière d'une lampe.
- C'est ce qui fait tout le charme du métier de guérisseur, rétorque-t-elle avec sincérité.
D'autant plus que ça fait un bien fou d'avoir le plaisir d'aider les autres.

Séléné fait mine de réfléchir. Elle ne s'est jamais penché sur la question, à vrai dire, la décision d'apprendre à devenir guérisseuse avait été presque instinctive. Elle en avait ressenti le besoin, quasi viscéral. Et elle n'avait jamais douté de son subconscient.
- C'est excitant de se dire qu'on joue avec des probabilités. Aucune personne réagit de la même façon qu'une autre. C'est assez fascinant je trouve, répond-elle finalement.