/ ghost

Aszio déambule.
Non, il erre. Perdu et pourtant retrouvé. Depuis qu'il a quitté l'Erg, le désert, la pyramide, il ressent un vide immense à l'intérieur de lui-même. Dur d'aller de l'avant quand tout ce qu'on a toujours connu a disparu. Mais c'est lui qui l'a quitté, alors... Et en même temps, il se sent mieux. Moins oppressé, moins galvanisé par cette rage, cette soif de vengeance, cette aversion d'entraîner toujours comme pour faire d'eux des soldats. De la chair à canon. Il se sent libre. Libre d'errer comme aujourd'hui, en quête de lui-même.

Fiona aussi fuit la pyramide. Après tous ces malheurs, la jument ne se sentait plus à sa place là bas. Xander c'était suicidé. Enja, Thylacine, Gryffon et Nour avaient quitté l'erg. Et pour finir, Asmund avait perdu la vie lors de l'échange d'otage. Du sang... du sang.. beaucoup trop de sang. Fiona aurait dût écouter son instinct le soir où Nyveèn avait été ramené à la Pyramide. Trop de vies ont été perdues. Trop de vies ont étés bafouées. Trop d'esprits torturés. La jument erre dans le bois, c'est le seul endroit où le calme règne. Même les oiseaux ne piaillent pas. Son ventre ressemble à un gros ballon prêt à exploser, mais contrairement aux précédentes grossesses, le petit était calme, parfaitement immobile. Comme si lui aussi il s'excusait d'être là.

Aszio se déconnecte du monde extérieur. Il lui semble qu'il n'entend plus rien (disparais) et ne sent plus rien (le sang de son demi-frère). Il veut oublier tout ça et peut-être doit-il apprendre à ne plus sentir, à ne plus entendre, pour cela. A ne plus se souvenir. Il déambule sans savoir où il va, laissant ses sabots le guider, au hasard, s'en remettant à ce salaud de destin en lequel il ne croit de toute façon pas. Mais une silhouette détonne dans cet univers fait de gris et Aszio se fige d'un bloc. Il ne va pas vers elle, ne sait pas si elle la vu, ne sait pas s'il ira vers elle si elle ne l'a pas remarqué. Peut-il s'éclipser ? Pourtant, Fiona a été comme une deuxième mère pour lui - à défaut d'en avoir eu une première - et il se souvient des histoires au coin du feu, quand il était enfant. Elle lui parlait ouvertement de sa mère, des histoires de sa famille. Elle ne lui avait jamais rien caché. Timidement presque, il s'approche mais s'immobilise de nouveau, un doute le saisissant. Et si elle lui en voulait, à lui, pour ses paroles, pour son départ ?

Fiona ne s'attend pas à le trouver ici. Depuis son départ de l'Erg, elle pensait ne plus le revoir tout court. La jument avait imaginé qu'il aurait quitté le désert, et même Luanera, pour se reconstruire ailleurs avec Nour. Fiona est dans ses pensées, elle dérive, comme un noyé en pleine mer qui tente de garder la tête hors de l'eau. Une épreuve difficile, mais tant qu'il y avait une lueur d'espoir, la jument s'y accrochait. Éperdument. Une ombre apparaît devant elle, Fiona lève machinalement la tête et aperçoit Aszio, elle est surprise de le trouver ici. Hésitante, elle le regarde dans les yeux, avec bienveillance comme toujours. Ses oreilles sont légèrement tombantes, et ses yeux cernés par la fatigue mais elle s'efforce de sourire car elle l'apprécie ce petit, comme si il était le sien. " Aszio... " souffle t elle tristement, sa voix est fatiguée. Elle fait un pas vers lui pour lui signifier qu'elle ne lui en veut pas. Malgré tout ce qu'il a dit, malgré toutes les épreuves. Ils sont toujours debout, comme deux guerriers survivants d'une apocalypse.

Avant de savoir s'il peut approcher, Aszio la détaille. Elle semble épuisée, au bord d'une fatigue impressionnante. Il ne peut que remarquer son ventre rond prêt à éclater. Ses cernes, sont sourire qui semble faux et gorgé de douleur, de ressenti. Il sent son coeur se serrer. Elle n'y est pour rien, dans tout ça. Elle est innocente et ils l'ont brisée. Pour ça aussi, il leur en veut. Il sent la colère monter mais il la calme tout de suite. Ce n'est pas le moment. Dans cette histoire, il se sent autant coupable que victime. Drôle de contradiction. Elle fait un pas vers lui et il ose alors s'approcher un peu plus, d'un pas lent, comme hésitant. Et si c'était un piège ? Et si son père avait envoyé Fiona dans le but de l'amadouer, de le faire revenir ? Son hypothèse s'efface aussitôt émise. Fiona n'aurait jamais accepté servir d'appât, n'est-ce pas ? Pourtant, ils sont bons à mettre les leurs en pâture, comme Aulia, n'est-ce pas ? De nouveau, la colère... Il tente de la réfréner et se concentre sur la jument baie. Elle, si douce, elle semble brisée. Fiona, souffle-t-il doucement de sa voix grave, hésitant à lui sourire mais finalement, il le fait quand même. Parce qu'il est content de la revoir. Est-ce qu'elle a quitté l'Erg, elle aussi ? Il faut l'avouer, il en serait ravi.

Aszio. Le coeur de la jument se serre en le voyant. Les larmes lui montent au yeux légèrement, avec les hormones, elle est encore plus sensible que d'habitude. Elle l'étudie du regard, l'admire un peu. Il lui semble qu'il a encore grandi, encore changé. Ou bien est-ce le fait de ne pas l'avoir vu depuis longtemps ? Fiona détaille son visage avec minutie, elle le voit se tendre à certains moments, comme s'il tentait de contenir une colère enfouie. Lorsqu'il avait quitté l'Erg, l'étalon avait crié ses quatre vérités, libérant ainsi ce qui lui pesait sur le coeur depuis longtemps. Pas étonnant que cette colère sourde soit toujours aussi intense chez lui. Elle ne pouvait pas le blâmer pour ça. Il est encore jeune malgré sa taille adulte. Un éternel enfant enfermé dans un corps trop grand pour lui. On lui avait confié trop tôt les responsabilités de ses aînés. Trop jeune pour cette guerre qui ne le concernait pas vraiment. Fiona n'est pas étonnée qu'il ai vrillé, il demeurait le plus instable de tous : un enfant qui cachait sa sensibilité derrière un ego arrogant. Devant le regard hésitant de l'étalon, Fiona préfère prendre ses précautions. Elle n'a pas peur de lui, mais elle veut y aller par étapes pour ne pas le brusquer. " Je suis contente de te revoir Aszio. " souffle t elle d'une voix sincère. Fiona aimerait l'approcher, le serrer contre elle comme avant mais garde ses distances. Elle efforce d'ignorer les battements de son cœur qui résonnent compulsivement dans sa poitrine. La jument se détourne légèrement, l'invitant à la suivre pour discuter un peu s'il le désirait. Sans lui proposer directement. Fiona ne veut pas lui donner l'impression d'y être obligé. Ni d'être pris dans un étau. Ainsi, elle lui offre la possibilité de la suivre, et elle espère que ça sera le cas.

Moi aussi... souffle le mâle en réponse, la fixant toujours avec une espèce d'hésitation bizarre. Elle l'invite à le suivre et il reste un instant sans savoir quelle démarche suivre. Est-ce bien raisonnable ? Va-t-elle essayer de le dissuader, de le faire rentrer à la pyramide ? Est-ce qu'elle lui en veut ? Finalement, il décide d'écouter son coeur - cela lui a valu de belles surprises, avec Nour. Il trottine vers elle pour la suivre. Arrivé tout près, il effleure ses flancs, hésite un instant et finalement, fond sur elle. Il pose sa tête contre son encolure, dans un geste affectueux, presque désespéré. Ses yeux se ferment, peut-être pour moins se sentir gêné de ce geste.

Fiona prend la marche tout en gardant les oreilles légèrement vers l'arrière pour écouter les déplacements du jeune mâle. Sa réaction ne se fait pas attendre, il l'effleure puis vient coller sa tête contre son encolure. La jument s'immobilise pour lui faire face. Avec tendresse, elle vient effleurer son visage et le câline comme le ferait une mère avec son enfant. Sa gorge est serrée par l'émotion mais son coeur sans rancune. Elle le connait son Azsio, il est bien mieux que ce que tous pensent de lui. Après une longue étreinte qui dura plusieurs secondes, la jument se recule. Son regard reste ancré dans le sien. " Aszio. " murmure t elle d'une voix tremblante. " Comment vas-tu depuis tout ça ? " souffle t elle sans quitter son regard. Elle l'imaginait brisé, dévasté, mais elle espérait surtout qu'il ai réussi à retrouver sa paix intérieure.
.

Et elle a bien raison. Aszio se doute, sans certitudes pourtant, que personne à l'Erg n'a su interpréter ses paroles, décrypter la vérité dans ce qu'il avait dit, en écarter l'injustice ressortissant parfois à cause de son âge. Tous le traitaient comme un criminel alors qu'il n'avait rien fait. Il avait juste dit le fond de sa pensée et pour cela, il avait été chassé de son propre clan. De sa propre famille. Disparais. Il se redresse un peu pour pouvoir la regarder. Il ne peut que voir évidemment son ventre rond et son coeur se serre. Il ne dit rien là-dessus, il aurait peur d'être maladroit et peut-être ces évènements lui ont fait prendre une maturité qu'il n'avait pas avant. Je me laisse vivre. Je me suis installé avec Nour, près des dunes, au bord de la mer. Il est agréable de.. de relâcher la pression, de ne plus penser à rien. Ni à la vengeance, ni aux enjeux, ni aux vies risquées qui, peut-être, ne reviendront pas. Il tressaille. Il n'en est pas remis mais il essaie, il s'acharne. Il veut aller mieux. Et.. et toi, tu vas bien ? Il grimace, elle saura sans peine qu'il parle de sa grossesse, de son état mental après tout ça. Aulia est enfin rentrée ? Ils sont allés la chercher ? Ou est-ce qu'ils la laissent toujours pourrir en otage pour se défouler sur leur ennemie ?

Fiona écoute Aszio avec beaucoup d'attention. Son coeur se gonfle d'amour lorsqu'il lui explique avoir retrouvé un peu de sérénité auprès de Nour. Elle laisse échapper un soupir de soulagement silencieux. Fiona est si contente pour lui. Il venait de trouver ce qu'il lui fallait. De la sérénité. Du calme. Un lieu idyllique. Lorsqu'il lui demande si elle va bien. La jument hoche la tête positivement. " Il faut bien. " dit elle en relativisant. Même si elle souffrait toujours de nombreux cauchemars. Elle ne pouvait renier l'amour qui la liait à ce petit être qui grandissait dans son ventre. Chaque enfant était une bénédiction. Même si il était issu d'un viol. Elle en prendrait soin et l'aimerait aussi fort que ses deux aînés. " Je l’appellerais Amarok, si c'est un mâle. Ou Aponi, si c'est une femelle. " confesse t elle. C'est la première fois qu'elle annonce les futurs prénoms à quelqu'un. Amarok signifiait Loup, le symbole de la force. Une qualité dont il aurait bien besoin dans ce monde si dur. Quand a Aponi, cela signifiait Papillon, une promesse de douceur et de légèreté qui l'emporterait au dessus des conflits. Comme une promesse de paix. Aszio parle ensuite de Aulia. Le sauvetage. L'échange. Comment l'oublier ? Alors comme ça il n'était pas au courant. Son regard se rembrunit un peu. Sa mâchoire se crispe légèrement. Comment allait-elle lui annoncer ? Elle n'y avait pas réfléchit. Et pourtant il était de son devoir de le faire. " Aszio. Je dois te dire quelque chose. " souffle t elle en relevant lentement le regard vers lui. Elle effleure son front avec ses naseaux et écarte sont toupet avec douceur. Son estomac est lourd, comme si elle avait avalé une montagne de pierre. Elle inspire à fond pour se donner du courage puis se lance. " Quelque chose d'important. " Son regard se pose avec douceur dans celui de l'étalon. Elle sait que tout la douceur du monde ne changera rien de sa peine, mais elle tente tout de même d'amener le sujet le plus calmement possible.

Le jeune gris est rassuré de voir qu'elle prend ça du bon côté. C'est bien une des plus belles qualités de Fiona ; ne garder toujours que le positif, extraire de chaque situation ce qu'elle peut apporter de bien en mettant de côté le reste. Il l'admire pour ça. Lui n'en serait pas capable. Amarok, c'est superbe ! fait-il avec sincérité, un large sourire sur ses lèvres.
Sourire qui s'efface bien vite en entendant ses mots et son ton qui l'inquiète. Mais plus que l'inquiétude, c'est la colère qui ressurgit bien vite. Qu'est-ce qu'il y a ? Ils l'ont laissée mourir là-bas ?! crie-t-il presque, hors de lui, s'imaginant sa cousine mourir loin d'eux toute seule. Pourtant, ils avaient promis de ne pas la toucher, n'est-ce pas ? Ils ne sont pas fiables ! Ils auraient dû s'en douter, ils n'auraient jamais dû la laisser là-bas, ils auraient dû mettre leur vengeance de côté ! Il bouillonne. Sa colère pour sa famille est toujours là, ancrée en lui comme un poison. Et il est loin de se douter que la réalité est toute autre.

Fiona ne s'attendait pas à un excès de colère aussi rapide. La jument recule d'un pas pour esquiver un coup de tête nerveux puis se rapproche à nouveau et pose ses naseaux sur son front pour le calmer. " Ecoutes-moi s'il te plait. " dit elle d'une voix douce mais ferme. " Lorsque tu es parti et que Hékà a ramené la... dépouille de Xander. L'assaut à été mené dès le lendemain. " commence t elle en parlant d'une voix prudente. Elle prend le temps de choisir ses mots car elle sait que la moindre parole en l'air pourrait suffire à faire vriller Aszio. " Nous avons donné rendez-vous aux Nayati à l'oiseau de fer pour procéder à l'échange. Tout se passait bien. Nous venions de donner Nyveèn, et de récupérer Aulia. Mais la situation a dégénéré... " Fiona n'était pas présente lors de l'échange, elle ne pouvait que expliquer ce qui lui avait été raconté. " Tsunami est sortie de nulle part, elle s'en est prise à Nyveèn. Pensant à une embuscade, le combat a éclaté et... " Sa gorge se serre, chaque mot est plus douloureux que le précédent. " Ton père.. Il a voulu protéger Bryséis... et Tsunami s'est jeté sur lui... " Fiona prend une longue inspiration, sa voix est tremblante. Même si elle n'a pas vécu la scène, elle se l'imagine et c'est peut-être pire encore. " Il ... Il est mort Aszio. / ghost 1197653561

" souffle t elle en se reculant légèrement comme pour appréhender sa réaction. Son regard est rempli de larmes, mais elle fait l'effort de ne pas pleurer. Aujourd'hui son rôle est de soutenir Aszio, pas l'inverse.

Il est un peu perdu dans cette histoire. Tout comme il l'était lorsque cette jument est venue déposer la tête de son demi-frère. Une vision d'horreur gravée à jamais dans son esprit. Hekâ ? Il avait cru qu'elle s'appelait Tsunami. Il ne la coupe pourtant pas, l'écoutant avec soin, les muscles tendus. Elle lui raconte, utilise de nouveau le nom Tsunami, et Aszio s'accroche pour suivre. Lorsqu'elle lui donne le fin mot de l'histoire, il reste suspendu à ses lèvres, comme s'il attendait encore quelque chose après. Du style, mais en fait non, il s'est relevé, il va bien. Quelque chose. Comme si ça ne pouvait pas être fini.
Non, ça ne peut pas être fini. Mais Fiona ne rajoute rien et lentement, Aszio recule de quelques pas. D'abord, il semble un peu sous le choc, un peu surpris, un peu remué. Non, tu te trompes. C'est une affirmation. Aszio en est sûr et certain ! Elle se trompe, n'est-ce pas ? Tu te trompes... répète-t-il plusieurs fois en boucle, le regard dans le vide entre eux deux, secouant la tête. Elle est obligée de se tromper. Leurs derniers mots n'ont pas pu être les derniers. Ce n'est pas possible, il y en aura d'autres, n'est-ce pas ? Elle se trompe, elle se trompe... Faîtes qu'elle se trompe ! Disparais. Je te déteste.

Complètement peinée, Fiona continue cependant de fixer Aszio avec un regard doux, pour l'accompagner du mieux qu'elle peut. Elle ne rajoute rien, pour lui laisser le temps de digérer la nouvelle. Le dénis est la première phase du deuil, elle survient quasiment systématiquement. En général, elle est assez vite remplacée par la colère. Alors Fiona se tient prête. Prête à le réconforter lorsque le besoin se fera ressentir. Elle n'a pas peur de lui, elle sait qu'il ne lui fera aucun mal. Elle ne rajoute rien. N'essaye pas de le convaincre davantage. Les mots ont été dits. Il finira bien par les comprendre. Et Fiona patienterait jusqu'à ce que ce soit le cas. Cela ne servait à rien de le répéter, Aszio avait bien entendu. Ce ne serait qu'enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie. " Je suis désolée... " souffle t elle avec peine en approchant doucement ses naseaux ses siens.

Non, elle se trompe. N'est-ce pas ? Il n'a pas pu lui dire de disparaître comme dernière parole.
Il n'a pas pu lui dire qu'il le détestait comme dernière parole.
Ils sont au même niveau, mais l'avantage c'est que son père, lui, ne peut plus s'en vouloir de rien ! En effet, il faut peu de temps pour que la colère gronde dans les veines du jeune mâle. Fiona approche ses naseaux mais il se dégage très vite, avec l'envie soudaine de les lui arracher. Pourtant, il ne le fait pas. Il est colérique, pas complètement abruti. Elle n'y est pour rien. Pourquoi vous n'avez rien fait ?! crie-t-il alors, hors de lui. Il est devenu impressionnant, sa musculature commence à se dessiner avec précision, digne fils de Lövojka et d'Asmund, deux montagnes, deux rocs taillés dans le plus dur des métaux. Pourquoi ils n'ont rien fait ?! répète-t-il, plus fort mais avec une modification. La guérisseuse ne devait sûrement pas être conviée, tout bien réfléchi. Avec le besoin de se défouler, d'exploser, il frappe le plus fort possible le premier arbre à côté de lui, aveuglé. Par la rage, par les larmes qui, sans couler, s'entassent au bord de ses paupières.
Non, elle se trompe. Elle lui fait une plaisanterie. N'est-ce pas ?
Il s'arrête net, se tourne vers elle, le regard fou - de colère, de désespoir. Elle va rire, lui dire que c'était pour de faux. Pas vrai ?
Pas vrai ?
Il attend, comme suspendu à un possible revirement de situation, comme si le déni était plus fort que la colère, finalement.

» Ghost
» Ghost ?
» GHOST
» Ghost
» Ghost...