prison break

Ses yeux bicolores ne peuvent se détourner de cette cellule. Plusieurs cachots se succèdent, quatre, cinq peut être. Ils ne sont plus utilisés depuis quelques années maintenant, mais elle sait qu'ils ont pas mal servis à l'arrivée des GSiens sur Luanera. Et pour preuve, elle était née dans celui qui lui faisait face. Elle avait beau venir de naître, elle se souvenait de tout. Des éléments de son enfance n'avaient plus leurs places au sein de sa mémoire, mais celui ci y serait éternellement. Elle revoit sa mère, épuisée, mais si forte, et tellement belle. Sa naissance avait été difficile, éprouvante. Elle revoit son regard aimant, son regard plein d'espoir. Et ce si grand étalon noir, Roc, l'ancien chef des Nayatis. Et son père, Météore, qui avait tenu tête à son mentor pour elles. Il s'était battu pour leurs droits, pour leur liberté. Et ainsi elle avait été la première sang mêlée. Née captive, elle se retrouvait aujourd'hui à devoir veiller sur les Nayatis, les guider, et les protéger. Son poitrail se gonfle d'une certaine fierté, et d'une puissante reconnaissance envers son père, qui lui avait tant donné et tant appris.

Allie entend des bruits de pas en approche mais ne se retourne pas sur le qui vive, au contraire, elle laisse l'individu venir à elle et à ses souvenirs. Un instant un espoir fou lui embrume l'esprit et la laisse se convaincre que c'est son père qui la rejoint, un large sourire aux lèvres, prêt à se remémorer avec elle le fameux jour de sa naissance. Mais tout se dissout et se dissipe lorsque l'odeur de Gryffon, devenu Tigre, se glisse dans ses naseaux. Boréale ne peut pas vraiment dire qu'elle est déçue pour autant, non, elle est heureuse de le revoir.
Il s'arrête près d'elle et observe à son tour la cellule. Le corps de la bicolore appelle le sien, désire un contact doux et brûlant, si bien que sa peau frémit alors que celle de Tigre lui est encore inaccessible. Ce n'est néanmoins pas pour autant qu'elle se décale pour rompre le peu distance qu'il y a entre eux, elle reste immobile, sans parvenir à détacher son regard de l'endroit lugubre et vide. Je suis née ici. dévoile t-elle dans un souffle.