Brave shine

Brave Shine
Meruem - Deasùn's born

La journée était déjà bien avancée lorsque Meruem s'était enfin décidée à rentrer au camp Erg, après une nouvelle journée à vagabonder ici et là sur Lunaera, afin d'en découvrir les moindres recoins. Les mois qui venaient de se dérouler pour elle n'avaient pas été des plus faciles. La descente sur terre suite à sa faiblesse avec Spartacus lui avait fait l'effet d'une douche froide. Se rendre soudainement compte qu'elle allait - peut être - devenir mère, suite à une erreur, un moment de faiblesse face à ses démons avait une nouvelle fois faillit l'anéantir. Un enfant conçut sur un coup de tête, sans amour. Ni même réelle passion. Juste une erreur. Et au fil des semaines, des mois, en voyant ses flancs s'arrondir, tentant de cacher sa condition aux peu de personnes qu'elle connaissaient ici, la Colossale avait longuement réfléchit. Ce bébé, c'est le sien. Un être pur, innocent, qui n'à rien demandé à personne et pourtant, qui allait se retrouver balancé dans ce monde. Alors, devait-elle le rejeter ? Certainement pas. Et tant pis si son géniteur n'est qu'un inconnu au comportement étrange rencontré un soir et qui avait réveillé son Avidité. Meru' élèvera cet enfant, son enfant.

Perdue dans ses pensées, la jument se laisse mécaniquement guider par ses pas, rentrant lentement, au radar. Jusqu'à ce qu'une vive douleur irradie de ses hanche, dans tout le reste de son corps. Grimaçant une première fois, l'ébène tente de ne pas en faire cas, mais rien y fait. Et bien vite, la douleur s'intensifie, lui signifiant clairement que le moment est venu.Et merde ... Murmure-t-elle entre ses dents, tout en ronflant des naseaux. Tu ne pouvais vraiment pas attendre que ta mère rentre à la maison ? Lâche-t-elle en jetant un rapide coup d'oeil à ses flancs. Visiblement, Meruem n'aura même pas le temps d'aller se réfugier dans son coin de camps pour y donner la vie en paix. Le point positif étant qu'ici, il y a peu de chance que Spartacus vienne, ou même qu'un prédateur ose pointer son nez. Puisqu'au final, le camp est juste à côté. Alors, cherchant un endroit sécuritaire et un peu reculé, la future mère s'apprête à donner la vie à son premier enfant, seule. Et légèrement inquiète.

La douleur est telle que la jument à du mal à contenir ses gémissement, le corps parcourut de soubresaut, tandis que les contractions font leur travail, la faisant presque hurler de douleur. Presque. Mais Meruem est bien plus forte que ça. Et de toute façon, à quoi bon hurler, puisque personne ne pourra rien pour elle ? Poussant comme elle le peux à chaque nouvelle vague de douleur, l'ébène ne peux cependant pas retenir quelques larmes. Là, allongée sur le flanc, elle se sent si impuissante. La seule chose qu'elle peux faire c'est d'expulser l'enfant, petit à petit, se libérant ainsi peu à peu de cette douleur qui lui lacère la chair. D'ailleurs, c'est à peine si elle se rend compte de l'arrivée de Spartacus. Oh, évidemment, la Colossale a toujours su qu'il était là, à veiller, à la suivre quasiment partout. Mais il n'avait rien tenté. Alors elle n'avait rien fait. A-t-elle espéré qu'il abandonnerait l'idée de s'approcher de l'enfant ? Allez savoir. Redressant la tête, puis l'encolure et enfin le corps entier pour se remettre en vache, la farouche jeune mère fusille l'étalon du regard. C'est toujours mieux que de voir ta face ici. Gronde-t-elle, juste avant d'être à nouveau terrassée par une contraction, plus forte que les précédentes. Alors, rassemblant ses dernière forces, Meruem pousse une ultime fois, expulsant totalement le corps du nouveau né de son propre corps.
Mais elle est vidée. Elle ne peux pas bouger. Ses membres ne lui répondent plus, coincés sous elle, exténuée. Rivant tour à tour ses yeux sur l'enfant et sur Spartacus, l'ébène hésite. Son instinct, fort, puissant lui dicte de ne se concentrer que sur son bébé. Mais sa raison la pousse à vouloir se lever pour éloigner le géniteur d'ici. Et s'il lui prenait l'envie de le tuer ? Ne l'approche pas. Grogne la Colossale. Ne nous approche pas. Dégage. Laisse nous tranquille. Mais bien vite, le poulain bouge derrière elle, la forçant à lâcher le mâle des yeux. Pour la première fois depuis que ce petit être a été arraché à sa chair, ses prunelles rencontrent son visage. Et c'est comme si son cœur venait soudainement de s'illuminer, balayant des mois, des années de tristesse et de solitude d'un coup. La petite voix de l'enfant, qui l'appelle maman lui coupe le souffle. Un feu nouveau naît en elle : le souffle de la vie. Oui je suis là ... Souffle Meru' avec tendresse, tendant l'encolure vers lui pour venir lui nettoyer le visage, les yeux, le nez, oreilles ... Seulement, elle n'a toujours pas la force de se lever. Juste de se traîner sur le sol pour tenter de se rapprocher de son fils, priant pour qu'un membre de l'Erg passe par là, histoire d'éloigner le danger que peux représenter Spartacus pour eux. Vite ...

Bryséis ronfle, affalée comme à son habitude dans le fond de la grotte, là où le sang du volcan irradie sa chaleur. Il fait suffisamment froid la nuit pour qu'elle récupère le plus de chaleur possible lors de son repos. La nuit, c'est elle qui patrouille autour du camp, sur le Piton. L'ourse dort durant le jour, sachant avec une entière confiance qu'Azara, Aulia ou Corbeau de Nuit surveille le territoire.
Aujourd'hui elle s'éveille bien avant le crépuscule, une tension crépitant sous la peau. L'andalouse redresse brusquement la tête et regarde autour d'elle, les yeux bouffis à moitié fermés et la crinière en bataille. Sans plus réfléchir, elle se hâte à l'extérieur, hagarde de son brusque réveil. Elle sait que la nouvelle du clan, Meruem, doit mettre bas prochainement. Alors peut-être est-ce l'instinct maternel affiné de Bryséis qui la tire du lit. Ou l'odeur du sang. Ou la notification "Meruem est un train d'accouchey" qu'elle a reçu sur son GSM.

Elle galope déjà dans la pente quand elle repère le petit groupe aux éclats de voix. Son coeur fait un bond en constatant la petite forme noire au sol, et la configuration défensive face à un étalon inconnu. Alors, là, il faut quand même faire le point : non, Bryséis n'est pas fan de Meruem. Elle a bien grincé des dents quand Phoenix l'a ramenée au camp. Franchement quelle autre réaction attendre de Bryséis ; mais elle a pris sur elle pour respecter le souhait de sa belle-soeur et fait de son mieux pour supporter l'étrangère sans trop grogner. Bref. Le truc important, c'est qu'une fois que quelqu'un fait partie du clan, une fois que le contrat de confiance a été signé, affection ou pas, on touche pas. On touche pas au clan.

Alors la berserk n'hésite pas une seconde et rejoint brutalement Azara dans la barricade contre le mâle aux yeux bleus. Le père de l'enfant ? Il essaie peut-être de s'acheter un ticket d'entrée, mais peu importe son lien avec Meruem : si la femelle ne veut pas le voir, ce que toute son attitude crie pour l'instant, il n'est pas le bienvenu. Bry repousse la brusque envie d'aller rencontrer le nouveau-né - cela se fera une fois l'intrus congédié. En écho à sa nièce, Bry se contente d'un grognement mal réveillé et tout oursien, la crinière encore follement en bataille - et sérieusement crade soit-dit en passant. L'étranger n'a plus qu'à passer son chemin, et peut-être comprendra-t-il que ce n'est pas sur le territoire Ergien qu'il pourra approcher celle qui ne veut pas de lui. Et que Meruem aura du monde sur qui compter en cas d'ennuis. Bref, qu'il a intéret à faire gaffe de où il cherche la merde.

Tout se passe relativement vite. Elle qui était désespérément seule face à Spartacus, vois débarquer tour à tour Azara, puis Bryséis. Surprise de voir soudainement la silhouette de l'Ourse se matérialiser devant elle, Meruem semble avoir besoin de quelques instants pour comprendre ce qu'il se passe. Elle n'a pourtant jamais été vraiment acceptée par l'ébène, qui râlait toujours quant à sa présence à l'Erg. Mais la voir débouler ici afin de protéger le nouveau né lui réchauffe instantanément le cœur. Quant à la présence d'Azara, cela ne la surprend même pas. La Colossale s'était toujours douté que la grande Argentée était prête à tout pour protéger les membres du clan. Clan qui, peu à peu, semble intégrer la frisonne, malgré ses démons, malgré son passé. Et cela lui donne envie de sourire. Jetant un nouveau regard - mauvais - à l'étalon, Meruem feule, telle une Lionne. Ton fils ? Alors même que tu proposais de faire le sale boulot si je ne voulais pas de lui ? Me fais pas rire. T'as aucun droit sur lui et encore moins le privilège de pouvoir dire que tu es son père. En elle, naît une profonde envie de se lever pour aller assommer le mâle de moultes coups de sabots, afin qu'il ne puisse plus jamais se relever.

Mais elle doit s'occuper d'autre chose. Reportant rapidement son attention sur son fils, Meruem l'observe tenter de se relever, tandis que son corps accuse légèrement le coup de la mise bas, se remettant lentement de tout ce qu'il vient de subir. Ses membres légèrement endoloris semblent reprendre vie et lorsque l'enfant réussit enfin à se lever, la grande noire doit elle aussi se résoudre à l'imiter. Alors, rassemblant les quelques forces qu'il lui reste, la jeune mère s'arrache au sol dans un immense effort, ne tenant debout que par la force de son esprit, juste pour pouvoir donner l'occasion à l'enfant de s'octroyer sa première tétée. Le laissant se diriger maladroitement vers ses mamelles, l'ébène en profiter pour terminer de le nettoyer, stimulant ainsi ses terminaux nerveux. Perdue dans sa bulle, n'existant plus qu'elle et le nouveau né, Meruem ne s'occupe plus de ce qu'il se passe autour d'eux. Ne compte plus que le bébé, qui tête goulument le colostrum qui lui sera salvateur jusqu'à ce qu'il développe ses propres anticorps.

De longues minutes s'écoulent ainsi, durant lesquelles la jument déconnecte de la réalité. Jusqu'à ce que le petit aie fini de téter à vrai dire. Redressant alors la tête pour fixer Spartacus droit dans les yeux, Meru' ne s'approche pas de lui, encolure basse et tendue, oreilles plaquée, dans une posture clairement agressive. Vas-t-en. Retourne de là où tu viens. Petit coup d'œil rapide vers Bryséis, puis Azara. Je ne les retiendrais pas si elles décident de te mettre en pièces. Il est trop près du camps pour espérer s'en sortir aisément. Et malheureusement pour lui, l'étalon fait face à deux des plus puissants guerriers de l'Erg. Redoutables, implacables et sans pitié, ni l'Ourse, ni l'Argentée ne lui laisseront l'occasion de s'en sortir vivant s'il reste ici. Oublie cet enfant et ne remet plus jamais les pieds ici, tu n'est pas le bienvenu chez nous.

Son visage reste impassible, observant les 3 juments gesticuler devant lui afin de protéger son rejeton. Il prend le temps d'observer chacune d'entre elles, cherchant à obtenir le plus d'informations possibles, la grise braille d'une insupportable manière, un faux pas de la part de l'étalon et elle lui saute dessus. Elle meurt certainement d'envie qu'il résiste, ne serait-ce que pour avoir le plaisir d'avoir le dessus... Ho, il les connaît ces équidés là, ils sont très facilement piégeable et irréfléchi lorsqu'ils sont seuls mais ici, c'est différent. Spartacus étend ses membres antérieurs d'une brève "révérence" puis ses yeux se fixent dans ceux de la grise.

Je suis certain que tu dois avoir l'âge de ma fille Cristal mais quel manque d'éducation... N'as-tu donc pas eu de parents ou quelque chose qui y ressemble pour t'apprendre les bonnes manières ? Tu veux que la première chose que ce poulain voit soit des yeux arrachés ? Je te laisserai me les arracher si tu es incapable de contrôler tes épouvantables pulsions mais par pitié, pas devant un gamin...

Répond-il d'un léger sourire amical, peut-être que ses parents étaient morts ? Spartacus n'en avait que faire, lui, il avait été obligé de les tuer lui-même pour pouvoir survivre, la mort d'un ou deux parents n'avait pas d'importance. Son regard se tourne ensuite vers la noire, silencieuse mais imposante. Même en appelant à la rescousse sa fille, il n'est pas persuadé qu'elle en viendrait à bout, dommage, son emprise sur elle aurait enfin pu lui servir comme bouclier.
Ses naseaux hument l'air discrètement, constatant qu'une vieille odeur bien connue rôde encore légèrement autour de la noire malgré les années passées.

C'est vous le clan des tueurs ? Les Shaans je crois ? J'ai échappé de peu à l'une de vos amies il y a quelques années, une certaine Nyvèen. Vous sautez tous à la gorge de ceux qui croisent votre chemin ? Elle m'a laissé un souvenir dont j'aurai préféré m'en passer.

Souffle-t-il en montrant la cicatrice sur sa croupe représentant le symbole des Shaans. Ce clan avait disparu depuis longtemps, il le savait, mais les membres existaient encore à travers les autres groupes.
Il termine avec sa belle inconnue, si différente de la dernière fois, avoir un enfant ne lui réussissait pas, tout comme à sa douce colombe Brie qui avait perdu tout son charme lorsqu'elle avait eu Cristal.

Rassure-toi, je ne t'ai proposé ça que dans l'éventualité où tu ne voudrais pas d'un poulain, je ne voulais pas t'infliger la culpabilité de sa mort. Je n'ai jamais fait le moindre mal à l'un de mes enfants et je n'en ai jamais abandonné aucun.

Finit-il par appuyer en détournant le regard vers Bryséis, il ne fait que des suppositions, mais il a peut-être une chance de toucher là où ça fait mal, Spartacus a tellement manipulé de chevaux dans sa vie qu'il est aisé de voir s'il peut faire réagir par de simples paroles.

Je veux bien m'en aller cette fois-ci mais je n'abandonnerai pas mon enfant, peu importe vos envies. Et si vous voulez me tuez, faites-vous plaisir mais n'oubliez pas de lui expliquer que vous avez tuer son père parce qu'il ne voulait pas l'abandonner.

Sa tête s'abaisse tout doucement pour voir la tête de son poulain, son sourire semble sincère et bienveillant. S'il ne les fermait pas pour sourire, seuls ses yeux auraient pu le trahir, incapable de montrer la moindre expression tant ils avaient déjà vu d'horreur dans leur vie.

Le type a du bagout. Bryséis n'est pas une référence en matière de pertinence mais il lui semble qu'il n'a pas tord. Le poulain serait mieux sans une scène de violence. Bry sourit en coin, imaginant la rage d'Azara en entendant ça. Ça l'amuse, car la jeune Ergienne monte effectivement vite dans les tours, et car elle sait que la fille d'Asmund saura répliquer juste.
Son sourire disparaît à la mention de Nyvéèn. Même sortie de leurs vies, elle reste un souvenir amer. Pourtant, voir la cicatrice sur les fesses du mâle est quelque chose de tellement comique que, malgré le côté dramatique du dialogue, la berserk pouffe librement. Bry ne prend pas la peine de lui répondre. Tout ça, c'est dans le passé, et ça n'a plus d'importance. Elle regarde vers le futur, et en fixant les yeux bleus de l'étalon, les siens brillants de vie et de fierté, peut-être le comprendra-t-il.
Elle dresse une oreille aux explications du père. L'andalouse se détend. Il n'a en effet pas l'air menaçant, c'est vrai. (Bry so influençable ). Meruem a le droit de ne pas désirer le voir, alors elle ne relâche en rien son attitude hostile, mais elle regarde le mâle avec un intérêt nouveau: il serait sans doute un bon parti pour elle

(J'allais écrire Maddison purée jpp de moi )

Meruem gronde. Tellement fort que son corps tout entier vibre. D'ailleurs, elle n'est pas loin de prendre son élan pour sauter à la gorge de l'étalon. Seulement, l'ébène n'en a pas la force, alors elle se contente de le fixer d'un regard sombre et mauvais. Ne t'avise même pas de tenter de l'approcher, ou de tenter de remplir un rôle que tu ne mérites pas. Et ce faisant, elle rattrape son fils, qui semblait vouloir aller tout droit vers le mâle. Restes avec moi fils, ce n'est pas ton père. Un jour, la frisonne expliquera à son enfant ce qu'il en est réellement de son géniteur. Mais pour le moment, elle doit prendre soin de lui et l'aider à grandir correctement, pour devenir quelqu'un de bien. D'ailleurs, Meruem réfléchi silencieusement au nom qu'elle pourrait donner au nouveau né. Un nom qui ne lui rappelle pas son passé, qui ne la ramène pas vers tout ce qu'elle a perdu.