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Invité

Postée sur la haute falaise, observant le long va et vient maritime, Balzac était là, silencieuse et à l'écoute. La noir n'esquissait pas un mouvement, immobile, ses crins se laissant baladés par le doux vent venant de la grand bleu.

Invité

Il avait passé la nuit à marcher sur la
plage, marcher dans l'obscurité. Méditant, marchant, tel le damné qu'il
était. Mais la nuit était son domaine après tout. Il avait marché sans but
précis, toute la nuit, sans savoir vraiment quelle était sa prochaine
destination. Il avait grimpé jusqu'au promontoir, afin de contempler
l'horizon. Le brouillard s'était dégagé, quelques rayons de soleil perçaient
les nuages gris et cotoneux. Il ferma les yeux, écoutant sifflé le vent. Il était similaire à de
longs cris d'agonie. Abaddon sourit, tout ceci lui rappelait la passé, son
troupeau, ses origines. Il réouvrit les yeux, une jument se tenait ici.
Depuis combien de temps était-elle ici?

Invité

Le vent venait de lui apporter l'odeur d'un nouveau venu. La noir resta tout d'abord immobile, puis secouant vigoureusement sa lourde crinière elle tourna un bref regard en direction de l'étalon, plongeant ses yeux sombres dans les siens, sans mots.

Invité

Mais c'est lorsqu'elle secoua son
encolure, et qu'elle tourna légèrement la tête, qu'il fut poignardé...
Essayant de cacher sa surprise et sa douleur, il serra les dents. Il se
souvint... Azrael...

Cette nuit était particulière. Pourquoi? Je ne le sais pas, mais j'ai
l'intuition qu'il se trame quelque chose. De mon trot lourd et sauté, je me
rends à notre "tanière" afin de rejoindre ma belle. En rentrant dans la
grotte, elle n'était pas là. Mais en faisant demi-tour, elle me fixait d'un
regard noir. Je m'approche alors, en poussant un doux hénnissement
pour la saluer. Mais elle me tappa, si violemment, que ma respiration se
bloqua.
Pourquoi?

Cette jument ressemblait à sa douce... Le frison marcha, jusqu'au bord du
précipice, et regarda en bas, puis la jument, à côté de lui.

Invité

La noir ne lâchait le mâle de son regard. Elle observait chacun de ses mouvements, sans mots. Elle laissa alors tomber son regard vers l'eau sombre. Le vent s'engouffrant dans ses crins, lui procurait de minces frissons. Sans penser à quoi que ce soit, Balzac laissa échapper un long soupir, qui parut presque interminable.

Invité

Il ne prit même pas la peine de lui sourire, oh non, il la scrutait,
mémorisant ses moindres petits détails: pourquoi? Lui-même n'en avait
aucune idée. Il recula légèrement du bord du Promontoire puis tourna sur
ses talons pour repartir, d'un pas lourd et las. A travers les nuages roses
et gris, les raillons du soleil matinal se laissaient de plus ne plus découvrir, caressant son dos lisse et noir ébène.

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