« Ne le regarde jamais dans les yeux »

Amiral n'avait pas encore fait le tour des vastes terres.... Mais le soleil couchant, faisant plus frais, il se mit à galoper, le plus vite que ses membres le lui permettait, dans cette vaste étendue plane et ras, sans arbre ni abris. L'étalon faisait des petits sauts de cabris, comme lorsqu'il était petit, lui rappelant une foule de souvenirs.
Revenant sur une simple course, il vit une petite forme non loin de là. Essoufflé de sa longue course, il ralentit, observant d'un œil méfiant cette chose qui n'avait pas l'air d'être naturel...

L'étalon observait, avec une méfiance dissimulée. Il humait l'odeur que dégageai la chose, comme pour essayer de trouver dans sa mémoire s'il en avait déjà vu. Il recula de quelques pas, afin d'instaurer une distance respectable de sécurité, envers lui, comme envers la chose.
Amiral observait les petits objet posé sur le sol qui semblaient lui appartenir. Le mâle regardait dans les yeux de l'humain, il le détaillait, l'analysait, sans bouger, les muscles, toutefois, près à agir en fonction.

Amiral secoua sa tête afin de dégager sa vue des longs crins qui lui tombaient devant les yeux. Il arrondit son encolure et frappa le sol de son antérieur gauche, puis, il arrêta et émit un hennissement grave, sourd, court.
Mais oui ! C'est le cocotier ! Il se souvient à présent, il l'avait déjà vu aux falaises de granit...
L'étalon trotta sur des vas et viens en ligne devant l'humain, l'analysant toujours, voyant sa réaction.

A vrai dire, l'étalon ne faisait pas cela pour l'impressionner, mais plutôt pour voir comme il réagissait. Amiral continuait son manège, agitant fortement la tête pour agiter ses crins, toujours en l'observant d'un œil critique.
Puis, le bipède émit un son, un chuintement, le frison s'arrêta, sur ces paroles, se demandant si c'était bien lui, et, ne découvrant aucune source de son près de lui, en déduit que le cocotier pouvait parler...
Amiral se mit face à lui, les oreilles pointées de curiosité.

Quel charabia... Enfin, il ne se présentait pas sous une attitude belliqueuse, laissons lui le bénéfice du doute. Même s'il faut toujorus se méfier
Amiral le regarda faire, et suivit son regard, il n'y vit que des objets, ou une feux de camps, mais rien de bien intéressant.
L'étalon essaya un chose. De la tête il désigna le bipède, puis il frappa le sol du pied, comme pour designer "ici", puis d'un grand geste de tête il désigna l'immensité du territoire vide.
Amiral essayait de voir si cette chose savait réfléchir.

L'étalon le regarda gesticuler sans bouger genre Mais bon apparemment il ne vivait pas ici, enfin de ce qu'il comprenait.
Lorsque l'indien regarda vers le ciel, Amiral fit la même chose, tendant son encolure, aux crins ondulés, vers le ciel. La nuit commençait à pointer son nez. Il aimait cette douce latence entre le jour et la nuit. Un moment court, mais, tellement appréciable...
Amiral soupira doucement, le regard toujours fixé vers le ciel, les étoiles naissance révélant leur beauté éphémère.

L'étalon inspira une grande goulée d'air, pour l'expirer lentement. Il était temps, Amiral n'avait que trop tardé.
Il regarda l'indien, et arrondit l'encolure en cygne, la baissant quelque peu pour effectuer un salut noble et humble envers l'étranger.
Après un dernier regard, il pivota sur son arrière main dans un chuintement éphémère. Après quelques petits bonds, il s'en alla, galopant silencieusement dans la nuit noire, s'évanouissant dans le plus grand secret, que dévoile l'obscurité, ayant pris le place de l'astre rayonnant.