Il était une fois.

... Une jument tout à fait peureuse, et perdue dans ce bas-monde, peuplé d'équidés malheureusement sans cervelles, qui, la plupart, cherchaient à tuer, à faire souffrir, massacrer ou simplement faire pleurer ces gentes demoiselles. A son plus grand bonheur, Lou n'était jamais tombée réellement amoureuse. A part d'un caillou des plus magnifiques, vivant près de la plage, chaque jour trempé par l'eau salée, qui avait tant à lui dire. Les reflets sur cette matière lisse a fait chaviré le cœur de la petite jument. Elle n'hésitait pas à lui rendre visite chaque jour, mais devait se séparer de lui à la tombée de la nuit ; il était alors complètement englouti par la désagréable mer. Alors, gambadant dans la Vallée de Loup, à cette heure tardive, elle entendait les cris des loups, annonçant une faim de ... loup. Lou fuyait les canidés, essayant de se cacher, et rentra dans une chose dur.

( Je peux ? )

[ Évidemment ! x) ]

Il faisait noir. Voici tout ce que pouvait dire le yearling à ce moment même. La lune s'était caché derrière d'épais nuages gris, coupant par la même occasion la lueur des étoiles aux terres de la vallée des loups. Un territoire étant, de base, déjà sombre ... avait-il réellement besoin de cette atmosphère malgré tout ? Pourtant, Blowout s'y trouvait tout de même, et ce n'était certainement pas parce qu'il ignorait les dangers de se balader ici, seul, en pleine nuit. Le jeune yearling était pourtant des plus prudents et silencieux ; il ne cherchait pas les ennuis, au contraire. C'était juste que le meilleur moyen de se rendre sur les terres à l'est, et surtout rapidement, c'était de passer par ici. Bientôt, le grand noir s'arrêta pour faire une pause de quelques minutes, et ce fut à ce moment que quelque chose lui fonça sur la croupe. Plaquant instinctivement les oreilles, le mâle pivota sur lui-même, déjà sur la défensive, avant de discerner les doux traits de la jument. Restant alors silencieux, Blow' l'observa, se demandant ce qu'elle faisait ici.

En remarquant où elle avait atterrie, Lou a fait un bond gracieux sur le côté, les yeux grands ouverts, les joues empourprées. Il devait la croire bien rentre dedans, en ce moment. ‹ Je suis vraiment, vraiment désolée. › Elle se croyait en face de Rodéo. Bien que Rodéo ne soit pas frison, il est bai. Mais elle l'avait rencontré en lui rentrant dedans. A croire que la jument grise était trop dans la lune, ces temps ci. Elle était plutôt concentrée sur ce qu'il se passait au Canyon. Malgré le fait que Rodéo lui avait promis qu'il la protégerait, elle restait sceptique. ‹ Vous allez bien ? › demanda-t-elle de sa voix de gamine naïve et innocente. Elle gratta le sol à l'aide de son sabot avant droit, toujours gênée.

Dès qu'elle se mit à s'excuser, un léger sourire vint se poser au coin de ses lèvres cendrées.
« Bien sur que je vais bien, et vous ? » Demanda-t-il alors en pointant légèrement les oreilles en sa direction. Lentement, le frison dilata doucement les naseaux et capta son odeur douce, purement féminine. « Vous semblez nerveuse ... vous n'étiez pas en train de fuir les loups j'espère ? » Se demanda-t-il alors, faisant un bref pas en sa direction pour mieux pouvoir discerner ses traits au travers la noirceur des lieux.

La grise se détendit un peu quand le frison se mit à parler. Elle se sentait petite à côté de lui, mais rassurée en même temps. Elle lui sourit, les yeux scintillants. ‹ Oui, oui, si vous m'en voulez pas ... › Elle le regarda s'avancer, et plaqua ses oreilles sur sa nuque, dès qu'il parla de loups. ‹ Je ... si, j'ai peur. › Elle se remit à gratta le sol, gênée de l'avouer.

Un léger sourire vint effleurer ses lèvres noires suite aux paroles de la jument, noble. Il ne quitta pas un instant le corps svelte de l'inconnue, reflétant avec délicatesse les fins rayons du croissant de lune naissant.
« Ne restons pas ici alors, ils nous retrouveront plus rapidement sinon » Souffla-t-il alors avant de prendre un simple pas, dos au vent. Si les loups les suivaient, il s'en rendrait compte aussitôt, et s'ils tombaient sur eux en premier, le frison pourrait les voir. Ses grandes prunelles noires se posèrent à nouveau sur la jument.
« C'est en s'avouant ses peurs qu'on réussit à les vaincre » Ajouta-t-il, l'insistant à le suivre.

J'avais complètement oublié ce topic, désolée =o

Lou, tout en suivant de près le grand frison, jetait des coups d'œil derrière elle. Malgré la taille et la force de l'étalon, la rousse ne se sentait pas vraiment en sécurité. On ne se fit pas aux apparences. Si ça se trouve, le noir est faible et peureux. Comment le savoir ? L'alezan, remarquant qu'il était plutôt loin devant elle, le rattrapa, et accéléra son allure. « Je n'en suis pas si sûre. On dit ça, mais quand on se retrouve face à ses peurs, on peut être finir choqués définitivement, non ? » elle secoua sa queue, les oreilles plaquées sur sa nuque, ses pupilles dilatées.